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USA et Russie courtisent la jeunesse africaine

  Politique, #

A l'instar des Etats unis qui ont mis en place le programme Young African Leaders Initiative (YALI), en faveur des jeunes africains, la Fédération de Russie s'intéresse de plus en plus à la jeunesse africaine.

Du 24 au 27 août des jeunes leaders des milieux sociaux d'Afrique, venus du Congo, du Cameroun, du Gabon, du Kenya, de l'Égypte, de l'Afrique du Sud, de l'Éthiopie et de la Tanzanie ont été invités à Moscou. Lors des échanges, il leur a été expliqué que la Russie souhaite s'appuyer sur la jeunesse africaine pour amorcer son repositionnement dans le continent africain.

L'identification des domaines prioritaires de coopération sur l'entrepreneuriat juvénile et la recherche des moyens de mise en œuvre des projets profitables à la jeunesse de la fédération de Russie et celle des pays africains représentés ont été au centre des discussions. Selon le chef de l'Agence fédérale russe des affaires de la communauté d'États indépendants et de la coopération humanitaire internationale, Konstantin Iossifovitch Kossatchev, l'objectif, n'est pas de développer une coopération de dominant-dominé mais plutôt celle dans laquelle chacune des parties trouvera son compte.

Les jeunes leaders africains ont ainsi pu visiter l'Agence fédérale russe des affaires de la jeunesse, la Chambre publique de la fédération de Russie, le 26 août, la Douma (le Parlement russe) et l'Académie diplomatique du ministère russe des Affaires étrangères."Pendant les deux dernières décennies, nous nous sommes trompés en nous disant qu'il n'était pas nécessaire de coopérer avec les pays africains. À ce jour, notre politique externe prend une direction vis-à-vis de l'Afrique, nous y serons davantage présents", a fait savoir Konstantin Iossifovitch Kossatchev. La Russie souhaite ainsi renforcer les relations avec les différents pays représentés par ces jeunes leaders lors de la rencontre de Moscou.

Les Etats-Unis, pour leur part, comptent ouvrir des centres régionaux de leadership et ont mis en place le "Mandela Washington Fellowship" qui vise à permettre à des jeunes leaders africains de se perfectionner dans les grandes universités américaines.

Des raisons économiques

La jeunesse africaine est au centre de la nouvelle bataille entre la Russie et les USA. Dans un continent devenu le terrain de l'offensive économique chinoise, Washington et Moscou essaient de reprendre la main à travers la future élite politique, intellectuelle et entrepreneuriale d'Afrique et. Le thème du dernier Sommet USA-Afrique n'était-il pas " Investir dans la prochaine génération " ? Néanmoins, l'attention que suscite cette jeunesse est aussi motivée par des raisons économiques. Le rapport " Perspectives économiques en Afrique " indique qu'avec près de 200 millions d'habitants âgés de 15 à 24 ans, l'Afrique possède la population la plus jeune du monde, et celle-ci s'accroît à vive allure. Ce nombre, souligne le rapport, aura doublé d'ici 2045 et le niveau d'instruction des jeunes africains progresse. La classe moyenne représentera dans les prochaines années entre 300 et 500 millions de consommateurs. Un marché potentiel important pour les grandes entreprises américaines, russes et françaises.

Quid des Etats africains ?

L'intérêt de ces deux puissances pour les jeunes leaders devrait interpeller les Etats africains sur le potentiel humain que représente la jeunesse. Cette dernière est aujourd'hui considérée par de nombreuses organisations comme un partenaire essentiel au développement de l'Afrique. C'est avant tout aux Etats africains de répondre aux besoins spécifiques de leur jeunesse et de mettre en place notamment des conditions optimales pour leur emploi.

La "Décennie de la jeunesse africaine" (2009-2018), proclamé en 2009 à Addis Abeba par les dirigeants africains, ne semble pas encore porter des fruits, malgré les efforts accomplis par certains Etats.

Néanmoins, le Ghana a mis en place un service national de la jeunesse et des programmes d'autonomisation visant à doter les diplômés de l'enseignement supérieur des compétences requises et à les aider à trouver un emploi. En île Maurice, un plan visant à inciter les jeunes à se tourner vers l'enseignement technique et la formation professionnelle a été élaboré. La Zambie a adopté une politique nationale pour la jeunesse et créé un fonds pour les jeunes entrepreneurs afin de stimuler la création d'emplois.

Un programme d'acquisition de compétences et d'aide à la création d'entreprise dans le cadre du Service national de la jeunesse a été mis en place au Nigéria.

Devenir une force de proposition

La jeunesse africaine constitue donc un pari pour l'avenir des USA et de la Russie. Ces deux puissances veulent ainsi étendre leur réseau d'influence auprès de futurs décideurs. Mais sous couvert d'un partenariat gagnant-gagnant clamé haut et fort, cette démarche n'est-elle pas une forme de néocolonialisme de la jeunesse africaine. Cette dernière ne doit plus se contenter d'un assistanat suicidaire pour son avenir.

Elle doit devenir une force de proposition, entreprendre, s'instruire, se former et nouer des partenariats réellement profitables afin de devenir un véritable acteur de développement du continent.

Source : huffingtonpost.fr


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