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Ebola devrait relancer les économies occidentales, au détriment de l'Afrique ...

  Business, #

Cqfd ? ... alors que Moody's, l'agence US de notation, holding de Moody's Analytics, fournisseur de solutions de gestion des risques, déclarait récemment que l'épidémie d'Ebola, qui frappe de plein fouet l'Afrique de l'Ouest devrait avoir de larges répercussions économiques et budgétaires sur les pays de la région ... lesquels s'avèrent être des contrées aux finances fragiles et très dépendantes des matières premières .... c'est désormais l'homme d'affaires sénégalais Moussa Sow, propriétaire d'hôtels en Guinée, et établi depuis plus de 20 ans dans le pays qui s'interroge sur une éventuelle implication de l'Occident dans la gestion de cette crise.

Sans langue de bois ...

Interrogé par le journal sénégalais leral.net - alors que le virus Ebola déjà très présent en Guinée frappe aux portes du Sénégal - le propriétaire de deux grands hôtels à Conakry (Guinée), pose des questions qui pourraient rapidement devenir embarrassantes. Et que la presse française est loin de s'empresser à relayer.

- Manipulation de l'information ?

Après avoir rappelé que depuis que la maladie s'est développée sur le continent africain, il "crie " sur tous les toits qu'il y a un problème" mais que "personne ne l'écoute ", Moussa Sow pointe du doigt une manipulation de l'information destinée à terroriser une population africaine qu'il considère lui-même comme très crédule.

 

" Les Africains ont tendance à croire tout ce qu'on leur dit. On nous embarque et personne n'a le droit de douter. Les informations viennent de l'Occident et on les avale sans se poser des questions" affirme-t-il tout d'abord ... reprenant ni plus ni moins les craintes énoncées il y a quelques jours à peine par la SAIF (Société des Auteurs des arts visuels et de l'Image Fixe) lors du festival Visa pour l'Image, laquelle s'inquiétait alors du risque de manque de pluralisme face à la concentration dans le secteur du journalisme et photo-journalisme.

Moussa Sow, lui, martèle : " on ne consomme que les informations des Occidentaux. Même les médias sénégalais se font embarquer. Aucun media sénégalais n'est allé là-bas pour en savoir plus. On doit se poser des questions. "

- L'épidémie frappe tout particulièrement des pays riches en matières premières très convoitées

Plus encore, alors que selon une première évaluation réalisée par la Banque mondiale et le Fonds Monétaire International (FMI), la Guinée pourrait voir sa croissance amputée d'un point à cause de l'épidémie, laquelle pourrait s'établir à 3,5% contre un chiffre de 4,5% initialement prévu ... l'homme d'affaires sénégalais constate quant à lui que " bizarrement, on note des problèmes partout où il y a des richesses". Pour lui, la question suivante doit être posée : " Qui a amené la maladie dans ce pays, pourquoi on ne la retrouve que là où il y a une fortune ?

 

Dans un article précédent, nous avions quant à nous précisé que la Banque mondiale avait d'ores et déjà annoncé la mise en place d'un plan d'assistance de 200 millions de dollars (environ 150 millions d'euros) en vue de soutenir les économies des pays ouest-africains tels que la Guinée et la Sierra Leone, dont les déficits budgétaires excèdent les 3% du produit intérieur brut.

Nous avions également rappelé, en s'interrogeant nous aussi sur une éventuelle coïncidence que ces contrées s'avèrent être fortement dépendantes du secteur minier.

Ainsi, le gouvernement du Libéria a déjà indiqué qu'il risquait de devoir réviser à la baisse ses prévisions de croissance, initialement fixée à 5,9%. Impact économique et financier concret de l'épidémie : ArcelorMittal a annoncé qu'un chantier d'expansion d'une de ses mines de minerai de fer était fortement perturbé par les mesures d'évacuation de leurs employés prises par les sociétés sous-traitantes. Ou quand le virus Ebola fait le jeu de la concurrence internationale.
Moody's indique par ailleurs que la Sierra Leone pourrait connaître une décélération après avoir affiché un taux de croissance record de 16% en 2013. Autre impact financier à prévoir et non des moindres : la société britannique London Mining a annoncé en juin avoir évacué tout son personnel non essentiel de ce pays, affirmant néanmoins jusqu'à présent ne pas s'attendre à une baisse de sa production.

- L'épidémie fait partir les Chinois, une " aubaine " pour les groupes occidentaux

Pour Moussa Sow, " dans cette affaire ; ce qui est grave, c'est que les Occidentaux sont en train de régler beaucoup de problèmes ". Il note ainsi que la propagation du virus provoque le départ des Chinois ... alors même que ces derniers raflent plein de projets en Afrique.

 

Rappelons pour notre part qu'en février dernier, la Chine et le Sénégal ont conclu un accord, en plein cœur de la crise ukrainienne. Une période propice pour Pékin, lui permettant de damer le pion à la France, élément moteur de l'intervention militaire au Mali, mais également fortement présente en Ukraine, et ne pouvant être présente sur tous les fronts. Handicap non négligeable pour la partie française, alors que l'accord entre les Chinois et les Sénégalais permet avant tout à Pékin d'obtenir un avantage certain sur le transport des matières premières extraites du Sénégal et du Mali, et donc sur l'approvisionnement en ressources minières elles-mêmes, au grand dam des géants énergétiques français tels qu'Areva et Total avais-je indiqué à l'époque.

Les Chinois semblaient alors profiter de la crise ukrainienne pour avancer ses pions sur un autre domaine géopolitique et financier et non des moindres : le Mali et ses fabuleuses ressources ... Et ce, via un accord éminemment stratégique avec le Sénégal, en vue de financer les structures de transport - maritime et terrestre - permettant de faire transiter ces bien précieuses matières premières - que sont or, uranium, pétrole et gaz - du territoire malien vers le port minéralier de Bargny et le port de Dakar ... avec pour direction la Chine.

Il n'est pas totalement anodin, que Laurent Fabius, le chef de la diplomatie française ait quitté Kiev en plein chaos pour rejoindre Pékin, alors même qu'en visite en Chine, le Président sénégalais, Macky Sall, avait convenu quelques heures plus tôt avec ses partenaires chinois de financer ses plus grands projets en matière d'infrastructures ferroviaires et routières via des financements de plus de 4,5 milliards de dollars. Une somme supérieure aux 1 864 milliards de francs Cfa fixés comme objectif au Groupe consultatif de Paris (table ronde des bailleurs de fonds). Groupe consultatif dont - hasard de calendrier - la cérémonie d'ouverture était prévue moins d'une semaine après à Paris , " avec l'appui technique de la Banque Mondiale et du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) ".

Sources : Leral


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