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Aller-retour États-Unis-Nigeria

  Culture & Loisirs, #

A mericanah, le 3e roman de Chimamanda Ngozi Adichie, est d'abord une histoire d'amour et d'exil. La longue trajectoire de retour au pays natal d'une jeune femme rêvant d'ailleurs et de culture. Une chronique des déchirures intimes et des ambitions déçues.

 

Avec cette romance moderne posée dans un monde globalisé, l'écrivaine nigériane de 37 ans, fille d'universitaire et féministe engagée, s'impose comme l'une des écrivaines africaines les plus importantes aujourd'hui. Alors qu'elle partage depuis près de vingt ans sa vie entre les États-Unis et le Nigeria (pays de Wole Soyinka, Prix Nobel de littérature en 1986), ses livres sont traduits dans une trentaine de langues.

Son premier roman, L'hibiscus pourpre (Anne Carrière, 2004), a remporté en 2005 le prix du meilleur premier roman du Commonwealth. Le suivant, L'autre moitié du soleil (Gallimard, 2008), consacré à la guerre du Biafra (1967-1970), a reçu le Orange Prize for Fiction en 2007.

Ifemelu, héroïne d' Americanah et alter ego de l'auteure, qui a elle-même connu un parcours similaire, ira poursuivre ses études universitaires aux États-Unis, où elle est accueillie d'abord par sa tante, qui y fait déjà ses études de médecine. Son amour de jeunesse, Obinze, qui fantasmait depuis longtemps sur la culture américaine, n'aura toutefois pas la même chance : on va lui refuser systématiquement le visa.

Le rêve américain se transformera plutôt pour lui en cauchemar anglais, avant qu'il ne soit contraint de retourner à Lagos, plus grande ville du Nigeria, et d'y entamer une carrière fructueuse dans l'immobilier.

Ifemelu, sous le choc de leur rupture et de la découverte d'un monde radicalement différent, va découvrir aux États-Unis au fil des années un entrelacs complexe de races, de classes sociales et de niveaux de langage. Réfléchissant de façon souvent très critique aux relations complexes entre Blancs, Afro-Américains et immigrants africains au pays de Barack Obama, souvent d'un point de vue féministe et radicalement étranger, allergique à la langue de bois et au politiquement correct, la jeune femme se mettra à tenir un blogue qui va vite lui valoir une certaine reconnaissance (milliers de lecteurs, tournées de conférences bien payées).

Mais la ronde des amours et des déceptions finit par épuiser. "Le Nigeria devint l'endroit où elle devait être, le seul endroit où elle pouvait enfouir ses racines sans éprouver en permanence le désir de les arracher et d'en secouer la terre." Et quinze ans après avoir quitté son pays, ayant repris depuis peu contact avec Obinze, marié et père d'une petite fille, le retour à Lagos s'impose : "En descendant de l'avion à Lagos, j'ai eu l'impression d'avoir cessé d'être Noire." Peut-on jamais boucler la boucle ?

Un grand roman bardé de réflexions fines sur l'Afrique et les États-Unis, sur l'identité, les relations amoureuses et l'exil, habilement tricoté entre l'autobiographie et la fiction.



Source : www.ledevoir.com


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