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Présidents africains à Paris : pourquoi pas une telle mobilisation contre Boko Haram en Afrique ?

  Politique, #

Le Malien Ibrahim Boubacar Keïta, le Nigérien Mahamadou Issoufou, le Sénégalais Macky Sall, le Béninois Thomas Boni Yayi, le Togolais Faure Gnassingbé et le Gabonais Ali Bongo ont marché hier à Paris, avec des millions de Français.

"Je salue bien évidemment la démarche de solidarité avec les victimes, leurs familles et le peuple français dans son ensemble. Mais cela aurait eu plus de portée et de sens si ces mêmes chefs d'Etats avaient montré le même empressement et la même solidarité avec leur voisin nigérian. 2 000 morts recensés ces derniers jours.

Boko Haram s'en prend à la liberté des jeunes filles d'aller à l'école, à la liberté d'expression et de culte. Ibrahim Boubacar Keïta ne va pas dans le nord Mali mais fait le plein de kérosène pour rallier Paris", s'insurge l'analyste du site d'information sénégalais Dakar Actu.

Deuil national au Bénin

Plus acerbe et incisive, au Bénin, La Nouvelle Tribune titre : "Comment Yayi [le président béninois] verse des larmes de crocodile". "Autant que cet attentat, les voix hypocrites, manquant de sincérité, doivent être également dénoncées et condamnées. Et c'est le cas pour le chef de l'Etat béninois, Boni Yayi, qui affiche un excès de zèle, une hypocrisie dans des actes souffrant visiblement d'une carence en sincérité", charge le journal.

Selon le titre, après avoir présenté directement ses condoléances aux Français et à François Hollande dans une correspondance lue et abondamment rediffusée sur la chaîne publique par le secrétaire général de son gouvernement, le chef de l'Etat Boni Yayi a envoyé une délégation menée par le ministre des Affaires étrangères pour présenter, de nouveau, la compassion du gouvernement béninois au peuple français, ou du moins aux Français vivant au Bénin. Et comme si cela ne suffisait pas, il a décrété une journée de deuil national au Bénin. "Difficile de ne pas y voir un excès de zèle d'un président en difficulté chez lui avec l'atmosphère sociopolitique surchauffée dans son pays", analyse La Nouvelle Tribune.

"C'est l'exemple typique des micro-présidents qui jonchent le continent noir. Il n'y a qu'à revenir sur la situation au Nigeria, grand voisin de l'est, première puissance économique africaine, qui tient le Bénin à plusieurs niveaux, pour constater que Yayi en fait trop, pour des raisons inavouées. Des dizaines de filles enlevées, des attentats tragiques et plus meurtriers que celui de Charlie Hebdo, à Abudja, Kano... En 2014, chaque mois ou presque charriait son lot d'afflictions pour le président nigérian Goodluck Jonathan et le peuple nigérian. Mais jamais Yayi n'a décrété de journée nationale de deuil. A peine en a-t-il parlé dans ses ennuyeux discours fourre-tout. La mémoire pourrait nous faillir. Mais pas d'actes aussi forts que ceux envers l'ancienne puissance coloniale", conclut de le quotidien béninois.

Que va-t-il rester de cette solidarité internationale ?

L'Observateur Paalga, un des titres phares du continent, est plus nuancé dans sa critique. "Défilé à Paris, explosion à Maiduguri [nord du Nigeria] : Le tout n'est pas de marcher, il faut agir", titre le journal burkinabè. "Ce n'est certainement pas un fait du hasard si le président malien, Ibrahim Boubakar Keita (IBK), est parti exprès communier dans cette marche républicaine, lui dont le nord du pays est toujours occupé par des narco-djihadistes et n'eût été l'intervention française, la situation eût été encore plus compliquée.

Que dire de son homologue nigérien, Mahamadou Issoufou, pendant longtemps dans l'œil du cyclone et dont le vaste territoire est sur la ligne de front de ce Sahélistan sur lequel les forces négatives veulent faire main basse ? On le voit, il y a une évidente communauté de destin entre les illustres marcheurs d'hier, et certains ont pu lire dans le sort qui est actuellement celui de François Hollande le leur propre. La question se pose maintenant de savoir ce qui va rester de cette solidarité internationale quand chacun sera rentré chez lui pour s'occuper de ses affaires domestiques", estime le journal.

Question légitime, car le quotidien rappelle qu'après l'enlèvement des 200 lycéennes de Chibok, le 21 avril 2014, "une véritable coalition planétaire semblait s'être formée à grand renfort de publicité sur la toile et de promesses de moyens militaires pour barrer la route à Abubakar Shekau [chef de Boko Haram]. Et puis, plus rien. Tant et si bien que la pieuvre, inexorablement, étend ses tentacules au-delà des frontières de l'Etat fédéral pour menacer le Cameroun, le Tchad et le Niger, prenant ainsi petit à petit les contours d'un Etat islamique".


courrierinternational.com


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