Rayon Vert. Le chorégraphe d’origine néerlandaise Herman Diephuis, installé en France depuis les années 80 et postulant au CCN de Caen, présente à Saint-Valéry-en-Caux un spectacle issu d’une collaboration avec le Burkina Faso.

Il en parle comme d’une véritable révélation. Le chorégraphe d’origine hollandaise Herman Diephuis présente au Rayon Vert à Saint-Valéry-en-Caux ce vendredi 20 mars un spectacle créé avec quatre jeunes danseurs du Burkina Faso, « L’objet principal du voyage ». Une véritable aventure artistique de fusion entre deux mondes.

C’est en 2010 que l’artiste invité d’un festival de danse à Ouagadougou est amené à animer des ateliers avec vingt jeunes. « J’avais des a priori, une sorte de peur de ne pas me faire comprendre. C’était vraiment de la bêtise de ma part, car la jeunesse urbaine de Ouagadougou est la même que partout ailleurs dans le monde. »

Nouveau souffle

A ceci près que même connectée et ouverte sur le monde, cette jeunesse africaine, malgré le côté naturel et cliché de la danse dans sa culture, doit se battre pour en faire un métier. « Convaincre les familles a été sans doute beaucoup plus compliqué pour eux que pour des jeunes occidentaux, d’autant que le recrutement du centre chorégraphique de la Termitière se fait dans les quartiers pauvres », précise le chorégraphe.

En affinité avec quatre jeunes recrues, Herman Diephuis choisit de mener à bien un projet de spectacle. « J’ai voulu raconter ma réalité africaine, de quoi je me suis nourri, cette rencontre, que j’ai utilisé ensuite dans le spectacle. Quand nous sommes arrivés à Montpellier pour répéter, moi qui ai beaucoup travaillé sur l’image et souvent sur la peinture, je les ai amené au musée voir Le Caravage. Je me suis servi de leurs réactions face aux tableaux... »

Candidat à Caen

Finalement, en mettant sur pied cette création, le chorégraphe installé depuis les années 80 en France a trouvé un nouveau souffle. « Je suis revenu à une danse dans l’énergie pure, moins conceptuelle. Ce qui m’a rappelé mes débuts de danseur. Jai créé ma propre compagnie il y a dix ans seulement. Je suis un vieux danseur mais un jeune chorégraphe », lance amusé Herman Diephuis.

Ce spectacle de 2012 tient donc une place particulière dans son parcours. Il en parle presque comme d’une renaissance. Quant au titre qu’il a choisi et qui fait référence aux modalités d’obtention d’un visa, il le justifie comme « une question ouverte qui peut aboutir à plusieurs sortes de réponses... »

Candidat à la direction du Centre chorégraphique national de Caen, Herman Diephuis est aussi tombé amoureux de l’Afrique et prépare déjà un nouveau spectacle avec un des jeunes danseurs de Ouagadougou.

V.B.

Source : www.paris-normandie.fr