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"Trump ne se soucie pas des Afro-Américains"

  Société, #

Tara Lee a encore trois semaines pour tenter d'accomplir son rêve. Paralysée par une balle perdue lors d'une fusillade entre gangs le 18 avril 2006, cette Afro-Américaine veut marcher à nouveau avant son 30e anniversaire le 3 août. Elle est consciente que le temps presse. "Si je ne marche pas, j'aimerais au moins pouvoir essayer", glisse la jeune femme. Elle a lancé une campagne de récolte de fonds afin de s'offrir un nouveau traitement. "Avec Dieu, tout est possible. J'ai la foi et j'y arriverai."

 

Le psychodrame à la convention républicaine, provoqué la veille par le discours de l'épouse de ressemblant étrangement à celui de Michelle Obama il y a huit ans, ne trouve guère d'écho dans l'appartement de Tara Lee, à 6 kilomètres de la Quicken Loans Arena. Un gouffre sépare la jeune Afro-Américaine originaire de l'est de Cleveland et le clan Trump.

"Rien ne change"

Elle décrit des quartiers noirs plombés par la violence des armes et par des bavures policières comme celle qui a coûté la vie à Tamir Rice, un jeune garçon noir de 12 ans en 2014. Dans l'est de Cleveland, Arnold Black, un Afro-Américain brutalisé par la police en 2012, s'est vu octroyer 22 millions de dollars de dommages le mois dernier. Balles perdues, meurtres, victimes collatérales... Tara Lee fait un décompte macabre. "C'est la guerre. Le week-end dernier, cinq personnes ont été tuées et douze autres ont été blessées", affirme-t-elle. "Une fillette de 2 ans s'est fait tirer dessus et une personne a été tuée samedi lors d'une manifestation contre la violence". Elle poursuit: "Rien ne change. Voyez ce qui s'est passé avec la police (ndlr: dimanche à Baton Rouge où trois agents ont été tués par un noir). Ça ne se terminera pas bien. Il y a trop de tensions raciales et il y a aussi beaucoup de violences entre Noirs."

 

"Notre vie a une valeur"

Dans ce contexte, l'avènement de Donald Trump au parti républicain et son discours sécuritaire inquiètent Tara Lee. "Je crois qu'il crée des tensions parce qu'il ne se soucie pas des Afro-Américains", explique-t-elle. "Si vous n'aimez pas les Noirs, choisissez-vous de ne gouverner que pour les Blancs?"

 

Lundi, David Clarke, le shérif noir de Milwaukee - l'un des rares Afro-Américains à avoir pris la parole lors de la première soirée de la convention - avait vigoureusement défendu l'approche de Donald Trump. Il avait aussi critiqué le mouvement "Black Lives Matter", créé pour protester contre les violences policières touchant des Noirs. "Les républicains disent que le mouvement "Black Lives Matter" est un mouvement terroriste", réagit Tara Lee, la jeune femme qui compose du hip-hop dans le petit studio aménagé dans son salon. "Non! Nous voulons simplement que les gens se rendent compte que notre vie a aussi de la valeur. Que pouvons-nous faire pour ne pas nous faire tuer?"

Appel à la révolte

A une vingtaine de minutes de voiture de son domicile, le parc Cudell porte encore les cicatrices de la mort de Tamir Rice. Trois croix ont été plantées dans le sol et plusieurs peluches ont été déposées sur une table à proximité de l'endroit où le jeune garçon a été tué par un policier blanc, le 22 novembre 2014. Glen, un militant de "Black Lives Matter", est assis à proximité. Il critique Donald Trump, mais doute de la capacité d'Hillary Clinton, la rivale démocrate de Trump, à défendre la vie des Noirs. En novembre, Glen dit qu'il ne votera pas lors de la présidentielle. "Mais ça ne veut pas dire que je resterai chez moi à me plaindre", assure-t-il. "Je vais mobiliser les gens pour les inciter à se battre pour le changement." Pendant qu'il parle, une jeune femme peint une banderole sur laquelle elle appelle les Américains à la révolte.

 

L'incroyable plagiat de Melania Trump

C'est le premier "buzz" de la convention républicaine de Cleveland. Lundi soir dans l'Ohio, Melania Trump, troisième épouse de Donald, a tenté de convaincre les Etats-Unis que son mari est un "incroyable leader" et qu'il est "prêt à diriger le pays". L'ex-mannequin de 46?ans a aussi profité de la tribune qui lui était offerte pour partager quelques-unes de ses valeurs.

Elle a ainsi assuré que ses parents lui ont appris l'importance de travailler dur, de croire en ses rêves, de respecter les autres et de tenir sa parole. Outre l'affligeante banalité de ces propos qu'elle lisait sur des prompteurs, des internautes ont très rapidement relevé que certains passages de son speech étaient identiques, quasi mot pour mot, au discours prononcé par... Michelle Obama lors de la convention démocrate de 2008, qui consacrait son mari, Barack, candidat à la présidence. Et de le prouver dans la foulée. Car les auteurs du discours de Melania Trump semblent étonnamment avoir oublié qu'à l'ère d'Internet, quelques secondes suffisent pour retrouver des vidéos sur YouTube et démontrer la supercherie.

"Mes parents m'ont bien fait comprendre ces valeurs: travaillez dur pour ce que vous voulez dans la vie. Vos mots sont votre engagement. Vous devez faire ce que vous dites et tenir vos promesses. Traitez les gens avec respect", a ainsi lancé Melania Trump. L'épouse de l'actuel président des Etats-Unis avait, elle, affirmé: "Barack et moi avons été élevés avec tant de valeurs communes: travaillez dur pour ce que vous voulez dans la vie. Vos mots sont votre engagement et vous devez faire ce que vous avez dit. Traitez les gens avec dignité et respect."

Melania Trump encore: "Nous devons passer ces leçons aux prochaines générations. Car nous voulons que les enfants de ce pays sachent que la seule limite à ce que vous accomplissez est la force de vos rêves et votre volonté de travailler pour les atteindre." Michelle Obama: "Barack et moi cherchons à construire des vies reposant sur ces valeurs et à les transmettre à la prochaine génération. Car nous voulons que nos enfants - et tous les enfants de ce pays - sachent que la seule limite à la grandeur de ce que vous accomplissez est la réalisation de vos rêves et votre volonté de travailler pour les atteindre."

Outre ce couac incompréhensible, le début de la convention, dont un des principaux buts est de montrer un Parti républicain uni derrière son candidat, a également été perturbé par des délégués anti-Trump qui ont bruyamment hué les responsables de la convention lors d'un vote de procédure.

(Créé: 19.07.2016, 22h37)



Source : tdg.ch/


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ali
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