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Burkina : le "projet d'accord politique de sortie de crise" controversé

  Politique, #

Le schéma des réactions est simple. Les partisans de l'ex-président Compaoré se réjouissent, alors que, du côté de la société civile et des politiques, l'interrogation, voire le rejet, est palpable.

La joie au CDP

Selon Radio France Internationale, dans les rangs du CDP, le parti de Blaise Compaoré, les militants se réjouissent de ce projet d'accord. Il faut dire que " quasiment toutes leurs revendications sont satisfaites ". Du côté des militaires putschistes, l'éventuelle mise en oeuvre d'une loi d'amnistie doublée d'un report de toute réforme de l'armée au lendemain des prochaines élections repoussées selon l'accord "au plus tard le 22 novembre" dégage leur ciel des conséquences graves encourues.

Le Balai citoyen indigné

Pour Guy Hervé Kam, porte-parole du Balai citoyen, l'une des organisations de la société civile, " c'est une honte ". À ses yeux, c'est une légitimation du coup d'État. " Les putschistes qui ont fait le coup d'État ont dit dans leur première déclaration que c'est pour permettre des élections inclusives, pour permettre au candidat déclaré inéligible par le Conseil constitutionnel d'être éligible. Et là, la Cedeao accède à tout ça. Nous, nous considérons tout simplement que les chefs d'État de la Cedeao ne peuvent pas cautionner, légitimer ainsi un coup d'État. Les chefs d'État de la Cedeao voudraient relégitimer des coups d'État dans notre sous-région. Ils adoptent tout simplement ce protocole d'accord. Et désormais dans la sous-région, toute personne qui n'est pas d'accord, qui sent que le pouvoir peut lui échapper fait un coup d'État et on vient entériner tout ce qu'ils demandent. C'est aussi simple que cela. "

Les politiques déçus

Pour l'opposant Roch Marc Christian Kaboré, à la déception se mêle la surprise. Selon RFI, " l'homme qui avant le putsch faisait figure de favori de la présidentielle ne comprend pas pourquoi la Cedeao veut réintégrer les candidats pro-Compaoré exclus par le Conseil constitutionnel ". Même son de cloche du côté du professeur de droit constitutionnel Luc Marius Ibriga, un des rédacteurs de la charte de la transition. " Ces propositions remettent en cause des dispositions importantes de la Constitution ", confie-t-il, concluant que " le Burkina Faso " était ainsi placé " sous tutelle ". Quant à Abdoul Karim Saidou, politologue et directeur du Centre pour la gouvernance démocratique de Ouagadougou, " cet accord est décevant et pose de nombreuses questions. Cité par RFI, il déclare : " Je pense que cet accord tel qu'il est présenté n'a aucune chance d'être accepté par l'ex-opposition et la société civile au Burkina Faso. Lorsqu'on voit la mobilisation sur le terrain en tout cas, la volonté d'aller véritablement vers un État de droit démocratique...

La question qu'on peut aujourd'hui se poser, c'est : est-ce qu'on va demander au Conseil constitutionnel, la plus haute juridiction en matière constitutionnelle, d'annuler ses décisions ? Est-ce qu'on va demander au Conseil national de la transition de ne plus légiférer ? Est-ce qu'on va demander aux familles, aux personnes qui ont perdu leurs enfants pendant cette crise, d'oublier toute revendication de justice ? On peut également se demander : est-ce que si demain, s'il y a élection, si l'ex-parti au pouvoir perd les élections, est-ce à dire qu'il va également faire un coup d'État pour se rétablir au pouvoir ?

Le fait est qu'il n'y a pas eu de sanction (de la part de la Cedeao) comme ça a été le cas pour l'Union africaine. Cela montre véritablement que les propositions de la Cedeao ne vont pas dans le sens du respect des droits humains, du respect de l'état de droit. Il y a une très grande (déception) dans la mesure où les acquis de l'insurrection populaire ont été remis en cause. " Dernière réaction, et pas la plus tendre, celle du président du CNT, Chérif Sy. Il rejette purement et simplement le texte, appelant les Burkinabés à converger vers la capitale pour manifester leur colère. Une chose est sûre alors que tous les partis ne se sont pas prononcés : l'avenir demeure encore incertain.



Source : afrique.lepoint.fr


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regis
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