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Lionel Richie en tournée en France en 2015 ...

  Musique, #

Remis en selle grâce à un disque country, l'ex-chanteur des Commodores vient de triompher en Amérique avec une tournée best of. Qui passera en France en 2015.

Paris Match. Avez-vous été surpris par le succès de ­"Tuskegee" aux Etats-Unis, un disque de reprises de vos ­chansons en version country??
Lionel Richie. Non. J'avais surtout été surpris que les artistes country connaissent mes chansons. Chacun m'a raconté ­comment il était devenu familier avec celle-ci ou celle-là. On me disait?: "Alors Lionel, tu te mets à la country, cette musique de paysans??" Et je répondais?: "Non, je fais la musique de chez moi, celle de mon enfance à la campagne, en Alabama. Je n'ai pas grandi à Beverly Hills?!"

C'est tout de même ­ironique de retrouver le succès avec un tel projet?!
Vendre un million de disques, à notre époque, c'est quasiment de l'ordre de l'impossible. Ma chance est de ne m'être ­jamais senti limité à un seul genre. J'ai chanté avec Luciano ­Pavarotti?! Et, grâce au succès de "Tuskegee", des gens comme Pharrell Williams ou Bruno Mars me proposent d'écrire avec eux.

Vous avez grandi dans une famille de militaires. Quel rapport aviez-vous, enfant, à la musique??
A mon époque, nous passions notre vie à écouter la radio. Il n'y avait pas encore de stations spécialisées dans le R'n'B ou la musique black en Alabama. Nous captions tard la nuit celles du Tennessee, qui étaient un peu plus pointues. J'ai aussi pas mal été bercé par la musique classique, grâce à ma grand-mère, professeur de piano. Mais le choc, ce fut l'arrivée du label Motown.

Avez-vous immédiatement été sensible aux artistes Motown??
Oh oui?! Mais j'écoutais aussi Country Joe & the Fish, Cream et les Temptations. Au collège, tout le monde se demandait qui j'étais, avec ma coupe afro?!

"Nous sommes les Beatles blacks"

Avez-vous dit à vos parents que vous souhaitiez devenir musicien??
Absolument pas?! J'étais très discret... Quand je leur ai dit?: "Nous sommes les Beatles black et nous allons conquérir le monde", ils m'ont gentiment demandé d'aller me rasseoir et mon père a ajouté "tu es idiot?!". Je ne chantais pas devant eux, je n'avais pas fait partie de la chorale, ils n'avaient aucune idée de mon envie de musique.

Qu'est-ce qui vous a décidé à rejoin­dre les Commodores alors??
Je n'étais pas assez fort pour le foot, la course ou le basket. Le jour où j'ai attrapé un micro, les filles se sont mises à crier sur le campus. Là, j'ai su que je serai chanteur?! Je n'avais pas conscience du boulot que cela ­allait représenter... Tous les soirs, les autres membres des Commodores me poussaient?: "Lionel, embrasse la fille du premier rang?!" Je n'osais pas.

Vous avez connu six années de galère avant d'avoir un véritable tube.
Ce furent nos années d'apprentissage. Vous me parlez de six années, mais j'ai l'impression qu'elles ont duré deux jours. Nous jouions dans tous les clubs de la planète, c'était la meilleure manière d'apprendre. Entre 18 et 20?ans, vous pensez que rien ne pourra vous arrêter. Dès que l'on voyait un nouveau groupe ­apparaître, on se disait?: "On va leur botter le cul." Mais ce que ­j'aimais le plus, c'était notre foi et notre naïveté. Nous ne cherchions pas à analyser, nous faisions. Et ça marchait?!

Quel genre de vie meniez-vous??
Nous avons tout fait?! Internet n'existait pas encore et c'est la meilleure chose qu'il nous soit arrivé. [Il rit.] Quand je revenais chez mes parents, ils étaient loin de se douter que, la veille, j'avais pris trop de drogues à Amsterdam, ou que, trois jours plus tôt, j'avais fait n'importe quoi à Paris... C'était un rite de passage, mais aussi une manière d'apprendre à survivre. Nous venions tous d'une communauté où la drogue était mal vue. Tout le monde fumait de l'herbe, mais personne n'avait les moyens de s'acheter de la cocaïne ou de l'héroïne. Quand nous y avons eu accès, cela nous a fait peur. Et je connaissais mes ­limites. Je n'ai pas consommé trop d'acides parce que je suis hypocondriaque.

