Dans la capitale burundaise, de nouveaux affrontements se sont produits ce jeudi matin. Selon un bilan de la Croix-Rouge, il y aurait au moins trois morts. Par ailleurs, une explosion a été signalée dans un quartier, foyer de la protestation. Elle a fait un mort et sept blessés, et a été suivie de heurts entre opposants et partisans du président sortant Pierre Nkurunziza.

La situation reste tendue dans plusieurs zones de la capitale notamment en raison du changement d'attitude des militaires. L'armée, depuis le début de la contestation, est adorée, acclamée par les manifestants notamment pour sa neutralité. Mais depuis ce jeudi matin, on assiste à des scènes, comme cela s'est déroulé à Musaga, où l'armée est intervenue avec des engins de construction pour démolir les barricades qui avaient été mises en place par les manifestants. Des manifestants furieux.

Dans l'autre foyer de contestation, Citiboke, une double attaque à la grenade sur une maison pro-contestation a fait un mort et sept blessés. Elle a entraîné des affrontements entre les jeunes du parti au pouvoir et les manifestants. Finalement, la police serait intervenue pour se ranger du côté des jeunes du parti au pouvoir, selon les protestataires, et l'armée n'aurait en revanche rien fait pour les protéger eux. Cette dernière a donc été chassée par ces manifestants fous de rage. Des jeunes d'autant plus remontés que l'un d'entre eux a été tué d'une balle dans la tête et a été laissé, mourant, au bord de la route, au cours des affrontements.

Les manifestants en colère s'en sont ensuite pris à d'autres jeunes, identifiés comme faisant partie du parti au pouvoir, et les ont chassés à coups de pierre et de bâtons. L'armée est finalement intervenue pour les protéger et a pu les remettre à la Croix-Rouge.

Source : www.rfi.fr