Merveille alias Mervy a 25 ans. Elle arbore un magnifique et imposant afro qui fait pâlir de jalousie certaines d'entre nous. Peigne afro aux oreilles et collier stylé de sa marque La Kemita autour du cou, Merveille porte bien son prénom. Elle est la preuve qu'une femme noire est juste sublimissime avec ses cheveux naturels.

Cette jeune lyonnaise a eu le déclic nappy en cherchant des idées de coiffures sur Internet. A la place de nouvelles coupes, elle est tombée sur un film de Malcom X dans lequel celui-ci demandait aux Noirs qui leur avait appris à se haïr à ce point. " Cela m'a donné envie d'en savoir plus sur mon identité et mon histoire. C'est ainsi que j'ai fini par renoncer totalement au défrisage et aux tissages pour m'accepter comme je suis " raconte-t-elle.

Être nappy pour Mervy, c'est donc en effet être naturel et heureux de l'être. " Je me sens plus en accord avec moi-même. Surtout, je me sens plus belle. Oui, je suis heureuse de porter mes cheveux naturels et je le montre. Cela devrait être normal et banal mais dans ce monde de diktats, beaucoup n'osent pas s'assumer : ils préfèrent se conformer aux normes du cheveu lisse. " constate cette passionnée de culture afro, de graphisme et de photo.

Pourtant, sauter le pas ne semble pas si insurmontable que pensent ceux qui hésitent à se lancer dans cette aventure. " Une fois qu'on a les bons gestes, ce n'est pas sorcier " confie Mervy, qui a accepté de partager avec nous les secrets de sa routine. Notre nappy du jour lave ses cheveux une fois par semaine. Elle fait un masque à base d'huile d'olive ou de coco plus un œuf qu'elle laisse poser plusieurs heures. Puis, elle utilise du beurre de karité en guise de crème. Sa touche finale : coiffer ses cheveux en quatre nattes avant de se coucher. Ainsi, elle n'a plus qu'à les peigner le lendemain matin. Et pour convaincre les plus réticentes, Mervy a un argument de choc : " mes coiffures préférées sont l'afro libre ou l'afro puff, qui me prennent au maximum 5 à 10 min ! ".

Si l'aventure nappy de Mervy répond à un questionnement identitaire, elle reconnaît que pour d'autres, cette démarche peut être purement esthétique, une histoire de santé, ou une simple curiosité. Quelles que soient les motivations, Mervy prévient : " Etre nappy ne devrait pas être un simple effet de mode car si on le fait par suivisme, on se lassera très vite. Et puis, ce n'est pas parce qu'on est nappy qu'on embrasse pour autant toutes les causes noires. L'important est donc de s'aimer tel quel et de se trouver belle ". A bon entendeur...

Si vous aussi, vous êtes " natural and happy " et que vous souhaitez raconter votre aventure capillaire, n'hésitez pas à me contacter afin de figurer dans les portraits de ma rubrique Le coin des nappys. Merci d'avance.