Devenez publicateur / Créez votre blog


 

En Afrique, l'art contemporain gagne du terrain | AIRFRANCE-KLM

  Culture & Loisirs

 


L'art africain, c'est désormais bien plus que des masques en ivoire et des sculptures en bois. De plus en plus d'artistes contemporains d'Afrique exposent dans des galeries internationales et des biennales. L'artiste congolais Jean Katambayi Mukendi est l'un d'entre eux.

Un cabanon sombre au fond du jardin de la ville minière congolaise de Lubumbashi n'est pas exactement le lieu où vous penseriez trouver de l'art contemporain. Et pourtant, Jean Katambayi Mukendi passe des jours et des nuits dans ce petit atelier pour créer ses œuvres d'art provocantes, faites de carton, de métal et de verre et qui intègrent souvent des algorithmes et équipements électriques tels que des multimètres et de petites ampoules. Son travail est influencé par le quotidien dont il ajoute des éléments issus d'une formation en ingénierie électrique.

Des coupures de courant quotidiennes

" C'est la société congolaise qui m'inspire le plus ", raconte l'artiste, loquace. Par exemple, sa récente œuvre Afro Lamps est une série de dessins d'ampoules caractéristiques sur papier, au stylo-bille et au feutre et tracés à l'aide d'un compas fait maison. Au travers de cette œuvre d'art, il fait un clin d'œil au destin de millions de ses compatriotes qui subissent des coupures de courant quotidiennes. " Je continue à me demander pourquoi nous n'avions jamais de problèmes d'électricité à l'époque coloniale alors qu'aujourd'hui, on se sent chanceux quand on a de l'électricité trois jours par semaine. "

L'artiste congolais est récemment rentré de la ville belge d'Anvers où il a travaillé avec la galerie d'art flamande Trampoline pendant trois mois. Il a également exposé plusieurs fois en France et en Autriche et en 2010, il a remporté le " Prix de la Découverte " de la biennale Dak'Art au Sénégal.

" L'Afrique était un Éden vierge "

Outre M. Mukendi, un nombre croissant d'artistes africains parviennent à mettre un pied dans le monde des galeries et biennales internationales. " C'est une époque charnière pour l'art contemporain africain, souligne dans The Economist Pierre-Christophe Gam, directeur artistique d'origine camerounaise basé à Londres. En matière d'art, l'Afrique est restée un Éden vierge. Jusqu'à aujourd'hui. "

La scène artistique du continent lutte depuis des décennies en raison du manque de soutien institutionnel et financier. Mais Internet et la croissance économique ont permis aux artistes africains de promouvoir leur travail à l'échelle internationale. Les grands musées tels que la Tate Modern de Londres et le Brooklyn Museum of Art de New York ont désormais des collections d'art contemporain du continent. Et les amateurs d'art aisés en Afrique du Sud, au Nigeria et en Côte d'Ivoire ont fait travailler leurs muscles financiers, en soutenant davantage la création de galeries et musées indépendants. " Ce n'est pas seulement le monde qui découvre l'art africain, mais l'Afrique qui découvre l'art elle aussi ", note Marie-Cécile Zinsou, présidente de la fondation Zinsou au Bénin, dans une interview donnée à RFI English.

Les prix ont plus que doublé

Selon le premier Rapport sur le marché de l'art africain, les prix ont plus que doublé ces quatre dernières années. La société britannique de vente aux enchères de Bonhams, qui se spécialise dans l'art contemporain africain depuis 2007, a même vu le prix moyen des lots être multipliés par cinq, selon CNN. Quant à elle, ArtHouse Contemporary Limited, société de vente aux enchères basée à Lagos, au Nigeria, remarque que la valeur d'œuvres achetées lors de leur toute première vente en 2008 a décuplé. Le marché de l'art sur le continent reste toutefois une niche. En 2014, on estimait le marché de l'art moderne et contemporain africain à 31,2 millions de dollars, complètement éclipsé par le marché international, qui a atteint cette année-là les 68,2 milliards de dollars, selon BDlive.

Malgré un intérêt international croissant, de nombreux artistes africains continuent à lutter pour gagner leur vie. " Lubumbashi dispose de très peu de possibilités pour exposer mon art : les autorités congolaises n'investissent pas du tout dans le secteur artistique et la plupart des Congolais moyens ne s'intéressent absolument pas à l'art ", déclare M. Mukendi. Si le plus grand pays d'Afrique subsaharienne accueille les principales réserves minières au monde, la grande majorité des gens vivent avec moins d'un dollar par jour. " Je comprends que leur priorité soit de survivre et se nourrir, mais l'art est aussi important. Grâce à l'art, les gens sont incités à s'interroger et à appréhender différemment la société dans laquelle ils vivent. "

La crainte d'exposer un art critique

Selon M. Mukendi, les artistes au Congo ne sont pas aussi libres d'exposer qu'ils le souhaiteraient. Dans son œuvre en plaques de verre intitulée Sol sous Sol, il a par exemple intégré une illustration de la conférence de Berlin, en 1885, où les puissances coloniales européennes ont formalisé le découpage de l'Afrique. D'autre part, il critique indirectement la division des provinces congolaises qui est en cours dans le pays. " Sachant que je critique la politique congolaise actuelle, j'ai assez peur d'exposer cette œuvre dans mon pays. "

" Le pouvoir est noir ! ", crie soudainement M. Mukendi tout sourire, désignant une autre œuvre sur laquelle il a monté un bouton qui allume une lumière clignotante. Il s'agit du modèle réduit d'une mine de cuivre à Lubumbashi, où ses parents ont travaillé toute leur vie et qui appartient à la société d'État Gécamines. M. Mukendi a cyniquement dénommé son œuvre " Gécaruines ".

Malgré ses luttes personnelles, l'artiste est confiant pour l'avenir. " L'art contemporain éclot enfin en Afrique. Les gouvernements africains et les habitants finiront par se rendre compte de son existence. "

Voir également :
Jean Katambayi Mukendi à la galerie belge Trampoline
10 artistes contemporains africains que vous devriez connaitre
Les 10 meilleures galeries d'art contemporain

Des marchés tendance attirent les gens vers le centre-ville de Johannesbourg et transforment ce quartier mal famé en quartier mutliculturel et agréable.

 



Source : Your-bizbook


PARTAGEZ UN LIEN OU ECRIVEZ UN ARTICLE

Pas de commentaire

Pas de commentaire
 
blackfeelings.france
Partagé par : blackfeeli...@France
VOIR SON BLOG 144 SUIVRE SES PUBLICATIONS LUI ECRIRE

SES STATS

144
Publications

3932
J'aime Facebook sur ses publications

119
Commentaires sur ses publications

Devenez publicateur

Dernières Actualités

Pas d'article dans la liste.