Devenez publicateur / Créez votre blog


 

La ponctualité, la bête noire des Africains

  Société, #

mardi 16 février 2016

Est-ce trop demander aux Africains que de vouloir qu'ils soient ponctuels ? Non. La ponctualité n'est pas assez ancrée dans la culture africaine puisque tout dépend de la volonté de l'homme sauf le retard. L'heure " africaine " est devenue un effet de mode surtout lors des cérémonies où les organisateurs se paient très souvent la tête des invités et surtout des journalistes obligés de faire la faction avant qu'on ne vienne leur dire : " encore quelques minutes et on commence la cérémonie ".

N'ayez-pas l'air ridicule lorsque vous êtes ponctuel à une cérémonie. Etre à l'heure vous fera gagner d'abord de l'estime, ensuite de l'énergie et enfin de l'argent. Quand un journaliste est à l'affût d'une information, il n'est pas rare que son détenteur le fasse tourner en bourrique. Certes, le journalisme a des exigences et personne ne dira que la patience n'en fait pas partie. Le journaliste, en sortant de sa rédaction, doit impérativement y retourner avec de quoi satisfaire l' " appétit " des lecteurs, des auditeurs ou des spectateurs. Comme tout bon chasseur, il ne doit pas revenir bredouille. C'est la première règle. La seconde est qu'il est censé ne pas se plaindre auprès de celui qui détient la " manne " qu'il recherche. " Le client est roi " et le principe est également valable en journalisme.

 

Ponctualité et développement

Toutefois, l'Africain est friand de " retard ". Il en raffole au point d'en faire un menu quotidien. Un quart d'heure de retard est supportable pour un journaliste qui est pris entre deux activités à couvrir dans la journée. Mais lorsque les organisateurs accusent une heure voire deux heures de retard, il y a de quoi murmurer dans un coin de la salle. Les Africains doivent apprendre à gérer leur temps car le développement du continent en dépend fortement. Au lancement d'un projet dans un village du Centre-Ouest, les journalistes furent étonnés de constater que la mission diplomatique en provenance de Ouagadougou arriva une demi-heure avant les autorités locales. Quelle image renvoyons-nous à ceux qui nous tendent la main ?

 

Pourquoi s'infliger une telle torture ?

Après l'insurrection populaire d'octobre 2014, le " plus rien ne sera comme avant " était une litanie pour les plus crédules mais un discours de plus pour les " habitués ". Les Burkinabè n'ont pas encore compris qu'ils doivent redéfinir leurs priorités en propulsant la ponctualité au premier chef. Le retard est contagieux et il faut plus de responsabilité et plus de rigueur dans nos actes quotidiens. Un retard d'un quart d'heure par jour revient à quatre jours de perdus dans l'année. Or, quatre jours sont largement suffisants pour qu'une entreprise tombe en faillite ou qu'il n'y ait plus assez de place à la morgue. Pourquoi s'infliger une telle torture ?

 

Ce n'est pas avoir la critique facile que de demander aux Africains d'être plus respectueux et d'avoir une grande ouverture d'esprit. Ce texte n'a pas la prétention de faire la morale à qui que ce soit mais de demander à chacun (ministre, directeur, artiste, syndicaliste, enseignant, médecin, journaliste, etc.) de consentir des sacrifices.

Herman Frédéric BASSOLE
Lefaso.net


Source : Lefaso


PARTAGEZ UN LIEN OU ECRIVEZ UN ARTICLE

Pas de commentaire

Pas de commentaire
 
shade
Partagé par : shade@Belgique
VOIR SON BLOG 67 SUIVRE SES PUBLICATIONS LUI ECRIRE

SES STATS

67
Publications

31934
J'aime Facebook sur ses publications

350
Commentaires sur ses publications

Devenez publicateur

Dernières Actualités

Pas d'article dans la liste.