Une structuration lente, mais bien réelle de l’industrie de la mode en Afrique
Actuellement, l’industrie de la mode se tourne de plus en plus vers le continent africain. Les grands groupes préfèrent maintenant l’industrie textile africaine à celle d’Asie. C’est le cas du groupe suédois H&M qui, en 2014, a délocalisé une partie de sa production en Éthiopie. Certains industriels locaux comme les usines MAA du groupe Kebire tentent de rivaliser avec les filiales de grands groupes internationaux. On assiste à une prolifération des marques africaines comme les labels Kiki Clothing et Christie Brown qui s’alignent sur des standards de qualité plus élevés. Bon nombre de créateurs de luxe africains tels que Duro Olowu ont gagné en visibilité et ont réussi à accéder à une reconnaissance internationale.
L’émergence d’une élite africaine de la mode au savoir-faire et aux compétences inébranlables
Partout en Afrique, il est question de jeunes prodiges ayant un talent énorme et incontestable pour la mode. Ceux-ci proposent un métissage de tissus et matériaux, de modernité et d’univers divers qui sont exprimés dans une seule pièce. Cette nouvelle génération inventive, formée dans les écoles de mode les plus huppées, développe une vision globale de la mode tout en revendiquant son héritage africain. Parmi eux, l’Ougandaise Gloria Wavamunno, la Sénégalaise Adama Paris, le Marocain Karim Tassi, le Sud-Africain David Tlale, la Nigériane Amaka Osakwe et bien d’autres encore qui évitent soigneusement de tomber dans le cliché et réussissent à conquérir le marché américain en signant des collections approuvées par des célébrités telles que Beyoncé ou Michelle Obama.
Des fashion weeks à l’africaine
Aujourd’hui, les Fashion Weeks se multiplient un peu partout sur le continent. On en compte parfois jusqu’à quatre organisées la même année sur de petits marchés. Les stylistes africains réussissent à dépasser les frontières avec ces évènements qui sont de plus en plus nombreux en Europe et en Amérique grâce au soutien de grandes figures de la mode. D’autres évènements leur permettent d’augmenter leur visibilité, comme le Festival international de la mode africaine (Fima) créé par Alphadi en 1998 au Niger qui accueille tous les deux ans les jeunes talents de tout le continent et bénéficie du soutien de créateurs reconnus comme Yves Saint-Laurent ou Jean-Paul Gaultier. Il est clair que l’Afrique n’a pas fini de faire parler d’elle.