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Esclavage : entre traumatismes et résistance

  Société, #

Considéré comme un des plus grands génocides de l'histoire, des milliers de morts au départ et à l'arrivée, sans compter ceux qui sont morts sur leurs lieux d'affectation, ceux qui ont pu résister, ont réagi différemment selon leur nouveau pays après la fin de l' esclavage.

 

A La Réunion, par exemple, l'influence de l'Afrique a complètement disparu, et pour reprendre une nouvelle identité, les cafres devenus catholiques par la force des choses ont adapté soit les rituels de l'hindouisme (malabarisés) soit les rituels malgaches. Il n'y a plus eu de traces d'identité africaine nulle part, et l' image traditionnelle perpétuée est restée celle du blanc avec le chabouk, et le cafre qui fait la part belle au paternalisme, plus qu'à la révolte, et la fête du 20 Décembre s'oriente plus au folklore qu'à une véritable prise de conscience identitaire. Ce qui est dommage...

Aux Antilles, par contre, les atermoiements et apitoiements ont donné place, sous l'impulsion d'Aimé Césaire, à l'exaltation de la personnalité noire, par la fierté de la négritude. Ce qui a donné une image de soi valorisante pour la conscience d'être nègre...

Aux Etats-Unis, malgré les souffrances subies dans les champs de coton, par résilience sans doute, les noirs ont pu donner au monde une des plus belles musiques, en l'occurrence le jazz.

Au lieu de cultiver l'esprit de soumission lié au passé esclavagiste, les Afro-Américains se sont redressés avec leurs slogans : " Black is beautiful ", et ils ont dépassé les Américains blancs sur le plan de l' athlétisme, en détenant tous les titres de champions olympiques...

On peut dire que la musique et le sport, et pas seulement, sans effacer les traces d'un passé douloureux, ont su redonner aux Afro-Américains une certaine fierté.

Au Brésil (pays du " cannibalisme culturel " dit-on), les descendants d'esclavage ont su sauvegarder l'essentiel de " Mother Africa ", par le rituel du vaudou, pour l'essentiel au niveau rituel, et les Brésiliens de toutes origines y ont recours malgré la toute-puissance des Eglises chrétiennes.

La même chose s'est passée à Cuba où les Afro-Cubains ont su garder intactes leurs traditions ancestrales avec le culte du vaudou et du candomblé, et font partie de toutes les composantes de la population cubaine dans une parfaite harmonie.

On peut dire que malgré les souffrances, les humiliations, les génocides, la diasporama africaine peut être fière de ce qu'elle a donné au monde dans les conditions les plus horribles.

Les enfants d'Afrique n'ont pas démérité.



Source : www.lequotidien.re


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