En trois albums, la jolie et délicate Asa (prononcer "Asha") a imposé un style qui n'appartient qu'à elle. La chanteuse nigériane sera en concert au Bikini ce soir jeudi.

En jouant sur toutes les tons de l'émotion, du plus enjoué au plus introverti, la jeune Nigériane née à Paris a conquis un large public : ses deux premiers opus se sont écoulés à plus de 400 000 exemplaires, et le dernier, l'excellent "Bed of stone" - semble prendre le même chemin triomphal. Douce mais déterminée - son disque allait sortir lorsqu'elle se déclara insatisfaite et décida de tout recommencer, à la grande stupeur de sa maison de disques -, Asa chante une soul personnelle et universelle à la fois, se jouant des frontières et des langues avec une insolente réussite. Elle a écouté Marvin Gaye, Fela Kuti, Sunny Ade, Aretha Franklin, mais c'est en elle qu'elle cherche l'inspiration, même si elle doit voyager loin pour trouver de nouveaux mots, de nouveaux sons. "Je revenais d'une très longue tournée européenne et je n'arrivais pas à me remettre au travail, se souvient-elle. Je voulais couper un peu avec les musiciens, avoir un rythme de vie plus calme, me poser. Je suis donc repartie tout de suite en voyage, à Berlin, en Afrique du sud, aux États-Unis. Lentement, le goût de l'écriture est revenu. Très tôt, j'ai su que je voulais également retrouver le côté organique du premier album". C'est en invitant ses musiciens à jouer "live" dans la même pièce, en accueillant les imperfections et en rejetant ce tue-l'amour qu'est le savoir-faire, que l'artiste retrouva la nonchalance suave qui illuminait le formidable "Asa" en 2007.

Celle qui naquit Bukola Elemide il y a 33 ans, chante en anglais et en langue yoruba, collabore avec des amis de tous pays, de Tiken Jah Fakoly à Yannick Noah et trouve dans la bouillonnante mégalopole de Lagos, où elle réside, les ingrédients du somptueux mélange de soul, d'afro-funk, de jazz et de musique africaine qu'elle offrira à son public ce jeudi sur la scène du Bikini.

Jeudi 2 avril à 20 heures au Bikini (rue Théodore Monod, parc technologique du Canal), Ramonville. Première partie : Laurie Darmon. Tarifs de 25,50 à 28 €. Tél : 05 62 24 09 50.