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Quitter la France pour le Canada : j'aurais du le faire plus tôt!

  Société, #

Le choix n'est pas si évident, surtout lorsqu'on s'est enraciné dans le pays d'accueil. Plus le temps passe, plus l'on peut s'éloigner de l'idée de rentrer. Le cours de la vie reprend ailleurs, entre temps, la terre natale évolue.

Quels éléments peuvent peser dans la balance? Comment se passe l'après-décision? Voici le témoignage d'une personne qui a choisi de quitter la France pour le Canada.

- Genre :Femme

 

- Nationalité : Burkinabé

- Âge en 2013 : 29 ans

- Année d'arrivée en France : 2003

- Pourquoi êtes-vous venu en France ?

Pour poursuivre mes études post-bac.

 

Je tiens néanmoins à préciser que jamais je n'ai voulu aller en France. Je souhaitais aller au Ghana ou au Sénégal mais mes parents ont trouvé que c'était mieux que j'aille en France. L'expérience me fait me demander si ma première option n'aurait pas été la meilleure.

- Quels diplômes avez-vous obtenu?

J'ai étudié l'économie et le droit et j'ai obtenu les diplômes suivants :

 

* Master 2 (ex-DESS) en Administration et Gestion publiques
* Master 2 (ex-DESS) en Droit Public

- Qu'avez-vous choisi de faire après vos études : rester en France ou rentrer dans votre pays d'origine ? Pourquoi ?

A la fin de mes études, j'ai choisi de quitter la France pour le Canada parce que je n'ai pas eu d'opportunités professionnelles. Les difficultés que j'ai rencontré dans l'accès à l'emploi ont compliqué mon changement de statut d'étudiante étrangère à salariée étrangère.

 

Au final, ce n'était pas plus mal car cela m'a justement amené à partir au Canada où j'ai plus d'opportunités d'emplois.

-Avez-vous rencontré des difficultés pour aller vivre au Canada ? Si oui, lesquelles?

Non, pas du tout! Eux au moins, ils accordent plus de valeurs les jeunes diplômés, quelque soit ton pays d'origine. Du moment que tu as un niveau minimum d'études, que tu parles le français et un peu d'anglais, le Canada t'accorde le droit d'y résider pendant 5 ans.

 

Certes, le processus pour obtenir ce droit de résidence est un peu long peut être mais il en vaut la peine.

De plus, l'obtention d'une autorisation de séjour au Canada n'est pas aléatoire comme en France. A la préfecture en France, il arrive souvent que deux personnes ayant des profils et des dossiers identiques obtiennent au final 2 réponses différentes (c'est-à-dire qu'une obtient une autorisation et l'autre un refus). En somme, lorsqu'on dépose un dossier à la préfecture, on ne sais jamais à quelle sauce on sera mangé.

Ici, les critères sont bien définis et connus en toute transparence. De ce fait, dès le début du processus, je savais que je correspondais aux critères et que j'obtiendrai ma carte de séjour de 5 ans. C'était juste une question de temps. Et lorsque tu obtiens un refus, tu sais quelle en est la cause.

- Y avez-vous trouvé du travail? Combien de temps cela a mis? Qu'avez vous du faire comme concessions pour obtenir ce travail ? Correspond-t-il à votre formation / votre projet professionnel?

Oui j'ai trouvé du travail mais qui ne correspond pas à ma formation. Je ne suis pas du tout déçue car en changeant de pays, je me retrouve dans un système complètement différent. Les diplômes ne sont pas les mêmes. Quand on immigre après avoir obtenu ses diplômes dans un autre pays, on doit s'attendre à ne pas trouver du travail immédiatement dans notre domaine. . En venant ici, j'avais de toute façon décidé de poursuivre des études.

 

De plus, cela ne fait que 7 mois que je suis arrivée ici et au bout d'un mois, j'avais déjà trouvé un job et au bout de trois semaines, un stage. Et je rappelle que c'est un pays que je ne connaissais pas. En somme, en 7 mois, j'ai eu le temps de faire 2 stages (dans mon domaine) et de changer de travail trois fois de mon plein gré. C'est que du positif.

- Êtes-vous satisfait de votre choix d'aller vivre au Canada ?

