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Maty à la rencontre d'Audrey Pulvar

  Culture & Loisirs, #

 

Pourquoi avoir articulé votre ouvrage " Libres Comme Elles " autour de 21 portraits, ce qui semble plus proche de l'exercice journalistique que du roman ?
Audrey Pulvar
: Il s'agit bien d'un roman féministe et non pas d'articles-portraits. Mon premier ouvrage L'Enfant bois était déjà un roman féministe. Il s'agissait pour moi de rendre hommage à des femmes qui m'ont aidé à construire ma pensée féministe et élaborer ma vision du monde. Des récits qui m'aident encore beaucoup aujourd'hui, surtout pour faire face à l'adversité. Les 21 portraits sont une façon de rendre un hommage à ces femmes, mais le style et l'écriture restent très littéraires.

Pour vous, quelle place occupe le féminisme dans la société actuelle et plus particulièrement dans la vie des jeunes femmes ?
Audrey Pulvar : Il faut rappeler que ces combats sont parfaitement d'actualité et toujours à mener. Nous aurions tort de nous endormir, en considérant que l'essentiel est fait. L'essentiel reste à faire ! En effet, de tout temps, on dit aux femmes " Oui, non, mais ça va, il y en a déjà assez... Pas besoin de plus ". Le plus étonnant est que cette manière de penser est véhiculée par des hommes autant que par les femmes elles-mêmes.

Ce type de positionnement vous choque ?
Audrey Pulvar : Évidemment ! Chaque fois que j'entends ce genre de propos " Les femmes, vous avez déjà tous les droits... Mais que voulez-vous de plus ? " Il suffit de mettre aujourd'hui un certain nombre de statistiques, en face de cette affirmation, pour se rendre compte que nous sommes encore loin du compte.

Quelle place occupe le féminisme dans nos sociétés caribéennes ?
Audrey Pulvar : On a tendance à sacraliser la femme antillaise avec cette fameuse expression de poto mitan. La femme/mère antillaise a un rôle important à travers la famille, on le sait... Mais en même temps, c'est une façon de l'assigner à ce rôle-là, or aujourd'hui et même hier, la femme antillaise aspirait à autre chose aussi... Sans omettre le fait que la maintenir dans ce rôle, c'est aussi enfermer l'homme dans un fonctionnement qui n'est pas forcément positif (père absent, uniquement un géniteur, etc...).

Et plus largement, quel est le projet du combat féministe aujourd'hui ?
Audrey Pulvar
: L'objet du combat féministe aujourd'hui est de libérer aussi bien les femmes que les hommes des assignations. Si l'on veut construire une société différente, plus égalitaire, où les hommes ont toute leur place dans l'éducation des enfants, et, les femmes aient droit à toutes les aspirations en termes professionnels, on est bien obligé de le faire ensemble. Donc Libres comme Elles s'adresse autant aux femmes qu'aux hommes.

Pour conclure, quel est le " coût " d'un engagement féministe aussi personnel que le vôtre ?
Audrey Pulvar
: Être féministe a un coût, cela démultiplie l'adversité et les attaques auxquelles je dois faire face, par rapport à ce à quoi j'aurais été exposé si j'avais un profil plus lisse !



Source : Girlykreyol - Webzine féminin des Antilles-Guyane


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alicia
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