C’est un témoignage en noir et blanc, et pourtant, plus l’histoire avance et plus les contrastes s’effacent, pour ne plus laisser voir que des dégradés de gris. La banlieue, territoire de fantasmes et de clichés, c’est le décor de l’adolescence d’Abd Al Malik. Dans Qu’Allah bénisse la France, il retrace son propre parcours, à travers les obstacles et les rencontres qui ont émaillés son chemin.
En interview, on est revenues avec lui sur les préjugés qui grèvent les représentations de la banlieue, sur l’esthétique de la violence qui tend à faire oublier sa réalité, et ses conséquences.
Est-ce que le film Qu’Allah bénisse la France est le meilleur film qui ait été fait sur l’univers des banlieues françaises ? Oui, pour plusieurs raisons : parce qu’il est authentique, parce qu’il refuse les raccourcis et les clichés simplistes, qu’il respecte la complexité de cet univers, parce qu’il représente la violence avec pudeur, mais sans concessions, et surtout, parce qu’il reste optimiste. L’injustice profonde que l’on ressent en tant que témoin extérieur, Abd Al Malik l’appelle « la chance ».
Son histoire date des années 90, mais elle n’a pas pris une ride.
Alors avec lui, j’ai voulu qu’on parle de cet univers, de l’école et de l’Islam, de la violence et de l’espoir. On a échangé pendant un bon quart d’heure, sans voir le temps passer. En espérant que vous apprécierez cette interview autant que j’ai kiffé la faire !
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