Chaque promotion de Polytechnique fournit à la France son lot de PDG. Regardez la promotion 1981, on y trouve les patrons de BNP Paribas et de la Société Générale, ceux d'Alcatel, d'Air France-KLM, de la Snecma ou encore de la RATP.

On peut, grâce à la nomination de Tidjane Thiam, y ajouter le poste encore plus prestigieux de directeur général de Credit Suisse. Mais cela n'a rien à voir avec l'excellence du système français, bien au contraire.

L'entre-soi hexagonal est resté fermé au premier Ivoirien de l'histoire à avoir été admis à l'X. Son père, né au Sénégal mais émigré en Côte d'Ivoire, fut ministre de l'Information de Félix Houphouët-Boigny, dont sa mère était la nièce.

La famille aime profondément la France. Dernier d'une fratrie de sept, Tidjane va dominer le concours de l'X de son 1,93 mètre.

De l'Ecole des mines, il sort major, mais bredouille de ses entretiens d'embauche.

D'ailleurs, il n'est quasiment jamais convoqué.

Le voilà parti chez l'anglo-saxon McKinsey. Partout où il va passer, il montre vision et nerfs d'acier.

Ministre de la Planification de Côte d'Ivoire, il gère la dévaluation de 50 % du CFA.

A peine arrivé à la direction financière du londonien Prudential en 2008, il s'oppose au projet voulu par tous de redistribuer 7 milliards de livres.

Lui a vu venir la crise. Ce " coussin financier " va sauver " Pru " et décider son conseil à faire de Tidjane Thiam le premier patron noir d'un groupe du FTSE 100.

Il y mène un raid sur la branche asiatique d'AIG, un des plus gros de la City.

Celui-ci ne se fera pas, mais le patron a quand même triplé l'activité en Asie, comme celle de son groupe.

Aujourd'hui, c'est Credit Suisse qui l'appelle. Hou, hou, ça va la France ? Sympa les dîners du Siècle ?