C'est l'un de leurs derniers combats. En juillet dernier, devant le Parlement de Caroline du Sud, des membres du Ku Klux Klan arboraient le drapeau confédéré, pourtant interdit depuis plusieurs jours après le meurtre de 9 Noirs à Charleston.

Ce drapeau était l'emblème des soldats du sud esclavagistes au 19e siècle pendant la guerre de Sécession.

Il y a tout juste 150 ans, le 24 décembre 1865, une poignée de soldats sudistes vêtus d'une cagoule en pointe et d'une tunique blanche, sèment la terreur. La guerre est terminée et l'esclavage vient d'être aboli. Au nom de la suprématie de la race blanche, ils vont torturer et massacrer des Afro-Américains. Le Ku Klux Klan est né.

L'organisation connaît son apogée dans l'entre-deux-guerres. Avec au moins 4 millions de membres, elle dispose d'un réel poids politique. En 1915, le président Woodrow Wilson, admirateur du KKK, organise à la Maison Blanche la projection du film "Naissance d'une nation", un film profondément raciste, qui fait l'apologie du KKK.

Dissout pendant la Deuxième Guerre Mondiale, le KKK revient en force dans les années 50 et 60, en réponse au mouvement des droits civiques. De nombreux noirs sont victimes d'attentats à la bombe ou d'incendies perpétrés par le Klan.

Dans les années 70, l'organisation est affaiblie et semble moribonde. Mais elle ne s'éteint pas. Et au début des années 2000, elle reprend même du poil de la bête après les attentats du 11 septembre et l'arrivée importante de migrants.

Aujourd'hui, l'organisation fait encore régulièrement parler d'elle, comme en avril 2014, à Kansas City, où un ancien membre du KKK, tue trois personnes juives. Mais l'organisation est divisée en groupuscules, et ne compte plus que quelques milliers de membres.

Pour grossir ses rangs, le KKK renforce sa campagne de recrutement et multiplie les flyers. Ce lundi 21 décembre encore, la habitants de la petite ville de Granite Quarry, en Caroline du Nord, ont été choqués de recevoir un message inattendu envoyé par le Klan : en apparence un agréable message de Noël, sauf que le flyer est estampillé de la croix du KKK et qu'un personnage portant le costume de l'organisation souhaite aux habitants un "Joyeux Noël... blanc".

Le KKK surfe même sur la vague Donald Trump. Pour recruter de nouveaux membres, il n'hésite pas à récupérer les propos incendiaires du candidat à la Maison Blanche sur les musulmans... du pain bénit pour l'organisation extrémiste.