A 100% satisfaite. Aucun regret. A présent, je ne regrette pas du tout mon choix. En effet, je trouve que le Canada est un pays chaleureux, avec des personnes respectueuses, où il y'a moins de racisme et où je suis considérée comme une personne humaine. Je n'ai plus de tracas comme en France, avec les lourdes démarches à la préfecture et des agents préfectoraux qui nous parlent comme si nous ne comprenons pas le français.

 

- Pensez-vous que vous auriez mieux ou moins réussi si vous étiez resté dans votre pays d'origine? Pourquoi?

Je ne sais pas si j'aurai mieux ou moins réussi en restant dans mon pays d'origine car c'est aléatoire et il y'a aussi une part de chance. J'ai des personnes de ma promotion qui sont restés au pays, d'autres sont rentrés après leurs études en France, d'autres encore qui comme moi, sont allés vivre en Amérique du Nord après la France.

 

Le bilan est mitigé mais je sais que toutes mes connaissances qui ont choisi l'Amérique du Nord sont très contentes de ce qu'elles sont devenues. Je pense qu'il revient à chacun de se faire sa propre expérience.

- Pourquoi avez-vous préféré aller au Canada plutôt que de rentrer dans votre pays d'origine ?

A la fin de mes études en France, j'ai tenté un retour dans mon pays d'origine mais cela ne s'est pas passé comme je m'y attendais. Je pense que je n'étais pas assez bien préparée, aussi j'ai préféré ne pas y rester. Je suis repartie en France.

 

- Pourquoi estimez-vous ne pas avoir été assez préparée? Qu'est ce qui vous a provoqué votre départ ?

Humm.. Ce qui m'a refroidie? La médiocrité des gens (j'exagère...à peine)! Ils ont changé, j'ai aussi changé (mais est ce que je n'ai pas plus changé qu'eux?!?). Je pense que le fait de vivre longtemps en Europe nous éloigne de certaines réalités du Pays.

 

Par exemple, je n'arrivais pas concevoir les retards de mes interlocuteurs dans le cadre de nos rendez-vous professionnels.

Autre exemple, étant une femme travaillant dans un domaine masculin, tous les hommes, jeunes ou vieux me faisaient la cour, souvent de manière insistante. J'ai été dégoûtée par cet acharnement. Ils allaient même jusqu'à me poser des problèmes parce que je n'acceptais pas leurs avances.

D'autres collaborateurs refusaient purement de partager avec moi les informations de la société de peur que je les éclipse par mon travail. Une fois, un collaborateur m'a carrément dit : " si je te donne ces informations, c'est pour que tu viennes prendre ma place demain non? "

Dans mon cas, je n'avais pas mesuré toutes ces difficultés, ni comment j'aurai pu les surmonter.

- Malgré cela, comptez-vous rentrer un jour dans votre pays d'origine ? Si oui dans quel horizon? Qu'est-ce qui vous motiverait à le faire?

Sincèrement, je ne pense plus à rentrer au pays car je me sens bien aujourd'hui dans mon pays d'accueil. Toutefois, si des opportunités professionnelles très intéressantes se présentent, je pourrais être tentée de rentrer.

 

- Avec le recul : comptez-vous envoyer vos enfants à l'étranger ?

Oui mais si j'en ai les moyens, j'opterai pour l'Amérique du Nord. Dans le cas contraire, je préfèrerai qu'ils restent en Afrique car bien que faire ses études en France soit une expérience à vivre, je ne souhaite pas la faire vivre à mes enfants...

 

- Quels conseils donneriez vous à quelqu'un qui compte aller étudier ou chercher un emploi au Canada ?

Je lui dirai sans retenue " fonce ! ", surtout si cette personne vit en France, qu'elle a fini ses études et qu'elle n'y trouve pas d'emploi.

 

- Citez-moi 3 choses (événements, comportements, personnes ou autres) qui vous ont le plus marqué dans votre vie en France :

* Positivement : La nourriture française, la vie touristique parisienne, la mode.

 

* Négativement : L'aigreur des gens, le mépris de certains (quand ils te parlent, quand ils te regardent), leur ignorance vis à vis de nombreuses de choses.

Il faut qu'ils arrêtent de croire que tous les Africains sont des loosers.


Source : uneafricaineaparis.wordpress.com


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