C'est à Bata, le 17 janvier prochain, à 17 heures que la Coupe d'Afrique débutera officiellement. En ouverture : un match d'ouverture entre la Guinée équatoriale, pays hôte, et le Congo entraîné par un habitué de la CAN, Claude Le Roy. Suivra l'autre rencontre du groupe A, entre le Burkina Faso et le Gabon. L'Algérie, la Côte d'Ivoire, le Ghana, le Cameroun, le Sénégal, le Mali entreront en lice à partir du 19 et du 20 janvier.

Tiraillement et polémique entre les clubs et les sélections nationales

L'entraîneur de Saint-Étienne Christophe Galtier n'a pas du tout apprécié de voir son meilleur élément, l'Ivoirien Max-Alain Gradel, s'envoler pour la Guinée équatoriale malgré une blessure. "Max s'est fait mal derrière une cuisse à la suite d'un sprint lors d'un entraînement et le médecin de notre club a diagnostiqué une blessure nécessitant quatre semaines d'arrêt. J'ose espérer qu'il ne va pas aggraver sa blessure constatée il y a quelques jours", s'est-il inquiété. Dans l'autre sens, le Sénégal soupçonne Diafra Sakho d'être victime d'une "blessure diplomatique". La Fédération menace de saisir la Fifa si West Ham fait jouer rapidement l'attaquant, officiellement indisponible six semaines pour un mal de dos.

Crise pour la Guinée équatoriale la veille de la compétition

Juste avant son entrée en scène, le pays hôte s'est offert une petite crise avec le limogeage du sélectionneur espagnol Andoni Goikoetxea. Il a été remplacé de suite juste au début de l'année par l'Argentin Esteban Becker, champion d'Afrique en 2012 à la tête de l'équipe nationale féminine. Une péripétie de plus pour le pays, exclu en tour préliminaire pour avoir aligné un joueur non qualifié mais finalement repêché au détriment du Maroc en tant qu'organisateur. La Guinée équatoriale est coutumière du fait. En 2012, sa préparation avait aussi été perturbée puisque le Français Henri Michel avait été débarqué, le Brésilien Gilson Paulo reprenant le flambeau à seulement 20 jours du début de la compétition disputée sur son sol et au Gabon. Ce qui ne l'avait pas empêchée d'atteindre les quarts de finale.

Un défi logistique d'importance à relever

Pour la Guinée équatoriale, petit pays de 28 000 km2 avec une population de 720 000 habitants, le challenge de la CAN est de taille. Certes, la Guinée équatoriale, 3e producteur de l'Afrique subsaharienne de pétrole, est riche et affiche un PIB par habitant parmi les plus élevés du continent (15 500 euros, selon le FMI, en 2013) mais, le moins que l'on puise dire, c'est que ce chiffre n'est pas significatif tant la répartition des richesses est inégale. Atout à noter quand même : Malabo, la capitale sur l'île de Bioko, et Bata, ville portuaire sur le continent, peuvent s'appuyer sur des infrastructures correctes. Et puis, il y a l'expertise de la CAN de 2012.

Les conditions loin des deux grandes villes : Bata et Malabo

Là où l'inquiétude pointe, c'est à propos des villes de Mongomo et Ebebiyin. Mongomo, ville de 50 000 habitants environ près de la frontière avec le Gabon, est le chef-lieu du district dont est originaire Teodoro Obiang. Ebibeyin, 3e ville du pays (60 000 habitants), est située un peu plus au nord près des trois frontières Guinée-Cameroun-Gabon. Les interrogations portent sur beaucoup de points. Alain Giresse, sélectionneur du Sénégal, reversé dans le groupe C à Mongomo avec le Ghana, l'Algérie et l'Afrique du Sud, ne cachait pas son inquiétude à l'issue du tirage au sort le 3 décembre. "Quelles seront les conditions d'hébergement, d'entraînement ?" s'était-il interrogé. À l'appui de son analyse, l'urgence qui a entouré le remplacement du Maroc. En d'autres termes, tout a-t-il pu être mis en oeuvre en si peu de temps pour que les conditions soient intégralement remplies pour une compétition de ce niveau. "L'hébergement à Ebibeyin et Mongomo est parfait et prêt, les hôtels et logements sociaux où seront aussi logées certaines équipes aussi. Il n'y a aucun problème, nous pouvons recevoir n'importe quelle quantité de personnes pouvant venir", a dit la semaine dernière le ministre équato-guinéen des Sports, Francisco Pascual Eyegue Obama Asue. Une manière de rassurer son monde. Pourvu que les faits ne le démentent pas.