Rebondissement dans le dossier relatif à la construction du nouveau siège de l’Assemblée nationale. Suite à une décision de justice, AbdelKader Moutaïb, entrepreneur principal dudit chantier, a quitté la Prison civile de Cotonou dans la soirée du mardi neuf (09) septembre 2014. Les deux autres détenus, à savoir Gilbert Amadjikpè, Directeur de l’Agence pour la réhabilitation de la ville de Porto-Novo et Giles Sintondji, Directeur administratif et financier de la Serhau-Sa ont aussi recouvré leur liberté. La justice ne leur reproche rien.

Une première victoire de l’entrepreneur marocain, Abdelkader Moutaïb sur ses ennemis. Après vingt (20) mois de détention arbitraire, il quitte la prison avec ses codétenus dans le même dossier, sans charges. En effet, c’est au cours d’une audience, le six août 2014, que la justice a confirmé son innocence. Selon des témoins, même le ministère public a plaidé en sa faveur. Le lundi huit septembre 2014, la mise en « liberté d’office’’ a été proclamée par le juge. Il est donc libre de ses mouvements en République du Bénin. Les charges retenues, au départ, se sont révélées fausses. À toutes les instances, il a été reconnu neutre. Le « détournement de deniers publics » auquel on l’avait accusé était donc faux. Ses deux autres accusés et lui peuvent enfin se mettre à l’aise.

Pour rappel, ils avaient été jetés en prison depuis 20 mois, suite à une plainte portée contre eux par Blaise Ahahanzo-Glèlè, alors ministre de l’Urbanisme. On les accusait d’avoir détourné les deniers publics et être les auteurs du blocage de la construction du nouveau siège de l’Assemblée nationale. A l’époque, ils étaient en prison avec plusieurs membres du Cabinet du ministre d’alors et deux Directeurs généraux de la Serhau-Sa, maître d’ouvrage délégué. Même le ministre Ahahanzo-Glèlè avait été mis en garde-à-vue à la Brigade économique et financière. Pour la plupart, ils ont été mis en liberté, sauf les trois, précédemment, cités. En mai 2013, Angelo Houssou, juge du 6ème cabinet en charge du dossier avait déclaré un non-lieu. Confirmation en a été donnée à la Cour d’Appel et à la Cour Suprême suite aux appels du plaignant qui se trouve être le Gouvernement. Malgré ses décisions, ils sont restés en prison jusqu’au mardi dernier.

Toujours prêt à continuer les travaux du chantier

Comme il l’avait toujours dit avant d’être jeté en prison, Abdelkader, déclare être prêt à poursuivre le chantier de construction du nouveau siège de l’Assemblée nationale. Il a dit que c’est un défi qu’il a voulu relever pour démontrer que les gens ont eu tort de faire croire que son entreprise ne sera pas capable de finir ce chantier. Pour lui, il importe de livrer ce chantier au Gouvernement pour clouer le bec à ceux qui ont chanté partout que le Groupement des entreprises Emcr a été monté de façon circonstancielle pour gagner le marché. Son engagement est total si les conditions sont réunies, à savoir le financement, la révision du budget et les dédommagements requis. Les matériels bloqués depuis longtemps et pourris par la suite doivent être réparés et/ou achetés à nouveau. Les comptes bancaires de l’entreprise doivent à nouveau être fonctionnels pour permettre la relance du Marocain. 
C’est le moment plus que jamais pour Yayi Boni de se racheter auprès de cet expatrié qui est prêt à tout donner pour que finisse ce chantier. Il doit comprendre que ses collaborateurs avaient menti pour arracher le chantier et l’attribuer à une autre entreprise afin de prendre des ristournes. La justice a fait jaillir la vérité et il revient au Gouvernement d’opérer le meilleur choix. 
Pour les détracteurs du Marocain, cela doit être la débandade ; car l’homme est libre et blanc comme neige. Gilbert Amandjikpè et Giles Sintondji d-oivent également retrouver leurs postes, au nom de la justice.

Lematinal-Bénin