Najibath TOUKOUROU est une jeune dame d'origine bénino-nigériane née à Lomé vivant en France. Naji comme l'appelle communément ses amis et proches est issue d'une famille de commerçants, à dire qu'elle est née avec la fibre du commerce dans les veines. Très tôt, elle développe un talent pour la vente, en aidant sa maman propriétaire d'une boutique de produits cosmétiques. Naji est aujourd'hui promotrice d'une boutique de prêt-à-porter MIYANA FASHION. Pour mieux la connaître, elle a bien voulu nous accorder une interview.

Vous êtes aujourd'hui promotrice d'une boutique de prêt-à-porter. Vous ne l'avez pas créé d'un claquement de doigts. Comment avez-vous débuté votre activité et qu'est-ce qui vous a motivé à vous investir dans la mode, surtout du prêt-à-porter?

J'ai eu un BAC ES (science économie) au Lycée français de Lomé, j'ai fait une année en Economie Gestion à l'Université de Lyon pour terminer en école de commerce avec une spécialité en gestionnaire d'unité commerciale. Un an après ma licence, ne trouvant pas de réels débouchés, je me suis donc lancé dans l'aventure entrepreneuriale. Je suis une passionnée de vente. Polyvalente, je vendais un peu de tout. J'allais dans les 4 coins du monde afin de trouver des produits rares et parfois inaccessibles pour les africains (mèches brésiliennes, péruviennes vêtements chaussures sacs). En 2014, j'ai décidé de me spécialiser dans l'import-export entre La France et l'Afrique et j'ai débuté en vendant des vêtements Made in Europe. Je les écoulais durant des ventes privées que j'organisais entre Lomé et Cotonou jusqu'en décembre 2015. Vu l'évolution du marché et les fortes demandes, j'ai décidé d'ouvrir mon premier magasin : MIYANA FASHION qui est situé à Cadjéhoun (Cotonou). J'ai grandi dans un milieu où tout le monde aime la mode, ce qui m'a donné une sensibilité à apprécier les vêtements. Ma fille est d'ailleurs mon mini mannequin et c'est son nom que j'ai donné à la boutique.

Vous êtes une femme très active qui est souvent entre deux avions. On vous retrouve au Benin, votre pays, au Togo et en Côte d'Ivoire..., comment arrivez-vous à concilier votre travail et votre vie de famille ?

Je suis très heureuse et je remercie Dieu d'avoir un mari conciliant qui me comprenne et m'encourage dans tout ce que j'entreprends. Ne trouvant pas de travail, il m'a motivé à me lancer dans ce que j'aime et d'allier mes 2 passions : le voyage et le commerce. Avec la naissance de ma fille, cette aventure n'était pas facile à gérer. Lorsqu'elle n'avait pas encore l'âge d'aller à la crèche, je l'emmenais dans tous mes voyages jusqu'à ce qu'elle ait l'âge de rester seule avec son père. J'ai souvent été critiquée sur le fait de délaisser mon foyer, mon mari travaille en France, et mon activité m'oblige à me rendre seule régulièrement en Afrique. Mais mon mari m'a toujours soutenu et c'était d'un commun accord que nous avons opter pour ce style de vie. Mon mari me motive beaucoup dans mon travail. Une femme accomplie est une femme épanouie. Ce n'est pas toujours facile de concilier la vie d'épouse, de mère et de femme active mais avec le soutien de mon mari et de ma fille, j'ai la force et le courage nécessaires à poursuivre mon objectif.

Que peut-on trouver dans votre boutique ? Et comment opérez-vous au Togo?

J'avais commencé à faire des ventes privées à Lomé et j'ai ouvert par la suite une boutique à Cotonou, dans l'attente d'en ouvrir une prochaine à Lomé. MIYANA FASHION, c'est la mode à petit prix. Dans ma boutique, on trouve principalement des vêtements, chaussures, sacs, accessoires, produits cosmétiques, pagnes venus d'Europe. Mon intérêt est d'amener des articles de qualité à des prix accessibles à tous. Je collabore avec plusieurs avec designers notamment OBASWIMWEAR et DASH. Je fais des ventes privées à Lomé, Cotonou en Côte d'ivoire et bientôt au Gabon. Joint à tout cela, je propose aussi des ventes à domicile à qui le veut.

Quel regard portez-vous sur la mode aujourd'hui ?

La mode n'est pas statique, à chaque saison sa mode. Nous constatons de nos jours une tendance à la personnalisation, la mode est devenue d'une certaine manière plus individuelle que collective, à l'heure d'aujourd'hui, tout le monde crée sa mode.

Avez-vous des projets d'avenir ?

Ouvrir de nouvelles boutiques notamment à Lomé, en Côte d'ivoire et au Gabon et si possible une franchise dans d'autres pays. Les débuts ne sont vraiment pas faciles. Il faut du temps pour se faire connaître mais je ne désespère pas car j'adore ce que je fais et je prie mon bon Dieu pour y vivre.

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