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FIFDA 2015 : la diaspora africaine fait son cinéma

  Culture & Loisirs, #

Par Paul Verdeau

Le Festival international de films de la diaspora africaine (FIFDA) célèbre ses cinq années d'existence avec un programme riche et éclectique. Pendant trois jours, le public va assister à la projection de films d'origines diverses qui tiennent à rendre hommage aux Africains du monde entier et, à travers eux, l'image de l'Afrique et la réalité de ceux qui vivent leur culture et leur tradition. Pour Reinaldo Barroso-Spech, président de la société ArtMattan Productions, il s'agit de " bâtir un pont avec une production audiovisuelle riche et variée pour enrichir le dialogue des cultures ". Parmi les œuvres présentées, inédites pour la plupart, des documentaires, mais aussi des fictions historiques sur la culture noire.

Le docteur Mukwege, sujet d'un documentaire éprouvant

En guise d'inauguration, le Festival projettera au cinéma Étoiles Lilas (Seine-Saint-Denis) un documentaire empreint de solidarité et d'espoir, L'Homme qui répare les femmes : la colère d'Hippocrate, de Thierry Michel. Centré sur l'action du docteur Denis Mukwege, le gynécologue congolais lauréat du prix Sakharov en novembre 2014, le film raconte son combat pour réparer physiquement et mentalement les femmes victimes de viols et de mutilations. Au Kivu, dans l'est de la RDC, son action est un défi à la guerre et à l'inaction du gouvernement sur le sujet. Un débat sera organisé après la projection du film, avec le réalisateur et un représentant d'Amnesty International.

Cultures noires aux États-Unis, au Brésil et en Nouvelle-Zélande

Le 5 septembre au cinéma La Clef (Paris), le Festival s'attardera sur deux visions de la jeunesse afro-américaine à travers les fictions Keep Pushing de Timour Gregory et Raltat de Al Robbins. Le public pourra ensuite découvrir la culture noire de la Nouvelle-Zélande lors de la projection de White Lies de Dana Rotberg, programmé le 6 septembre. En compétition pour l'oscar du meilleur film étranger en 2014, celui-ci décrit la confrontation au début du XXe siècle de la tradition médicinale ancestrale des Maoris, autochtones de l'archipel, avec la haute société coloniale blanche. Plus proche de l'Afrique, la culture noire brésilienne sera, elle, au cœur de deux documentaires de Joel Zito Araujo, La Négation du Brésil et Raça (Race), diffusés le 6 septembre au cinéma La Clef. Le premier s'articule autour des clichés qui poursuivent les personnages noirs des télénovelas, tandis que le second expose la difficulté des questions raciales dans un Brésil multicolore.

Deux lauréats de la FESPACO centrés sur la femme africaine

Le Festival projettera également deux films récompensés en mars 2015 par la FESPACO : L'Œil du cyclone (Etalon de Bronze de Yennenga) de Sékou Traoré (Burkina Faso), et Morbayassa, le serment de Koumba (Prix Paul Robeson) de Cheick Fantamady Camara (Guinée), qui clôturera le Festival. Les deux films racontent des histoires de femmes africaines au passé lourd : l'une est une avocate prise dans les luttes de pouvoir et de corruption liée au trafic de diamant, l'autre est une prostituée déterminée à retrouver sa fille.



Source : afrique.lepoint.fr


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Loudmila
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