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Le Kenya construit le plus grand parc éolien d'Afrique

  Politique, #

C'est dans un corridor de vents puissants que s'est installé le titanesque projet d'énergie éolienne du lac Turkana, à 550 kilomètres au nord de Nairobi, au Kenya. Cette ferme d'éoliennes, dont la construction a commencé au début du mois, révèle Quartz, couvre 40 000 hectares de collines rocheuses, soit près de la moitié du Turkana Corridor Wind. Les courants d'air rapides venus de l'océan Indien y soufflent toute l'année. Le financement du projet, de près de 690 millions de dollars, est organisé par la Banque africaine de développement.

Le parc devrait fournir 90 MW dès septembre 2016, pour atteindre 310 MW, son maximum, à l'été 2017. Composée de 365 turbines qui atteindront 68 % de leur capacité grâce au jet-stream qui balaie la zone en permanence, cette ferme sera la plus efficace au monde, selon les autorités kenyanes. Le projet comporte également le renforcement de plus de 200 kilomètres de routes, afin que les camions de chantier puissent arriver jusqu'à la zone, et la construction d'une ligne de transmission de 428 kilomètres pour connecter la source énergétique au réseau national.

La très grande majorité des zones rurales africaines ne sont pas encore équipées pour recevoir l'électricité. " Les programmes de développement ne concernent pas que la construction de la centrale, il faut aussi faire une enquête sur les besoins de la zone, puis distribuer cette énergie ", explique Kamal Abdelhafid, directeur général adjoint de Platinum Power, opérateur africain dans le secteur des énergies renouvelables.

Environnement local

Le comté Marsabit, où est construit le parc, est l'un des plus pauvres du Kenya. Selon les acteurs locaux, la construction de la ferme, qui permet déjà de faire travailler plus de 560 habitants, sera aussi l'occasion de rénover les routes alentour. Toutefois, un village situé sur la trajectoire d'une des routes a dû être déplacé le temps des travaux. Lake Turkana Wind Power (LTWP) s'est d'ores et déjà engagé au versement d'un plan de développement de 1,5 million d'euros par an pour les vingt prochaines années en dédommagement. " Nous travaillons avec la population ", précise Kamal Abdelhafid.

Le consortium qui finance le LTWP a pris toutes les précautions pour se protéger des attaques. Le député de la circonscription Joseph Lekuton assure par exemple à 20 Minutes que " les animaux continueront à brouter aux mêmes endroits ", le site n'étant pas clôturé. Une étude ornithologique de douze mois a par ailleurs été menée pour s'assurer que les oiseaux n'entrent pas en contact avec les turbines. " Tout projet aura un impact sur l'environnement, ainsi qu'un impact socioéconomique sur la population et la région. Il y a un arbitrage entre les effets positifs et négatifs. L'impact négatif des énergies fossiles est à mettre en perspective ", analyse Kamal Abdelhafid.

Cette initiative s'inscrit dans une volonté du gouvernement kenyan de réduire sa dépendance énergétique, mais aussi de garantir une source d'électricité propre, constante et à bas coût. " La vitesse et la régularité du vent au Turkana offrent des conditions optimales, meilleures même que celles des turbines en mer du Nord ", affirme à 20 Minutes le directeur exécutif du programme des Nations unies pour l'environnement, Achim Steiner. Quartz rappelle que de nombreux pays d'Afrique sont dépendants des hydrocarbures et des énergies fossiles. " Le Maroc, par exemple, importe 96 % de son énergie. Stratégiquement, ce n'est pas possible, nous devons trouver des solutions alternatives, avance le directeur général adjoint de Platinum Power. C'est une question de souveraineté. " L'entité gouvernementale Kenya Power s'est engagée à acheter l'électricité à prix fixe pendant vingt ans, afin que cette énergie soit accessible à une grande majorité de Kenyans.

De très nombreux pays du continent africain investissent actuellement dans l'énergie éolienne. Le parc du lac Turkana va dépasser celui du Maroc, actuellement le plus grand d'Afrique, avec 131 turbines. Le ministre de l'Énergie marocain a par ailleurs annoncé un investissement de 13 milliards de dollars dans les énergies renouvelables. L'Afrique du Sud, quant à elle, compte déjà cinq fermes opérationnelles, et plusieurs autres en construction. Le problème principal aujourd'hui est la concrétisation des projets. " Les idées sont là, les acteurs sont là, il faut désormais sortir les projets dans les délais. " Sur un continent dont la croissance est à deux chiffres, mais où deux tiers de la population vit encore sans électricité, l'enjeu est de taille.



Source : www.lepoint.fr


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Kyle
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