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"Ce ne sont pas les grands groupes mais les PME qui vont sauver l'Afrique"

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Le Point Afrique : Quels sont les projets d'Orange en matière d'accompagnement des start-up sur le continent africain ?

Ludovic Centonze : Notre premier projet a été le développement du centre des technologies de l'information et de la communication (CTIC) de Dakar, au Sénégal. Lancé à l'origine par la Banque Mondiale, Orange s'est très vite associé au projet et depuis 4 ans et demi, nous essayons d'en faire un modèle pour le développement de start-up en Afrique. On fonctionne selon une gouvernance ouverte, en faisant participer à la fois les acteurs du secteur public et du secteur privé, bailleurs comme entrepreneurs locaux. Le CTIC se base sur des longues périodes d'accompagnement des entreprises, on est entre l'accélérateur, l'incubateur et la pépinière. En quatre ans, le CTIC a déjà accompagné une centaine d'entreprises, ce qui représente de 15 à 20% de l'écosystème numérique sénégalais. Il faut cependant préciser que, si le secteur des technologies de l'information et de la communication (TIC) représente 10% du PIB du Sénégal, cela reste un tout petit marché car cette forte proportion est due à la faiblesse générale de l'économie sénégalaise.

Quel est le rôle concret d'Orange dans le développement du CTIC ?

Orange Sénégal (Sonatel) fait partie de l'alliance des 21 partenaires dans la gouvernance du projet. Concrètement, nous avons donné l'impulsion pour réunir les différents protagonistes et développer le CTIC. Nous apportons un soutien logistique, via la mise à disposition de tous les outils d'Orange, et également un soutien financier : nous avons contribué au financement du projet à hauteur de 200-250.000 euros depuis le début. A titre de comparaison, le budget de fonctionnement du CTIC est actuellement de 350.000 euros par an.

Quel est l'intérêt d'Orange dans cet investissement ?

Nous n'avons pas d'intérêt financier direct dans cette opération. Cependant, nous avons fabriqué un outil qui introduit une dynamique dans les TIC et nous profitons directement de la croissance du secteur. Actuellement, Orange souffre de la faiblesse du tissu des PME en Afrique. Or nous avons besoin de partenaires, de fournisseurs. Il est nécessaire de faire émerger un tissu de PME dans les pays africains, car les PME embauchent des gens et permettent l'éclosion d'une vraie classe moyenne, indispensable au bon fonctionnement d'un pays car elle aura besoin d'un bon système de santé, de services éducatifs et culturels de qualité, etc. Ce ne sont pas les grands groupes industriels qui vont sauver l'Afrique, ce sont les PME. La mise en place de ce type de cercles vertueux est indispensable au développement de ces pays-là. Et plus ces pays se développent, plus Orange peut être un partenaire privilégié. Notre démarche s'inscrit également dans une logique de communication vis-à-vis des pays africains dans lesquels nous sommes présents. Au Sénégal, Orange représente entre 60 et 65% de parts de marché et 12% des recettes de l'Etat. Nous sommes donc un acteur incontournable de l'économie du pays et cela génère forcément des attentes de la part de la société civile et des acteurs publics. Ils veulent qu'Orange contribue au dévéloppement du pays. La mise en place de structures comme le CTIC nous aide également à adoucir nos relations avec les acteurs sur place.

Êtes-vous souvent confrontés à des réticences ou des critiques de la part des acteurs locaux ?


Pour ce qui est des pouvoirs publics, nous sommes plutôt les bienvenus. Sinon, nous n'aurions pas reçu la licence pour devenir opérateur téléphonique. C'est, comme partout dans le monde, il s'agit de marchés contrôlés dans lequel on n'entre pas si facilement. Nous sommes sur place depuis des années, on a l'impression que les locaux ressentent une certaine fierté d'avoir un opérateur fort dans leur pays mais nous ne sommes pas toujours dans une position confortable : il nous arrive de faire face à des campagnes anti-multinationales ou anti-françaises. Quoiqu'il en soit nous essayons toujours d'impliquer directement les acteurs locaux dans nos projets, comme au Niger par exemple.

 

Justement, qu'en est-il des autres projets d'incubateurs soutenus par Orange en Afrique ?

Au Niger, nous avons créé le CIPMEN il y a un peu plus d'un an. Il se base sur le même modèle que celui de Dakar, mais en plus petit. De plus, comme le secteur des TIC est encore moins développé qu'au Sénégal, nous avons abordé des thématiques plus larges dès le départ, en nous intéressant, par exemple, au développement durable et à l'environnement. On devrait également ouvrir d'ici la fin de l'année 2015 un incubateur au Mali, appelé CREATIM, toujours sur le même modèle. Les partenaires sont là, le projet est prêt à être lancé ! La Guinée nous a sollicité pour développer son propre incubateur mais le contexte est différent. Bolloré y développe son projet de Bluezone. Une zone d'activité et de services (centre de santé, terrains de sport, studios de cinéma, etc.), entièrement alimentée par des panneaux solaires, dans laquelle nous avons été sollicité pour lancer un incubateur. Notre seule condition a été qu'il repose sur le même modèle de gouvernance ouverte que nos autres structures en Afrique. Le projet est actuellement en route et devrait voir le jour d'ici le début de l'année 2016.



Source : afrique.lepoint.fr


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