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L’architecte Burkinabé Francis Diébédo Kéré construit des bâtiments en utilisant uniquement des matériaux locaux

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Parfois les clefs du bonheur se trouvent à nos pieds et ça, l’architecte burkinabè Francis Diébédo Kéré l’a bien compris. A une époque où les constructeurs se tournent systématiquement vers le ciment, le béton et autres matériaux de fabrication industrielle, le burkinabè construit des bâtiments en terre et en argile ; des matériaux que les bâtisseurs avaient oublié.

Ses réalisations lui ont valu une renommée internationale à laquelle la plupart des architectes africains peuvent seulement rêver. Mais cette notoriété, Francis Diébédo Kéré l’a méritée, en prouvant qu’on pouvait, en Afrique, construire des bâtiments de qualité à base de matériaux locaux.

Gando ou le début d’une quête

Francis Diébédo Kéré est né en 1956 à Gando, un petit village du Burkina Faso. Il y passe ses premières années mais doit le quitter à l’âge de 7 ans, parce que le village ne dispose pas d’école primaire. Cela oblige le père de Diébédo Kéré, chef du village, à l’envoyer à Ouagadougou. Alors que le jeune homme quitte les siens, il se donne un objectif, celui qui le guidera vers l’architecture.«Je n’avais pas un rêve mais simplement l’envie de construire une petite école chez moi», déclarera-t-il, des années plus tard, lors d’une conférence. Pourtant, à la fin de ses études primaires, le jeune homme passe un CAP (Certificat d’Aptitude Professionnelle) de menuiserie et devient charpentier. Il sera assez vite déçu par ce métier, dans un pays où le bois est rare et les commandes de menuiserie peu lucratives.  Heureusement, Diébédo Kéré apprend que l’Allemagne délivre des bourses d’études aux jeunes des pays en développement. Bourse obtenue, le burkinabé, alors âgé de 20 ans, arrive en Allemagne en 1985. Il se dédie entièrement à l’apprentissage de l’allemand. Une fois la langue maitrisée, Francis Diébédo Kéré passe le baccalauréat en Allemagne. Une fois le diplôme obtenu, il commence des études d’architecture à l’université technique de Berlin, tout en enchainant les petits boulots pour vivre. Le burkinabé sera diplômé en 2004, 3 ans après avoir réalisé le projet pour lequel il s’était inscrit en architecture.

« Notre architecture c’est la terre »

Pendant ses études, Francis Diébédo Kéré, n’oublie pas son village. En 1998, il crée l’association Schulbausteine für Gando (« Des briques pour l’école de Gando »), pour financer son projet de construction d’une école primaire pour son village natal. Avec les premiers fonds obtenus, il se procure une presse à brique. Il décide alors, malgré un budget serré, de démarrer le projet. Mais pour ça, Francis Diébédo Kéré doit obtenir l’aval du chef de Gando, son père, et convaincre les habitants du village, ce qui s’annonce compliqué. En effet, alors que tous les habitants s’attendent à une école construite sur le modèle occidental, en ciment et en béton, Francis Diébédo Kéré a une vision totalement opposée à leurs attentes. Pour lui, cette école devrait être construite avec des matériaux locaux, en l’occurrence avec de l’argile. Il se justifie en expliquant que les briques en argile, en plus d’être aussi solides que celles en ciment, absorbent facilement la chaleur pour fournir une ventilation naturelle aux bâtiments. Les explications de Francis Diébédo Kéré suffisent à convaincre son père, mais la population reste sceptique. Le burkinabé construit alors une petite structure à base de brique en terre. Il propose aux habitants d’en vérifier la solidité en grimpant dessus. Une fois ce test passé, les habitants sont convaincus et le projet peut démarrer. L’école de Gando sera achevée en 2001. Son succès fait le tour du monde. Elle se distingue, non seulement par sa ventilation naturelle, mais également par son style. En 2004, le projet reçoit le prestigieux prix d’architecture Aga Khan. Ce n’est pas seulement la construction d’une école que ce prix vient récompenser, mais bien une conception particulière de l’architecture. Francis Diébédo Kéré ne construira plus qu’avec des matériaux locaux. « (La terre, les roches locales, le sable…) voilà, c’est tout ce que j’utilise. Notre architecture, c’est la terre», affirme le Burkinabé d’un air convaincu lors d’une interview. Les réalisations s’enchaînent (construction du Parc national du mali, du Zhou Shan Harbour Development en Chine, du Musée des comités internationaux de la Croix Rouge et du Croissant Rouge en Suisse) et, avec elles, suivent de nombreuses distinctions (Global Award for Sustainable Architecture 2009, BSI Swiss Architectural Award 2010, Marcus Prize for Architecture 2011, Global Holcim Award Gold 2012). De victoire en victoire, Francis Diébédo Kéré devient un monument de l’architecture mondiale.

Depuis 2010, Francis Diébédo kéré enseigne l’architecture dans la prestigieuse université de Harvard. Désormais considéré comme une sommité dans le domaine architectural, le Burkinabé, devenu une des plus grandes fiertés du continent africain, partage son expérience au cours de conférences internationales suivies par les experts les plus réputés. L’enfant de Gando a bâti sa légende, de terre et d’argile.

Source :

www.afrikatech.com/fr/2016/06/09/larchitecte-burkinabe-francis-diebedo-kere-construit-batiments-utilisant-uniquement-materiaux-locaux/


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