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Sept sujets béninois sur lesquels François Hollande n'a sans doute pas été briefé ...

  Politique, #

Trois semaines après la visite du président béninois Thomas Boni Yayi à l'Elysée, François Hollande lui retourne la politesse et commence sa tournée africaine par le Bénin, où il n'est jamais allé depuis son élection en 2012. Il y trouvera aux côtés de Boni Yayi une vieille connaissance et un ami : Lionel Zinsou, l'homme d'affaires franco-béninois nommé entre-temps premier ministre du Bénin. Voilà sept petits chapitres sur lesquels les conseillers du président français ne l'ont probablement pas briefé.

    Le " Quartier Latin " de l'Afrique de l'Ouest

Les Béninois sont réputés sur le continent pour avoir le goût des études. A l'époque coloniale, les meilleurs lycées se trouvaient au Bénin, dont le plus célèbre est le lycée Béhanzin de Porto ­Novo, créé en 1913. On y regroupait les meilleurs élèves de la sous-région : Hamani Diori, premier président du Niger et l'un des pères de la francophonie et Maurice Yaméogo, premier président du Burkina­ Faso (ex-Haute­-Volta) ont notamment fréquenté ce lycée. Les diplômés sont toujours là mais, en raison de l'apathie économique, ils sont souvent... au chômage.

L'aéroport de Cotonou porte le nom du cardinal Bernardin Gantin (1922-2008), premier archevêque métropolitain du continent. Il est aussi l'un des rares Africains à avoir assumé de prestigieuses fonctions au sein de la curie romaine, et il était même l'un des favoris à la succession de Jean-Paul 1 er en 1978.

L'aéroport, situé en plein centre-ville, est de dimension modeste, sans étage. Depuis quelques semaines, on sait aussi qu'il y a des trous dans le tarmac de la piste d'atterrissage, ce qui pourrait inquiéter le président français comme tous ceux qui atterrissent ici. La découverte des nids-de-poule a obligé le président Boni Yayi en personne à venir les faire boucher devant des caméras de télévision.

    Cotonou, ses inondations, sa corruption

Ville côtière, Cotonou est située en dessous du niveau de la mer. Du coup, la capitale est régulièrement inondée pendant la saison des pluies. Les Hollandais finançaient des travaux hydrologiques sur le réseau routier, souvent saturé à cause des pluies diluviennes. Mais 4 millions d'euros d'aide qu'ils ont versés ont disparu en mer - ou dans la poche de fonctionnaires indélicats. Une enquête est en cours. Ecœurés, les Pays-Bas ont gelé tous leurs programmes.

François Hollande n'aura certainement pas l'occasion de s'asseoir à l'arrière d'un zémidjan (en langue fongbé, cela signifie : " amène-moi vite "), et ne devrait pas le regretter. Ces sympathiques taxis-motos, vêtus de jaune, se comptent par milliers dans les rues de Cotonou et sont indispensables au déplacement de tout Béninois dans la capitale. Mais tout bon " zem " qui se respecte est aussi un " s'en fout la mort ", qui aime rouler à tombeau ouvert, slalomer entre les véhicules et les piétons. Il y a parmi eux beaucoup de diplômés au chômage, mais aussi des gens qui ont quitté leur village pour tenter leur chance en ville. Cette activité amplifie considérablement l'exode rural au Bénin.

    L'Assemblée nationale, un éléphant blanc

Jeudi 2 juillet, le président français tiendra un discours devant les députés à l'Assemblée nationale de Porto Novo, la capitale politique du Bénin. A l'entrée de la ville, il passera devant le chantier du nouveau siège de l'Assemblée nationale. C'est un gigantesque bâtiment au bord d'un étang, jamais achevé. L'Etat béninois y a englouti près de 14 milliards de francs CFA (environ 21 millions d'euros). Une sombre histoire de pots-de-vin et de détournements de fonds aurait stoppé l'évolution du chantier, commencé en... 2009.

Le Bénin est le berceau du vaudou, dont le siège mondial se trouve à Ouidah, à une quarantaine de kilomètres à l'ouest de la capitale. Le panthéon vaudou regroupe un nombre incalculable de divinités, dont les plus connues sont Sakpata (dieu de la terre), Hê viosso (dieu du tonnerre), Mami Wata (déesse de l'eau)... Ouidah est le passage obligé pour tous les hommes politiques béninois, surtout en période électorale. Aucun sacrifice de poulet ou de chèvre ne figure pourtant à l'agenda du président français.

Ouidah a aussi été un port négrier au temps de l'esclavage. Des centaines de milliers d'esclaves ont quitté ce port du golfe de Guinée pour les Amériques, les Caraïbes et les Etats-Unis. Un projet de classement au patrimoine mondial de l'Unesco, accepté par l'organisation internationale, s'est perdu dans les couloirs du ministère béninois de la culture.

Ouidah est enfin connu pour... ses femmes, leur beauté et leur caractère. Chaque président du Bénin démocratique a eu pour première dame une épouse originaire de cette cité balnéaire dont, est aussi originaire le nouveau premier ministre, Lionel Zinsou.

Parakou est la grande ville du nord du Bénin, un carrefour commercial situé à 415 km de Cotonou. C'est aussi la capitale du transit avec près de 2 000 transporteurs qui se chargent de convoyer les marchandises du port de Cotonou vers le Niger, le Burkina Faso, mais surtout, en contrebande, vers la ville de Kano au Nigeria. François Hollande devrait être ravi du succès qu'à la firme automobile Renault Trucks dans cette partie du pays. Presque tous les poids lourds de Parakou portent la marque au losange, même s'ils sont parfois plus âgés que le président français (bientôt 61 ans) et sont deux fois plus chargés que le maximum autorisé en Europe.



Source : www.lemonde.fr


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