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Il y a 96 ans naissait Nelson Mandela

  Evènement, #

 

Il est mort le 5 décembre dernier. Et anonymes ou puissants l'ont pleuré. Trop ? Nelson Mandela est une des grandes icône du XXe siècle, à l'instar de Gandhi ou de Martin Luther King. Un homme courageux, un homme bon, un leader. Rien d'étonnant à ce que Google revienne sur sa figure bienveillante, 96 ans exactement après sa naissance et lui rende à nouveau hommage.

Issu d'une famille royale de l'ethnie Xhosa, orphelin de son père à 9 ans, il a rendu l'impensable possible en devenant le premier président noir de la "nation arc-en-ciel". Il nait le 18 juillet 1918, sous le nom à la fois prémonitoire et paradoxal de Rolihlahla, qui signifie "fauteur de troubles". Fauteur de troubles, il l'a été pour le régime d'apartheid, en place à partir de 1948. Mais pour l'Afrique du Sud d'aujourd'hui, il est surtout celui qui a ramené la paix entre les différentes couleurs de peau.

 

La lutte de ce passionné de boxe à l'age de 22 ans commence en 1940 : il est exclu de la seule université acceptant alors les Noirs pour s'être joint à un boycott visant à dénoncer les conditions des étudiants noirs en Afrique du Sud. En 1943, il devient membre du Congrès national africain (ANC), dont il sera le vice-président en 1952 et le président en 1991.

REGARDEZ Mandela, une vie en image et en musique

Humanisme et pragmatisme

Premier avocat noir de Johannesburg avec son ami Olivier Tambo, s'inspirant des théories de Gandhi prônant la non-violence qu'il a découvertes à l'université, il croit tout d'abord la plume plus forte que l'épée. Manifestations, contestation de lois racistes, appels à la désobéissance... En vain. En 1960, le massacre de Sharpeville au cours duquel 69 Noirs dont des femmes et des enfants meurent sous les balles de policiers est un choc terrible pour le jeune militant. Condamné par l'ONU et l'ensemble de la communauté internationale, l'évènement sonne le glas de cette politique pacifiste. En décembre 1961, Mandela crée la branche armée de l'ANC, ce qui lui vaut d'être considéré comme leader d'une organisation terroriste. Mandela reste cependant modéré, appelant au sabotage plutôt qu'aux assassinats, contrairement à certains membres de l'ANC.

Madiba préfère la réconciliation à la vendetta. Il apprend l'histoire des Afrikaners, leur langue, entend leurs revendications. En s'affirmant hostile à "la domination aussi bien blanche que noire" et en décrétant que l'Afrikaner est un Africain au même titre qu'un Noir, il se distingue du courant de l'africanisme, en vogue à l'époque. Ses négociations avec le Président Pieter Botha, considéré comme le fer de lance du régime ségrégationniste, sans le consentement et à l'insu de l'ANC en témoignent. Un humanisme doublé d'un pragmatisme politique auquel le microcosme carcéral l'aura exercé pendant ses 27 ans d'emprisonnement.

Une politique du pardon contestée

Condamné à la perpétuité en 1964, il est libéré par Frederik De Klerk en 1990. Tous deux recevront le prix Nobel de la paix en 1993. L'année suivante, les premières élections démocratiques et multiraciales d'Afrique du Sud voient l'ANC triompher : le 10 mai, Mandela est élu président. Des symboles forts, mais qui ne soldent pas les désaccords entre les deux artisans de la transition. En 1995, l'abandon par De Klerk des poursuites à l'encontre de policiers à l'origine de crimes racistes met Mandela dans une colère terrible, portant un coup à la coalition.

 

Pourtant, le nouveau Président supervise lui-même la mise en place d'une Commission de vérité et de réconciliation. Cette initiative originale de l'archevêque Desmond Tutu repose sur un principe quasiment unique dans l'Histoire : toute personne se déclarant d'elle-même coupable de crimes racistes verra ses aveux récompensés par une grâce judiciaire. Ce fonctionnement n'est pas du goût de tout le monde. Un an après de Klerk, c'est au tour de Mandela d'essuyer les critiques : la Commission vérité et réconciliation est accusée d'épargner la prison aux auteurs d'actes racistes particulièrement graves, voire impardonnables. Une politique du pardon jugée "facile" et qu'une partie de la classe populaire, ses alliés du parti communiste et des syndicats noirs ont du mal à digérer.

 

Mais la griffe de la guerre impose son prix : "le combat qu'on mène pour d'autres justifie-t-il qu'on néglige sa propre famille ?" se demande-t-il. Il vit privé des siens. Divorcé et remarié trois fois, il perd deux de ses fils. Un "éventrement intérieur" qui le hante au point de déclarer au mariage de sa fille : "Si c'était à refaire, je ne le referais pas." Par ailleurs, son héritage politique, largement exploité par les leaders de l'ANC dont les succès électoraux faciles empêchent la remise en question, est âprement disputé. Aujourd'hui encore, la famille de Mandela conteste aux dirigeants de l'Afrique du Sud leur exploitation de l'aura du héros national de l'Afrique du Sud

À la fin de son mandat, en 1999, le bilan dressé par ses détracteurs contraste avec son aura d'icône internationale. Économie "anémique", baisse du niveau d'instruction et de la qualité des soins médicaux, manque de logements pour les pauvres, corruption, criminalité et résurgence du racisme... Un "statu quo socio-économique" qu'il assume à demi-mot : conscient que des réformes trop radicales l'auraient fait passer pour un communiste auprès des investisseurs étrangers, Mandela visait avant tout à assurer une transition sans bain de sang ni banqueroute, ce qui en soi est quasiment une réussite.

Mandela est une bête de scène, pas un animal politique : il consacre le reste de sa vie à des oeuvres caritatives, notamment à sa fondation contre le sida, et à rattraper le temps perdu auprès des siens. Sa popularité est universelle, sans appel : ami des stars, de Kadhafi et de la reine d'Angleterre, Mandela symbolise toujours "le triomphe de l'espoir sur l'injustice". Et c'est pour cela que nous l'honorons encore aujourd'hui.



Source : www.lepoint.fr


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