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Afro-Brunch au féminin....

  Culture & Loisirs, #

 L'édition de la journée du 8 Mars de cette année a été une première pour moi à plusieurs titres. C'est la première fois que je me suis réellement posé la question de son importance (ne me lancez pas de pierres, il y a un début à tout n'est ce pas ???? ? ) et aussi la première fois que j'ai participé à une rencontre qui s'est tenue sous ce prétexte.

En effet, grâce à une amie@MaryNguetta qui m'a informée via Twitter, j'ai eu l'opportunité de participer lors de cette belle journée ensoleillée du 8 Mars à un brunch organisé par @NoirePlurielle. L'objet était, je cite d "'échanger, partager et palabrer autour d'un brunch aux saveurs africaines ". Chacune des participantes devait notamment ramener un livre dont elle ferait un résumé et l'échanger avec celui d'une autre participante. Pour moi qui aime les " gatherings " et lire, c'était un programme plus qu'alléchant

Le brunch s'est déroulé au Nilaja, restaurant africain situé Rue de la Forge Royale dans le 11ème. Le menu ne m'a personnellement pas déçue. Pour le petit déj', il y avait au choix croissants, pancakes, crêpes, tranches de pain aux céréales, des croquettes (appelées merveilles en Côte d'Ivoire ou atchonmon au Togo/Bénin). En salé, on pouvait (liste non exhaustive) se servir des salades, du yassa de poulet avec le riz en accompagnement classique, des ailes de poulet frites, de l'alloco. Puis en dessert des brownies par exemple et même du dêguê (mélange de yaourt avec du couscous de mil) ! Comme boissons, en plus du jus d'orange, il y avait l'incontournable bissap (jus de fleur d'hibiscus) et du jus de gingembre ! Je n'hésiterai pas à recommander ce brunch. Il était sympathique. @Audvoo, l'une des participantes en fera probablement une revue sur Yelp ;-).
J'ai eu l'heureuse opportunité de côtoyer une belle brochette de femmes d'origine africaine ou caribéenne dont l'âge variait entre 25 et 45 ans. Toutes sont des bloggueuses/vloggueuses dont vous avez probablement découvert le site lors de vos balades internétiques : de NoirePlurielle, à Afromango et Cie en passant par Le club des Cotonnettes, Cosmpolit'Echo, Nanoushkaa. Eh oui, j'ai rencontré des célébrités, héhé (plus d'infos sur toutes les participantes en fin d'article).

Alors, vous me direz, mais de quoi avez-vous parlé ? Eh ben de pas mal de choses et d'autres. Sans forcément de fil conducteur bien défini. Mais qu'à cela ne tienne, les discussions étaient enrichissantes. Nos discussions à bâtons rompus ont permis d'aborder pas mal de problématiques que j'ai voulu partager avec vous. Entre autres, je peux citer :

 

 

 

 

