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A Lagos, DEMO Africa jette un pont entre start-up et investisseurs

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Pour cause de célébration de l'Aïd, les embouteillages monstres qui titillent quotidiennement les nerfs de Lagos et de ses 21 millions d'habitants ont pratiquement disparu de Victoria Island. Ou " VI " comme l'appellent les habitants de la capitale économique du Nigeria. Une bénédiction qui tombe à point nommé pour les centaines de participants, parmi lesquels de très nombreux investisseurs, venus du monde entier rencontrer les trente start-up africaines triées sur le volet par DEMO Africa.

Des start-up arrivées du Kenya, du Zimbabwe, d' Egypte, du Ghana, du Cameroun, ou encore de la Côte d'Ivoire. Et bien entendu du Nigeria, pays hôte de DEMO Africa pour la seconde année consécutive.

DEMO, une usine à " success stories "

DEMO Africa est la déclinaison continentale de DEMO, la célèbre plate-forme de pitchs et de démonstration de start-up née aux Etats-Unis en 1991. Une véritable usine à success stories selon son vice-président, Neal Silverman.

" En Californie, DEMO a lancé et fait émerger plusieurs licornes comme Evernote, Adobe, Waze ou encore Shazam... des sociétés qui aujourd'hui pèsent des milliards et créent des emplois ", confie Neal Silverman avant de grimper sur la scène du centre de conférence de l'hôtel Eko pour donner le coup d'envoi de DEMO Africa 2015. Il lâche, optimiste : " Aujourd'hui à Lagos, nous lançons trente start-up africaines pour les exposer au monde et aux investisseurs ".

Une chose est sûre, plusieurs start-up africaines passées par DEMO en sont reparties avec de gros chèques sous le bras. Comme par exemple la place de marché en ligne nigériane SpacePointe, qui a levé ses premiers fonds d'amorçage quatre jours seulement après avoir pitché sur la scène de DEMO Africa.

Douze mois plus tard, SpacePointe est maintenant en train de boucler son second tour de financement dit de série B. Idem pour Weza Tele, une start-up de Nairobi ayant fait parler d'elle pour la première fois durant l'édition 2014 : la jeune pousse a depuis été rachetée pour la bagatelle de 1,7 million de dollars. Une coquette somme dans le paysage, encore très clairsemé, des levées de fonds africaines.

Retour sur quatre start-up africaines particulièrement marquantes, rencontrées les 24 et 25 septembre derniers à Lagos, durant DEMO Africa 2015 :

Ils sont quatre, venus de Yaoundé. Certains ont fait leurs études à Douala et parsèment leurs phrases de mots en anglais. Nfinyo Mabu se lance en premier : " Koomzo est un progiciel comme service, ou SaaS, à destination des établissements scolaires et universitaires. Koomzo permet d'automatiser les tâches administratives : la génération de bulletin de notes, les emplois du temps, les inscriptions à la cantine, la correspondance, bref cela permet d'économiser du temps et beaucoup d'argent ".

La solution est déjà disponible sous la forme d'une application mobile. " Au format responsive ", tiens à préciser l'un des cofondateurs. " Le fait que nous fassions partie des 30 start-up invitées à DEMO Africa parmi 650 candidats renforce notre crédibilité. Aujourd'hui, Koomzo est à la recherche de 300 000 dollars afin de déployer notre progiciel dans trente écoles camerounaises, sur vingt-quatre mois environ " conclut Nfinyo. L'équipe de Koomzo est déjà en contact avec les autorités éducatives du Cameroun et s'apprête à lancer plusieurs projets pilotes dans le domaine scolaire.La start-up vient également de remporter un grand appel d'offres avec l'Université de Yaoundé II.

Fondée par Kelechi Anyadiegwu, une entrepreneuse américano-nigériane, Zuvaa est une place de marché entièrement consacrée à la mode et au design d'inspiration africaine. Lancée en mai 2014, la jeune société a rapidement emprunté les sentiers de la croissance. " Nous avons déjà une traction importante avec 300 000 dollars de revenus générés depuis notre lancement. Et une communauté solide et organique de 3 000 clients de par le monde ", précise en détail Kelechi, radieuse dans sa belle robe imprimée en pagne dernier cri. Heureuse aussi, car le pitch de Zuvaa a été distingué comme étant l'un des meilleurs de l'édition 2015 selon les investisseurs présents.

