Devenez publicateur / Créez votre blog


 

Les Sénégalais ne comprennent pas l'envoi de 2 100 soldats au Yémen

  Politique, #

" Logiquement, l'armée du citoyen et du contribuable sénégalais est nationale avant d'être internationale ". La formule de Babacar Justin Ndiaye, politologue sénégalais et spécialiste des questions militaires, résume un sentiment général dans un pays encore miné par une rébellion en Casamance de plus de trente ans. Mais, paradoxe, le Sénégal est le 7 e fournisseur de troupes aux Nations unies.

Arguments légers

Pour le président Macky Sall, l'envoi de militaires " vise (...) à protéger et à sécuriser les lieux saints de l'islam, Médine et La Mecque ". Dans un pays à forte majorité musulmane (plus de 90 % de la population), l'argument était sensé convaincre ou du moins rassurer les plus sceptiques. En vain.

Le Parti démocratique sénégalais (PDS), principale formation de l'opposition, dénonce un " raccourci diplomatique " qui " met en danger la vie de 2 100 soldats ". Cheikh Oumar Sy, député pourtant allié à la coalition présidentielle, parle de " chair à canon " pour qualifier ces soldats sénégalais qu'il compare à " des moutons à abattre " sur les champs de bataille du Moyen-Orient.

Birahim Seck du Forum civil évoque une décision motivée par une " argumentation légère ". Le mouvement de refus est en train de devenir viral avec des pages Facebook dédiées. Il en va ainsi de cette page intitulée " Non à l'envoi de soldats sénégalais en Arabie saoudite ". L'indignation est aussi présente sur Twitter où à côté du hastag #jambarspasbouger, on exhume volontiers la photo de Macky Sall " obligée de porter un masque " pour faire le Oumra, le petit pèlerinage à La Mecque, alors qu'aucun cas d'Ebola n'était recensé au Sénégal. De son côté, Malick Noël Seck, leader du jeune parti Mom sa rew (souveraineté nationale, en wolof) a appelé mercredi " à une marche de protestation " sans préciser la date.

Risques terroristes

Mais, pour le moment, l'opinion publique sénégalaise ne comprend pas que le Sénégal envoie 2 100 soldats en Arabie saoudite alors que seuls 500 militaires ont été dépêchés au Mali. Tandis que Dakar n'a pas souhaité faire partie de la coalition de l'Union africaine contre Boko Haram au Nigeria, au Cameroun, au Tchad et au Niger.

Il est également reproché à Macky Sall ses tergiversations diplomatiques. La guerre civile au Yémen oppose en sourdine l'Iran à l'Arabie saoudite qui entend ainsi combattre les insurgés chiites et leurs alliés au Yémen. Avec cette décision, Macky Sall apporte un soutien clair à Riyad alors qu'à son arrivée au pouvoir, le président sénégalais avait rétabli les relations diplomatiques avec Téhéran rompues par son prédécesseur Abdoulaye Wade.

D'aucuns redoutent que cet engagement militaire augmente le risque d'attaques terroristes au Sénégal. Mansour Seck, ancien chef d'Etat major général des armées et ancien ambassadeur du Sénégal aux Etats-Unis pense que cela peut créer " des problèmes ". Le général Seck cite le massacre des 150 personnes à l'Université de Garissa au Kenya revendiquée par les terroristes somaliens comme les conséquences de l'engagement de Nairobi contre les Chabab.

Pour Macky Sall, l'engagement du Sénégal auprès de l'Arabie saoudite est " dans l'intérêt des deux pays ". Il devrait prendre la forme d'un appui financier des Saoudiens pour le Plan Sénégal émergent (PSE) dont la mise en œuvre de certains projets d'envergure est retardée par le manque de financement. La réussite du PSE pourrait aussi être un gage de réélection du président Macky Sall en 2017.


Source : www.lemonde.fr


PARTAGEZ UN LIEN OU ECRIVEZ UN ARTICLE

Pas de commentaire

Pas de commentaire
 
afia
Partagé par : afia@Togo
VOIR SON BLOG 148 SUIVRE SES PUBLICATIONS LUI ECRIRE

SES STATS

148
Publications

24880
J'aime Facebook sur ses publications

849
Commentaires sur ses publications

Devenez publicateur

Dernières Actualités

Pas d'article dans la liste.