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La population d'Afrique croît et ne se rend pas ...

  Culture & Loisirs, #

Nouvel eldorado ou cauchemar démographique ? Le futur de l'Afrique ne laisse plus personne indifférent. Et c'est déjà un changement majeur par rapport au tout-puissant "afro-pessimisme" qui régnait en Europe. Ce changement de regard, on le doit en grande partie à la Chine qui, en investissant sur le continent depuis quinze ans, a réveillé l'intérêt des pays industrialisés pour une Afrique perçue jusque-là comme une réserve de pétrole et de minerais doublée d'un foyer de conflits. Mais on le doit aussi à une formidable croissance démographique qui ouvre d'alléchantes perspectives pour les économies en panne des pays du Nord.

Un milliard d'habitants aujourd'hui, 1,5 milliard en 2030 et 2 milliards en 2050. A cette date, la population de l'Afrique sera supérieure à celle de la Chine et de l'Inde, et trois fois plus nombreuse que celle de l'Europe. Il y aura plus de Nigérians que d'Américains. Adieu le mythe Out of Africa : dans quinze ans, les trois quarts des Africains résideront dans les villes et, souvent, dans des mégapoles : 25 millions d'habitants à Lagos (Nigeria), 16 millions à Kinshasa (république démocratique du Congo), près de 10 millions à Luanda (Angola) et 7,7 millions à Abidjan (Côte-d'Ivoire). Cette croissance démographique et l'expansion des classes moyennes génèrent un gigantesque marché intérieur des plus prometteurs. De grandes multinationales, comme L'Oréal ou Danone, investissent déjà sur le continent.

Mais cette démographie peut aussi bien se retourner contre l'Afrique si l'économie ne parvient pas à absorber les millions de jeunes qui déboulent sur le marché du travail et qui, désœuvrés, peuvent grossir les rangs des gangs urbains ou des groupes armés. Le taux de croissance moyen, près de 5% aujourd'hui, ne suffira pas. Et le secteur éducatif doit être érigé en priorité absolue pour les gouvernements et les bailleurs de fonds.

Autre motif d'inquiétude : une étude récente de l'université de Toulouse estime qu'en 2030, la moitié des émissions des polluants organiques pourrait être produite par l'Afrique, grande consommatrice de charbon de bois à usage domestique et de véhicules de seconde main. Mais malgré ces bémols, cette fois, l'heure est à "l'afro-optimisme".

liberation.fr


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Azira
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