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Blick Bassy livre un album de blues dans la langue bassa de son enfance

  Musique, #

Blick Bassy raconte cette histoire : un soir d'hiver, chez lui à Cantin (dans le Nord), le chauffage tombe en panne. Il se réfugie près de la cheminée dans le salon, et caresse du regard quelques photos de ses héros qu'il a affichées au mur : sa mère, le militant panafricaniste Thomas Sankara, Charlie Chaplin, Marvin Gaye, et le délicat bluesman américain Skip James (1902-1969), dont la légende dit que les gens payaient pour qu'il arrête de jouer tant sa musique était triste. Penser à Skip James, à sa musique fragile et à sa vie terrible, réconforte Blick Bassy, qui prend sa guitare et commence à composer des chansons. Il va en faire un rituel, retrouver la photo de Skip James comme pour une séance de spiritisme. Puis il va en faire un album.

C'est le pouvoir du vieux blues, une musique tellement intense et mystérieuse qu'elle peut surgir comme un esprit d'une lampe magique, et continuer à inspirer des œuvres contemporaines. Et Blick Bassy a été bien inspiré. Son troisième album, Akö, est une autre lampe magique, une machine à voyager dans l'espace-temps, entre le Cameroun de son enfance, le folk-blues des années 30, les petits orchestres à cordes et cuivres du jazz Nouvelle-Orléans primitif, et une production moderne, élégante, cosy et pleine d'écho (Blick Bassy aime autant Skip James que James Blake, ce qui fait de lui un possible disciple de Skip James Blake).Un disque à la fois ancré dans l'Afrique et aventurier, un peu comme ceux du Camerounais en chef Francis Bebey (qui était allé à l'école avec le père de Blick Bassy). Doté d'une voix douce, vibrante et voilée, belle comme la nuit qui tombe, Blick Bassy chante d'abord son histoire dans la langue bassa de son enfance. Et cette histoire, belle comme les légendes du blues, c'est lui qui la raconte le mieux.

Quel est ton premier souvenir de musique??
Blick Bassy - La musique est arrivée dans ma vie, je chantais très jeune, vers 5 ans. Je viens d'un village dans le centre du Cameroun, mon père avait acheté trois cents hectares de terre et décidé d'en faire un village. Il avait créé un marché, une école, une église et embauché un prêtre. Mon père avait trois femmes, et sept enfants de chaque femme. Pour attirer les villageois des alentours à l'église et les inciter à revenir, tous ses enfants chantaient dans la chorale dont ma mère s'occupait. Au départ, c'était une église catholique, mais on a changé sept fois d'église. Et j'ai été baptisé sept fois. C'est peut-être pour ça qu'aujourd'hui je suis animiste, je crois plus en la nature qu'aux églises.



Source : www.lesinrocks.com


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