  1. La visibilité de noirs dans les salles de ciné grand public (vous savez les ugc et autres grands complexes) : j'ai pour ma part argué que nous étions de plus en plus visibles. N'y a-t-il pas eu récemment " Bande de filles " ? Vu la réaction des filles, j'ai compris que ce type de visibilité (comme j'ai pu le mentionner ici dans ma revue sur ce film) n'était pas satisfaisant. A été aussi évoqué le film " Qu'Allah bénisse la France " de Abdel Malik qui finalement ne tient pas ses promesses, même si l'acteur principal Marc Zinga joue une belle partition.
  2. La pertinence du terme afropolitain : @NoirePlurielle a challengé ce mot, ne le trouvant pas légitime. Quel est l'intérêt de ce néologisme pour désigner des personnes d'origine africaine qui vivent/ont vécu ailleurs que sur leur continent ? Quand en comparaison, les européens dans la même situation ne se désignent pas autrement que par leur nationalité d'origine ? J'avoue comprendre cette réflexion qui fait écho à celle de Chimamanda Ngozi Adichie qui refute aussi ce mot (cf l'article lui étant consacré dans le Monde). Même si je ne la partage pas, comme d'autres participantes du brunch d'ailleurs. L'intérêt pour ma part est de faire ressortir par ce terme les multiples influences culturelles que peuvent avoir certains africains, de montrer notre attachement à la fois à notre continent d'origine et au pays où nous vivons. De faire ressortir aussi, comme le dit @Audvoo qu'on a un pied ici et un pied là-bas...
  3. Identité : une personne née dans un pays qui n'est pas celui de ses parents peut-elle revendiquer la nationalité de ses parents ? Alors qu'elle ne s'y rend que de temps en temps en vacances ? Pour @NoirePlurielle, c'est non, étant donné que cette personne ne connait pas grand chose de ce pays d'origine. Mais pour quelques unes d'entre nous, on ne peut pas refuser le droit à une personne dont les parents sont par exemple camerounais de se revendiquer camerounaise même si elle n'y est pas née. De toutes façons les parents lui transmettent certaines valeurs de leur pays d'origine......Petit aparté, cette petite discussion a fait écho à un conflit intérieur que j'ai depuis toujours. J'ai pendant longtemps essayé de définir mon identité et ce n'est pas simple. Mes parents sont béninois, le premier passeport que j'ai tenu dans mes mains a été un passeport béninois, mais je n'ai pour ainsi dire pas vécu au Bénin (je n'y allais justement qu'en vacances). La majeure partie de ma vie s'est faite en CI (mon père dit souvent qu'avec mon frère et ma sœur, nous sommes aussi de culture ivoirienne) et je suis en France aujourd'hui. Une camarade de classe béninoise m'a dit que j'étais déracinée. Un camarade de classe togolais m'a aussi sorti que j'étais " apatride ". Vous n'imaginez pas à quel point ces mots m'ont meurtrie. Et pourtant, je connais pas mal de choses du Bénin : ma mère cuisinait aussi souvent la sauce feuille qu'elle cuisinait l'attiéké, cuisinait l'amiwo autant qu'elle cuisinait le kédjénou ou la sauce claire. A la maison, la musique béninoise était souvent jouée. Certains récits de mes parents m'ont permis de connaître un tant soit peu l'histoire du Bénin, leurs traditions aussi. Même si je ne parle pas de façon fluide le fon, je le comprends. Je me considère riche de toutes ces cultures, et j'en suis plus que fière. Mais apposer un tampon définitif ne m'est pas réellement permis...
  4. Cheveux naturels (par le plus grand des hasards toutes les filles présentes avaient les cheveux naturels!) : nous avons parlé de la nécessité de faire un choix éclairé (se défriser ou être naturelle), de comment assumer les cheveux naturels au boulot. La sympathique Muriel (@journalmd) d'origine guadeloupéenne et naturelle depuis un an a, via un exemple parlant, montré à quel point certains noirs pouvaient être obsédés par le désir que dans leur descendance apparaissent le moins possible les caractéristiques premières des noirs : couleur de peau, cheveu crépu. Le déconditionnement mental des gens de notre communauté est un travail de longue haleine, il faut croire...
  5. Le racisme sous couvert d'humour que parfois nous subisssons....

Alors, que suscitent en vous ces différentes réflexions ? N'hésitez pas à nous partager votre point de vue :-).

Malheureusement, 15h, heure prévue pour la fin du brunch, est vite arrivée et nous n'avons pas pu autant parler autant qu'on l'aurait voulu de féminisme. Lol. Nous nous sommes tout de même posé la question de savoir si nous nous considérions féministes ou pas. Nous avons toutes convenu que tant que féministe ne signifie pas " femen ", nous le sommes :-). Il est plus qu'important de reconnaître les fruits, les résultats des luttes de celles qui nous ont précédées : par exemple, le simple droit de maîtriser sa contraception par l'usage de la pilule ne s'est-il pas gagné âprement ?

Le brunch s'est bien évidemment terminé par l'échange de nos livres : chacune des participantes a présenté rapidement l'objet de son bouquin et a tiré au sort celui qu'elle devait récupérer. Je suis tombée pour ma part sur un roman de Feue Maya Angelou " Un billet d'avion pour l'Afrique ". C'est pour moi l'opportunité de découvrir enfin cette célèbre romancière afro-américaine dont je n'ai entendu que du bien. J'avais pour ma part apporté le recueil de nouvelles de Chimamanda Adichie " The thing Around Your Neck ".

L'organisatrice @NoirePlurielle a été juste géniale. Elle nous a gratifié d'un exemplaire de la version française de " We should all be feminists " de Chimamanda. Belle façon de mettre fin à la rencontre n'est-ce pas  ?

Je peux dire en conclusion que ça été une rencontre des plus formidables. Je trouve l'initiative formidable. Je sais je me répète, mais c'est à dessein. Le cadre retenu était sympathique, la nourriture bonne, l'accueil sympathique, les participantes toutes enjouées, les sujets nombreux et variés (je ne les ai pas tous évoqués, je vous assure).

S'il y avait une critique négative à faire et encore, c'est parce qu'on veut chercher la petite bête, c'est que ce n'était pas super structuré. Cela n'a pourtant rien enlevé à la qualité de cette rencontre, à ce formidable moment de partage. Pour un début, je dis tout simplement " Bravo " . Et comme l'ont dit toutes les twittos invitées : A REFAIRE :-).

Source : www.afropolite.com


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