Le rappeur de 27 ans, qui n'avait plus sorti d'album depuis trois ans, réfléchit dans To Pimp a Butterfly au racisme et aux inégalités auxquelles doivent faire face les Noirs américains au quotidien. L'album a battu un record d'écoutes en une seule journée, lundi 16 mars, sur Spotify, où il a été entendu plus de 9,6 millions de fois. Le record précédent était détenu par l'album Christmas de Michael Bublé en 2011. Spotify a bénéficié de la sortie prématurée de l'album sur internet, l'album physique devant sortir la semaine prochaine.
L'album démarre avec "Wesley's Theory", morceau dans lequel Kendrick Lamar parle de l'emprisonnement de l'acteur Wesley Snipes pour évasion fiscale comme d'un présage pour l'émergence de stars américaines noires. Le rappeur n'hésite pas à provoquer, comme dans les paroles de "The Blacker the Berry" : "Mes cheveux sont collés, ma b... est grosse, mon nez est rond et large, tu me détestes, n'est-ce pas ? Tu détestes mes semblables, ton but est d'exterminer ma culture", rappe-t-il. "Je veux que tu reconnaisses que je suis un singe fier".
L'album conserve le rythme funk propre au rappeur tout recherchant des allusions historiques plus profondes. Il comprend également de longs passages parlés qui ne sont pas accompagnés de musique. On entend ainsi Tupac Shakur déclarer en 1994 : "Une fois que tu as 30 ans, c'est comme s'ils arrachaient le coeur et l'âme de l'homme - de l'homme noir - dans ce pays". Ces mots ressurgissent dans l'album de Lamar, comme dans un dialogue avec le rappeur.