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BAD : Huit candidats et une seule femme, pour la présidence de la Banque africaine de développement

  Politique, #

Un agent de sécurité à la carrure impressionnante se dresse devant la porte fermée de l'une des nombreuses salles de réunion de l'hôtel Ivoire d'Abidjan, les bras croisés sur la poitrine et le regard peu commode, manifestement agacé par les apartés qui se tiennent à quelques pas de lui.

Depuis lundi 25 mai, les gouverneurs de la Banque africaine de développement (BAD), représentant les 54 pays membres africains et les 26 pays non-régionaux, multiplient des réunions à huis clos dans la perspective de l'élection, jeudi 28 juin, du successeur du Rwandais Donald Kaberuka à la tête de l'institution. Cette échéance est le principal enjeu des assemblées annuelles de la BAD ouvertes hier en Côte d'Ivoire.

Huit candidats et une seule femme

Et les gouverneurs - seuls électeurs du scrutin - reconnaissables au badge à ficelle noire qu'ils portent autour du cou sont conscients de polariser l'attention des autres participants ou, mieux encore, d'être des " faiseurs de roi ". En lice pour diriger cette banque qui investit 6 milliards d'euros chaque année dans des projets de développement, huit personnalités, presque toutes ministres de l'économie et des finances dans leurs pays respectifs comme l'Ethiopien Sufian Ahmed, le Sierra-Léonais Samura Kamara, la Cap-verdienne Cristina Duarte ou le Thadien Kordjé Bedoumra. D'autres l'ont été, comme le Tunisien Jalloul Ayed. Un ancien vice-président de la BAD, le Zimbabwéen Thomas Zondo, et l'actuel président de la Banque islamique de développement, le Malien Birama Sidibé, ainsi que le ministre nigérian de l'agriculture, Akinwumi Adesina sont également dans la course.

Mais si beaucoup de participants à ces assemblées annuelles de la BAD préfèrent parfois rôder autour de la salle de réunion des gouverneurs dans l'espoir, peut-être, de glaner quelque indice, les jeux sont loin d'être faits et certains observateurs estiment qu'il est difficile de dégager une tendance à ce stade des débats. " Tous les candidats présentent à peu de choses près le même programme. Et c'est normal, car ils doivent répondre aux mêmes défis : restructurer la banque et la rapprocher des populations. Il s'agit donc d'abord d'un enjeu politique, d'une bataille de leadership régional et d'intérêts économiques. C'est à ce niveau que ça se jouera ", explique Magatte Wade, ancien haut cadre de l'institution pendant vingt ans, aujourd'hui maire de Meckhé, une commune rurale à 100 kilomètres de Dakar, au Sénégal.

Le Malien défendu par les francophones

Magatte Wade y va tout de même de son pronostic et voit à l'arrivée un duel entre le Nigérian Akinwumi Adesina " qui a une bonne connaissance des finances publiques et de la banque " et la Cap-verdienne Cristina Duarte " dont le pays est un exemple en matière de gouvernance. En plus, c'est la seule femme. Ce n'est pas un argument, mais cela compte ".

Une source proche des discussions en vue de l'élection du nouveau président, confie cependant que le Malien Birama BoubacarSidibé a " de fortes chances de se retrouver dans un trio de tête avec le Nigeria et la Cap-verdienne ". Un lobbying intense serait en train d'être fait autour de son profil, mené par quelques pays membres non-régionaux " dont le poids est évident dans le capital de la banque ". Est-ce aussi ce que veut laisser entendre Balla Moussa Keita, le directeur de BMK, une agence de conseil en marketing, proche des cercles politiques en Afrique de l'Ouest ? Pour lui, " Birama Sidibé est le candidat de l'Afrique francophone. Il est soutenu par 11 pays ".

Enjeux économiques

" Tout cela n'est que conjectures, affirme une ancienne ministre, malienne pourtant, ayant requis l'anonymat. En réalité, les voies des gouverneurs sont insondables. Jusqu'au dernier moment, en fonction des intérêts divers des uns et des autres, les jeux peuvent changer. A un moment, le nom de Kordjé Bedoumra [le Tchadien] et celui de Jalloul Ayed [le Tunisien] ont été évoqués. Plus personne n'en parle aujourd'hui, mais ils peuvent revenir. "

En attendant le vote final jeudi 28 mai - qui s'annonce très serré compte tenu du profil des candidats et des enjeux économiques qui gravitent autour de leur pays - l'agent de sécurité préposé à la salle des gouverneurs, lui, continue de régner en maître devant la porte.


Source : www.lemonde.fr


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