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Last Poet

  Musique, #

Puisqu'il s'agit d'évoquer à travers la figure imposante de Sun Ra ce que l'on appelle majestueusement la Great Black Music, inutile de s'arrêter en si bon chemin quand se profile la venue d'un autre ressortissant de cette catégorie qui contient mille succursales : Anthony Joseph, au croisement désormais bien connu de l'afro beat, du hip-hop et du spoken word. Quand tout se présente bien, ces choses-là se marient dans des agapes d'évidence et c'est le cas avec Joseph, qui pratique la poésie au-delà des limites de la musique puisqu'il est plus largement écrivain et professeur à l'université.

Héritier inévitable des dinosaures du boom bap type The Last Poets comme de Fela Kuti, on n'en retrouve pas moins sur son dernier disque quelque chose qui va justement de Sun Ra au lignage afro-futuriste assumé par les P-funkers de Parliament et Funkadelic, particulièrement évident sur le morceau d'ouverture Time : Archeology.

L'album lui-même s'appelle Time et joue avec cette notion, se révélant tout à la fois vintage dans ses sonorités –– ce qui n'est pas nécessairement nouveau concernant Joseph, avec ou sans le Spasm Band, ici sans –– mais aussi notoirement intemporel.

Sans doute parce qu'il est le résultat d'une collaboration longtemps souhaitée avec MeShell Ndegeocello (composition, production, basse), qui a déconstruit puis reconstruit les fondations de l'Anglais dans une perspective non seulement black mais surtout carrément dark –– et parfois lacrymale comme sur la soul-pop toute en cordes de Tamarind.

En changeant la donne de cette manière, en l'épurant tout en multipliant les angles d'attaque, Ndgeocello renvoie aussi Joseph à ses bases et donc à son flow poétique ––– par exemple sur Michael X (Narcissus), simplement habillé de percussions et de saccades vocales, ou le conte mortifère Alice in the River.

C'est d'ailleurs ce qui fait le sel de cette collaboration, dans un feu d'artifices de textures sonores invraisemblables, y compris parfois en creux, en vide qui résonne : rendre à Joseph ce qui est à Joseph, son immense licence poétique et la manière qu'il a de la livrer.

Stéphane Duchêne

Anthony Joseph [+ Rejjie Snow]
A l'Epicerie Moderne mercredi 11 mars
Dans le cadre du hors les murs d'Á Vaulx Jazz

Source : www.petit-bulletin.fr


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