"Je suis devenu accro à la médecine"

Avez-vous été trop loin??
Avec les drogues, non, avec la fête, oui. Nous étions debout toute la journée, nous donnions un concert le soir, nous faisions la fête la nuit et nous repartions sur le même rythme le lendemain. Une bouteille d'alcool, un repas léger, des filles, ma vie était faite pour partir en vrille. Vers 30?ans, j'ai commencé à voir des amis mourir... Je suis devenu accro à la médecine. Personne ne peut tenir le rythme de 140?concerts par an sans être en bonne santé.

Avez-vous souffert d'être un groupe black??
Evidemment. Un exemple résume tout?: les Grammy Awards avaient une section R'n'B, mais ils étaient remis hors caméras... Le grand truc, pour un groupe black comme le nôtre, était de réussir un disque "cross over". Nous avons tout fait pour ne pas entrer dans ce système. Même nos plus grands tubes, les radios disaient, au ­départ, ne pas vouloir les jouer.

Pourquoi, après vos succès en solo, avoir arrêté en 1986??
J'ai vu beaucoup de gens partir trop vite pour de mauvaises raisons. J'avais chanté aux JO de Los Angeles devant 1,2?milliard de téléspectateurs, reçu un Oscar pour "Endless Love" et écrit "We Are the World" avec Michael Jackson, vendu à plus de 20?millions d'exemplaires. Je ne pouvais plus aller nulle part. ­Michael Jackson était déjà reclus chez lui, tout comme Prince. Je ne voulais pas devenir comme eux. Et mon père est tombé ­malade. Je pensais m'occuper de lui pendant un an et revenir. Les choses ne se sont pas passées ainsi.

Où êtes-vous parti??
Pas loin, à Malibu?! J'ai divorcé et je ne me voyais pas chanter l'amour en plein tourment. Les juges m'expliquaient que je devais mon talent à la femme qui avait été mon amour. Donc je lui devais tout mon argent... Cela m'a pas mal refroidi. Le décès de mon père m'a fait passer de l'autre côté. Je suis devenu "Mister Richie" et j'ai grandi d'un coup. J'ai aussi dû me faire opérer de la gorge. Je ne savais pas si je pourrais chanter à nouveau. J'ai dû tout réapprendre.

Il vous a fallu vingt ans pour revenir au ­premier plan aux Etats-Unis... Que vous disiez-vous pendant cette période??
Ce n'était pas si dur parce que je comprenais ce qu'il se passait. J'étais resté vingt ans chez Motown avec une équipe qui savait transformer mes disques en tubes. Cela a volé en éclats quand Motown a été racheté. Je n'ai jamais eu deux fois le même attaché de presse depuis. Je pouvais être numéro un en France sans que personne ne le sache aux Etats-Unis. Trois disques sont parus, ont reçu un très bel ­accueil critique en Europe et sont passés inaperçus aux Etats-Unis.

La tournée mondiale va remettre les pendules à l'heure??
Je voulais l'appeler "Out of the Box". Mais "All the Hits All Night Long" me semblait plus clair. Mes chansons sont une ­célébration, une manière de montrer que j'ai tout fait pour ­rester en dehors de la boîte. L'an passé, j'ai joué à Charlotte, en Caroline du Nord, où je n'avais pas mis les pieds depuis ­vingt-deux ans?! Eh bien, il y avait plus de jeunes que de gens de mon âge. Et j'ai été tête d'affiche du festival Bonnaroo où la moyenne d'âge du public frôle les 25?ans. Il y a eu 82?000 spectateurs, et les médias ont ­estimé que mon concert était de loin le plus réussi. Ce genre de petite victoire vous redonne une ­incroyable force.

parismatch.com


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agatha
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