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Négritude noire et blanche d'Amérique

  Culture & Loisirs, #

On ne peut nier qu'il y a au Québec "deux solitudes". Le livre de David Austin le prouve une fois de plus. Si, dans les années 60, la jonction avait pu se faire entre militants indépendantistes et organisations de défense et de revendication des Noirs, si la barrière de la langue avait pu être surmontée, la situation serait devenue révolutionnaire. Les indépendantistes québécois, pétris aux idées de Franz Fanon, d'Albert Memmi et d'Aimé Césaire et favorables aux revendications des Noirs, "jugent dorénavant la situation des Noirs au Canada en lien avec la leur au Québec", affirme Austin.

Le Québec fut longtemps le maillon faible du pouvoir colonial au Canada. C'est pourquoi de nombreux corps policiers tentaient d'infiltrer les organisations militantes. Comme l'affirme l'auteur, la situation des Noirs est plus explosive en Nouvelle-Écosse qu'au Québec et pourtant c'est à Montréal que des militants noirs, venus surtout des Caraïbes anglaises, occuperont l'Université Sir George William (aujourd'hui Concordia), boulevard de Maisonneuve Ouest, et saccageront des locaux, accusant la direction de "racisme institutionnel".

J'étais dans la rue, comme des centaines d'autres, et j'assistais d'en bas à ce qui se passait là-haut. Les étudiants en colère balançaient par-dessus bord du mobilier de bureau et des milliers de documents qui flottaient dans les airs avant d'échouer par terre. Ce spectacle inusité se déroulait au début de 1969, quelques mois après la tenue du Congrès des écrivains noirs, à l'Université McGill, en octobre 1968, auquel avait participé une figure emblématique de la lutte des Afro-Américains, Stokely Carmichael, et quelques mois après l'assassinat de Martin Luther King. Le Québec est alors en ébullition. "Les policiers, les enseignants et les chauffeurs de taxi font la grève, les étudiants, les groupes de femmes et les mouvements contre la pauvreté se mobilisent", tandis que le FLQ se manifeste toujours.

Montréal est l'épicentre des luttes anticoloniales et du radicalisme noir. Pierre Vallières écrit, de sa prison américaine, son pamphlet Les Nègres blancs d'Amérique, et Michèle Lalonde, son magnifique poème Speak White. Le poète Gaston Miron multiplie les rencontres avec les chantres de la décolonisation. Au contact des Canadiens français devenus des Québécois, le Martiniquais Aimé Césaire apprendra que "la négritude n'a rien à voir avec la couleur de la peau".

Malgré certaines inexactitudes: "Traditionnellement, on a employé le terme "Québécois" pour désigner les descendants des premiers colons français [...] ceux que l'on désigne souvent comme les Québécois pure laine", ou encore: "Les Français et les Anglais sont les "races" fondatrices du Canada", ce livre porte un regard original et stimulant sur cette période agitée de notre histoire récente.

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50 ans de la Place des Arts

Je me souviens, c'était en septembre 1963. Une manifestation avait rassemblé quelques milliers de personnes devant la nouvelle Place des Arts, pour protester contre ce projet que nous jugions scandaleux. "Place des Arts, Place des Autres", criions-nous, pancartes à l'appui. La police n'avait pas ménagé ses efforts pour nous faire taire. Gaston Miron haranguait la foule. Les artistes craignaient que ces nouvelles installations servent d'autres intérêts, ceux d'une élite de culture bourgeoise, anglophone et américaine. Cinquante ans plus tard, force est de constater que la Place des Arts a bien vieilli et a su bien s'entourer.

L'art de se connaître soi-même

La philosophie mise au service d'un art de vivre. Même si la vie n'est pas belle, dit le maître du pessimisme, "la philosophie peut faire beaucoup pour aider à en supporter la fatale légèreté". Et la première règle, c'est de se connaître soi-même. Un exercice qu'il convient de faire tous les jours, en se regardant dans le miroir. À lire seulement si vous ne souffrez pas de dépression, en attendant la fin du long hiver, et si vous avez réussi à chasser toutes ces craintes qui empoisonnent nos vies: crainte de l'abandon, crainte de la pauvreté, crainte de la maladie, crainte de la guerre, etc.

Le petit livre de l'univers

J'aime ces petits livres qui ont réponse à toutes nos interrogations. Pas besoin d'avoir la tête à Einstein ou à Darwin pour comprendre ce qu'il y avait avant le Big Bang et les autres mystères de l'univers, car heureusement, ces deux chercheurs nous livrent le fruit de leurs réflexions savantes. J'ai appris, entre autres, que les rayons cosmiques ne sont pas si mauvais, qu'ils ont joué un rôle important dans l'évolution et les mutations depuis trois milliards d'années. Par contre, si on s'éloigne du champ magnétique terrestre, c'est une autre histoire dont les voyageurs de l'espace doivent tenir compte. Réjouissant.

Au service secret de la République



Source : www.journaldemontreal.com


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