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Afropunk, la génération punk d'aujourd'hui

  Culture & Loisirs, #

Une foule agglutinée, avec des cheveux de toutes les couleurs et des afros dans tous les sens, se presse aux abords de la salle de spectacle Le Trianon. C'était en mai dernier, à Paris, à l'occasion de la toute première édition du festival américain Afropunk. Dépeint par le New York Times comme " le festival le plus multiculturel des États-Unis ", l'évènement se délocalisait pour la première fois hors du territoire américain.

Casser les clichés

En 2003, James Spooner, lassé des remarques qu'il pouvait entendre lorsqu'il allait à des festivals punk du fait qu'il soit noir, décide de réaliser le documentaire Afropunk. Ce film met un coup de projecteur sur une communauté d'Afro-Américains aimant et faisant de la musique punk. Devenu culte, Afropunk donne naissance à un festival en 2005 et à un mouvement dont le cri de ralliement n'est autre que " no hate " (" pas de haine ") et qui lutte contre toute forme de stigmatisation et de discrimination et promeut une scène musicale noire alternative.

" Dieu seul sait combien il y a de Noirs en province qui écoutent de la musique punk, du metal ou de la house ! Ce festival balaie justement les idées reçues et les stéréotypes sur le public noir et met en lumière les multiples facettes de notre identité ", explique Célia Faussart, célèbre chanteuse française du groupe Les Nubians, installée depuis quelques années aux États-Unis.

Rejeter toute forme de communautarisme

" Ce n'est pas un festival fait par les Noirs pour les Noirs. Au contraire. C'est pour le monde entier ", explique Nadine Houkpatin, directrice communication de la plate-forme IAM, qui défend le festival de toute forme de communautarisme. Et c'est peu de le dire ! Dans la salle du Trianon, toutes les générations, toutes les nationalités sont réunies. Des Anglais, des Hollandais et même des Suédois ont fait le déplacement en organisant du covoiturage. De jeunes ados et leurs parents sont aussi de la partie. À l'instar du festival de Coachella, le spectacle se passe sur scène et dans le public, qui arbore des looks hyper pointus - du style bohème au grunge - et des coiffures toutes plus originales les unes que les autres.

" À la base, je ne sors pas beaucoup, mais je ne regrette pas du tout d'être venu. Les concerts sont géniaux. Il y a un mélange culturel et des styles étonnants ", se réjouit Khong Kho, 58 ans, qui a découvert ce festival grâce à son neveu, qui lui en avait tant parlé. Alice, Parisienne de 30 ans, est aussi conquise. " Les gens sont dans un état d'esprit peace, on est là pour l'échange, le fun et les rencontres. " Casser les clichés, célébrer la diversité et toutes les différences, c'est bien là le combat de ce festival et de ce mouvement, combat mené par une grosse communauté d'internautes, toute acquise à la cause.

Se positionner sur des thématiques liées au genre et au sexisme

Si le festival et le mouvement afropunk ont pris autant d'ampleur, c'est en effet grâce à la puissance des réseaux sociaux. La page Facebook a permis de fédérer une véritable communauté à travers le monde (pas loin de 400.000 followers), qui se reconnaît dans les valeurs véhiculées par Afropunk. Dans la salle du Trianon, les blogueuses anglaises Hanna Faith et Gabrielle Smith, mais aussi la blogueuse hollandaise Maureen Powel et la suédoise Farah Apma sont présentes et relaient l'évènement à coups de selfies et de hastags sur leurs réseaux sociaux. " D'une certaine manière, le film Afropunk a donné les codes de ce qu'allait être le mouvement, mais ce sont les internautes qui ont construit le mouvement en lui-même, s'enthousiasme Célia Faussart. Pour moi, la génération afropunk d'aujourd'hui pourrait correspondre à la Beat Generation des années 1950 ; c'est une génération qui casse les règles et sort des sentiers battus. "

Avec les années, le mouvement afropunk s'est agrandi et embrasse de nouveaux combats et de nouvelles problématiques propres à sa communauté, en n'hésitant pas à se positionner sur des thématiques liées au genre, à l'homophobie, au sexisme... Davantage dans la lumière qu'auparavant, cette génération, libérée des carcans, créative, stylée et en dehors du circuit mainstream, est punk et veut le rester. D'après Célia Faussart, " cette génération afropunk est une niche que beaucoup de marques auront du mal à toucher, car c'est une génération qui ne croit pas à la pub et continue de créer ses propres codes. C'est presqu'une niche autoréférente. "


Source : madame.lefigaro.fr


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Odile
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