" Le marché de la mode en Afrique approchera les 15 milliards de dollars d'ici 2020, la demande internationale est en très forte hausse. Les investisseurs veulent entendre ce genre de projections et le fait que mon activité génère déjà du cash les rassure ".

Kelechi est venue à Lagos avec l'objectif de lever au moins 500 000 dollars, notamment pour mettre le turbo sur tous les aspects logistiques. Et pourquoi pas aussi nouer des partenariats avec les grands fabricants textiles, mais en position de force.

 

" C'est la première fois que je me rends en Afrique subsaharienne ", confie Mourad Alashry, le fondateur de LocName, venu du Caire. " Ce qui me frappe à Lagos, c'est que nous avons pratiquement les mêmes problèmes qu'en Egypte, surtout au niveau des infrastructures ". La solution proposée par LocName pourrait en effet séduire plus d'un Nigérian.

" LocName permet à n'importe qui, n'importe où, de se créer une adresse virtuelle et d'avoir une existence sur Google Maps, par exemple un commerçant ou un client qui a besoin de se faire livrer des produits ". Un vrai besoin lorsque l'on sait que 70 % des Africains ne disposent toujours pas d' adresses formelles. L'application LocName permet à chaque utilisateur de générer une adresse unique, en la " customisant ".

" Avec l'application LocName, tu peux géolocaliser ta maison à Lagos sur Google Maps et tu donnes un nom précis à son emplacement. Comme par exemple " MouradHome" dans mon cas. Chaque nom sera unique comme s'il s'agissait d'un e-mail et n'importe qui peut venir me livrer sans risque de se tromper ". Mourad est venu à DEMO Africa en quête de 150 000 dollars. Mais aussi à la recherche de partenaires pour se déployer en Afrique. " Notre solution est faite pour les marchés émergents en Afrique ou en Asie, pas pour l'Europe. En quatre mois, nous avons déjà enregistré plus de 4 000 utilisateurs ". LocName est maintenant entré en discussion avec Jumia, le géant du e-commerce africain.

Organiser et optimiser sa vie sociale et étudiante à partir de son téléphone, tel est le but de l'application mobile FlippyCampus, développée par David Mumuni et Ammishaddai Ofori, deux étudiants ghanéens formés par l'incubateur technologique d'Accra, MEST. David Mumuni prend la parole : " l'objectif de FlippyCampus est de permettre aux étudiants de ne passer à côté d'aucune information relative à leur scolarité ou pouvant améliorer leur vie sociale. En faisant défiler les différents " boards" affichées dans l'application, je peux obtenir des informations sur les cours d'informatique qui seront annulés demain matin, ou bien sur les soirées étudiantes qui seront organisées de façon impromptue, ce soir ou durant le week-end ".

Quelle différentiation avec les réseaux sociaux déjà existants, à commencer par le premier d'entre eux, Facebook ? Voire tirer son épingle du jeu devant la floraison de groupes de discussion sur WhatsApp ? " FlippyCampus se concentre exclusivement sur la vie étudiante, et chaque information est vérifiée par la base ". Si FlippyCampus est venue à DEMO Africa dans l'espoir de lever la modique somme de 500 000 dollars, c'est que la start-up est persuadée d'avoir mis le doigt sur le bon filon. L'entreprise a déjà bénéficié d'un premier financement de 50 000 dollars, en amorçage, la preuve selon ses fondateurs que le marché existe bel et bien. " La niche que vous visons pèse près de 250 millions de dollars rien qu'en Afrique, selon nos calculs. De nombreuses entreprises sont prêtes à utiliser notre canal pour communiquer auprès des étudiants, notamment en sponsorisant des " boards" thématiques à travers notre application ".

Samir Abdelkrim, entrepreneur et consultant, fondateur de StartupBRICS. com, un blog sur l'innovation dans les pays émergents, est chroniqueur Tech pour " Le Monde Afrique ". Depuis 2014, il vit au cœur des écosystèmes start-up africains avec l'initiative #TECHAfrique : 15 pays déjà explorés et des centaines d'entrepreneurs rencontrés dont il tirera un livre en cours de préparation, Startup Lions.



Source : www.lemonde.fr


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