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L'avenir doré de Nafissatou Thiam

  Sport, #

Fraîchement lauréate de sa première médaille, en bronze, chez les seniors, "Nafi" Thiam (qui fêtera ses 20 ans ce mardi !) n'a pas manqué d'être interrogée, dès samedi, sur un avenir qui s'annonce doré mais aussi sur d'autres sujets plus actuels. Morceaux choisis.

L'ambition et la pression

"Souvent, il faut calmer les athlètes qui parlent de médailles, dans mon cas c'est plutôt le contraire en ce moment ! Tout le monde veut le meilleur pour moi, c'est sympa, mais parfois c'est un peu trop. Ici, on me voyait déjà médaillée d'argent mais les listes de départ ne disent pas tout : l'hepta, ce n'est pas comme le 100 m, tu en fais un pendant la saison et le deuxième peut aboutir à un résultat totalement différent. Et puis, je suis consciente des choses que je peux faire mais aussi de ce que je ne peux pas faire. J'ai quand même fait mon truc, et au final, je vis ma médaille comme une bonne surprise. C'est toujours plus sympa quand la performance sort alors qu'on ne s'y attend pas."

La comparaison avec Tia Hellebaut

"Le parallèle avec une athlète de ce niveau est chouette, mais une athlète n'est pas l'autre et je pense qu'il est un peu prématuré de me comparer à elle, je ne suis qu'au début de ma carrière. J'espère avoir le même succès qu'elle - qui ne rêve pas d'un titre olympique ? - mais on ne peut pas dire que je suis la nouvelle Tia."

La hauteur : "Jusqu'ici, je m'entraîne pour l'heptathlon et je continue à progresser en hauteur (NdlR : 1,97 m), donc c'est bien. C'est toutefois difficile à combiner en championnats. Pour moi, c'est une épreuve qui reste un bonus. Et puis j'ai toujours aimé la diversité, je m'ennuierais un peu en ne faisant que la hauteur. Déjà que quand je m'entraîne à l'hepta, j'ai l'impression de faire tout le temps la même chose... En fait, j'ai envie d'aller au bout de ce que je peux faire en heptathlon, d'aller à la limite, et puis si j'en ai la possibilité, de me mettre à la hauteur."

Rio 2016

"Mon tonton a créé, il y a deux ans, un groupe de soutien sur Facebook sur ce thème. Les Jeux, pour un athlète, constituent un rêve, donc si je peux aller au Brésil, ce serait magnifique mais je m'y rendrais sans prétention de médaille, en tout cas je pense. Mais c'est encore loin ! Je vais profiter d'abord de ce que j'ai fait ici à Zurich. Ensuite, quand les entraînements vont recommencer, je vais me concentrer peut-être d'abord sur la saison indoor, puis sur les championnats Espoirs et les Mondiaux de Pékin. Je ne connais pas encore les dates, mais je préfère toujours me concentrer d'abord sur ma catégorie d'âge. Il faudra faire les bons choix, je ne pourrai pas être au top aux deux. Hauteur d'abord et hepta ensuite, ou l'inverse ? On en discutera !"

La combinaison sport-études

"Je m'entraîne pour l'instant six fois par semaine, avec les cours à côté (NdlR : elle vient de réussir sa première année en sciences géographiques à l'ULg). Tant que je peux progresser comme ça, sans trop forcer, c'est une bonne chose ! Même si j'arrêtais mes études, je ne m'entraînerais pas beaucoup plus, je crois que Roger (Lespagnard, son entraîneur) est d'accord avec ça. Il ne faut pas trop se précipiter. Quand ça va bien, on a tendance à en faire trop, c'est comme ça qu'on se grille. J'ai plutôt envie de faire le bachelier, puis de faire une pause pour me consacrer à l'athlé, avant de reprendre le master plus tard."

Son changement d'alimentation

"J'ai commencé à voir un nutritionniste cette année, je fais plus attention. Dans mon kot, je tournais toujours avec les trois mêmes plats un peu dégueu, c'était la cata ! Damien Pauquet m'a expliqué vers quoi me diriger, il m'a expliqué les dangers de manger très sucré comme je le faisais. Cela a toujours été mon péché mignon. Quand j'habitais à Rhisnes, manger était même mon moment préféré de la journée. Si ce que je mangeais le soir n'était pas bon, j'étais un peu ronchonne après (rires). Maintenant, j'ai aussi compris aussi qu'on pouvait se faire plaisir de temps en temps et ne pas se priver à 100 %."

Le rôle de sa maman

"Elle nous a élevés seule (NdlR : le papa de Nafissatou est rentré au Sénégal) et s'est toujours démenée pour nous quatre "Nafi" a une sœur aînée, Fama, et deux frères, Issa, plus âgé, et Ibrahima, son cadet) et ce que je suis aujourd'hui c'est en grande partie grâce à elle. J'ai essayé de prendre sa force de caractère, c'est une femme très forte qui sait ce qu'elle veut et qui prend les bonnes décisions, je pense. J'essaie de faire pareil même si on n'a pas du tout la même personnalité. Je suis quelqu'un d'assez calme, pas du tout impulsive, alors qu'elle est beaucoup dans l'émotion." Laurent Monbaillu


Source : lalibre.be


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