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Qui est Faustin Touadéra, le nouveau président de Centrafrique?

  Politique, #

La Commission électorale a annoncé samedi la victoire de Faustin-Archange Touadéra à la présidentielle. Cette élection met fin à la période de transition qu'a traversé le pays depuis deux ans. Faustin-Archange Touadéra aura la lourde tâche de relever un pays exsangue économiquement et de fédérer malgré un contexte politique encore très instable.

Selon les résultats du second tour de la présidentielle publiés par la présidente de l'Autorité nationale électorale (ANE), Faustin Touadéra a recueilli 62,71% des suffrages contre 37,29% pour son rival, Anicet-Georges Dologuélé. Ces résultats doivent désormais être validés par la Cour constitutionnelle de transition.

Faustin Touadéra, l'homme qu'on n'attendait pas

Faustin Touadéra, 59 ans, est donc le premier président centrafricain d'après transition. Moins connu que son rival, Anicet Dologuélé, il a cependant été un personnage politique de premier plan en Centrafrique : Premier ministre de 2008 à 2013 durant le mandat de l'ex-président François Bozizé, Faustin Touadéra avait démissionné deux mois avant le coup d'état de mars 2013, à l'origine de la crise qu'a traversé le pays pendant deux ans.

Candidat sans étiquette, Faustin Touadéra a souvent eu l'étiquette de "l'homme de l'ombre", effacé derrière son président. Ancien recteur de l'université de Bangui, il a donc profité du report de voix incertain, beaucoup de Centrafricains n'ayant pas suivi la consigne de vote donnée par l'ex-président François Bozizé, qui avait appelé à voter pour son challenger Anicet Dologuélé. D'autres candidats du premier tour, comme Jean-Serge Bokassa, le fils de l'ancien célèbre président Jean-Bedel Bokassa, ou l'ex Premier ministre Martin Ziguélé, principal opposant durant l'ère Bozizé, ont appelé à voter pour lui. Au premier tour, Touadéra avait fini deuxième avec 19% des voix contre 23% à son rival.

Relancer un pays qui tourne au ralenti

Touadéra hérite d'un pays où tous les indices sont au rouge : environ 60% de la population en dessous du seuil de pauvreté, une croissance qui s'est écroulée en 2013 et 2014 jusqu'à -36% mais repart à la hausse en 2015 (5%) et un taux de chomage d'environ 20%. "Il va falloir une politique de rattrapage économique ambitieuse et dynamique pour atteindre cet objectif" indique Samuel Nguembock, chercheur à l'IRIS dans une note sur les enjeux de la présidentielle centrafricaine.

La République centrafricaine est par ailleurs devenue le deuxième pays au monde produisant le moins de richesse, derrière le Burundi, selon le FMI.

Principal enjeu pour le nouveau président : remettre la main sur le contrôle des matières premières, notamment des gisements de diamants, dont certains sont actuellement contrôlés par des chefs rebelles. L'ONU estime que la Centrafrique a perdu le contrôle de 140 000 carats les diamants exportés illégalement depuis mai 2013 soit 24 millions de dollars.Le président devra aussi rassurer les investisseurs étrangers, dont la plupart ont quitté la Centrafrique dès 2013.

Faire la synthèse pour rétablir l'équilibre politique

Séléka et anti-balaka sont deux mots qui symbolisent la crise centrafricaine. Ces deux groupes - le premier une rébellion composée à majorité de combattants musulmans, le second des milices rurales composées de combattants animistes et chrétiens - se sont livrés des combats sans merci fin 2013 dans les rues de la capitale Bangui et en province. Les milices Séléka avaient renversé le président François Bozizé en mars 2013 après un coup d'Etat, et provoqué la rébellion des milices anti-balaka demandant le retour du président déchu.

Depuis, des affrontements sporadiques ont encore lieu dans Bangui, où ces deux milices tiennent certains quartiers. Le désarmement total de ces milices rebelles constituera l'un des défis de la future équipe dirigeante. Pour Faustin Touadéra, l'exercice de synthèse sera difficile, car selon Jeune Afrique, le néo-président a fait plusieurs promesses aux candidats du 1 er tour pour s'attirer le maximum de soutien, notamment à Martin Ziguélé.

Refondre l'armée et poursuivre le chantier de la réconciliation

Parallèlement, le chef de l'Etat devra réintégrer totalement les soldats des Forces armées centrafricaines (FACA) réputées loyales à l'ex-président Bozizé, désarmés durant la crise du fait d'un embargo.

Samuel Nguembock analyse :

Avec un territoire de plus de 600 000 km2 et une population d'environ 5 millions d'habitants, le nouveau président [...] devra permettre au gouvernement de faire exprimer l'autorité de l'Etat sur l'ensemble du territoire.

Quoi qu'il advienne, le nouveau président a pour première tâche d'organiser des assises nationales pour " réconcilier les Centrafricains " comme il l'avait promis. La mise en place d'un comité de vérité et de réconciliation pour juger les auteurs de crimes durant la crise centrafricaine est aussi un enjeu majeur de l'après présidentielle.



Source : www.itele.fr


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kamini
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