L'équipe d'Into the Chic a eu l'occasion de poser quelques questions à Vanessa Ronel, fondatrice de la marque Segundo Piso. Entretien avec une femme active, ambitieuse et fervente promotrice de l'entrepreneuriat 100 % féminin ! Pouvez-vous vous présenter ?

Je suis Vanessa Ronel, j'ai 28 ans et suis la créatrice de Segundo Piso. Segundo Piso est un site de vente en ligne dédié au marché antillo-guyanais qui sera prochainement couplé à un concept-store physique en Guadeloupe proposant des marques haut de gamme exclusives. Segundo Piso se veut l'expérience shopping 100% connectée et personnalisée pour les antillo-guyanais. Mon ambition est d'apporter une offre différenciante, un service client local, en proposant le bon produit au bon moment. Et surtout une solution adaptée aux spécificités des Antilles et des territoires insulaires de la Caraïbe, éloignés géographiquement. Mon but ultime : faciliter l'acte d'achat et valoriser l'expérience shopping du client.

Quel est votre parcours ?

J'ai un BTS gestion d'entreprise obtenu en alternance, une expérience très formatrice, et suis diplômée de l'institut supérieur Mod'Art International d'un Master en management du luxe spécialisé en marketing et communication. De la communication événementielle et RP, en passant par la communication institutionnelle, je me suis finalement tournée vers la communication digitale. Après avoir travaillé sept ans pour des agences et des annonceurs dans le secteur du luxe et de la mode tels que PPR, LVMH, L'OREAL ou ETAM, j'ai décidé de rentrer en Guadeloupe. J'y ai intégré une agence de communication digitale, où j'ai pu - durant un an - accompagner les entreprises et groupes antillo-guyanais, spécialisés dans la grande distribution et la téléphonie, dans leurs stratégies digitales. J'ai pris le risque de quitter mon poste pour me consacrer à 100% à Segundo Piso, après avoir réalisé une étude de marché conséquente sur la région Antilles-Guyane.

Qu'est-ce qui vous a fait franchir le pas de l'entrepreneuriat ?

Faire ce que j'aime et l'envie d'être seule maître à bord !

Sur quels constats se base la création de Segundo Piso ?

Les freins à l'achat sur les territoires insulaires des Antilles et plus largement de la Caraïbe : délais de livraison longs et coûteux, octroi de mer, manque de lisibilité du prix du produit pour le client (TVA, HT, etc.), décalage horaire du service client, difficulté d'échanger ou de se faire rembourser, peur de l'arnaque à la carte bleue, impossibilité de toucher ou d'essayer, etc. Pour répondre à ces freins, la solution est le e-commerce local.

Pouvez-vous nous décrire la femme Segundo Piso, celle que vous souhaitez toucher ?

La femme Segundo Piso est fan de marques de créateurs, elle a un dressing harmonieux où se mélangent différentes marques, qu'elles soient accessibles ou non, en termes de prix. Ce qui est important pour la femme Segundo Piso, c'est la valeur " style " d'une pièce, mais surtout son côté unique. C'est une femme qui apprécie les exclusivités, et le commerce en ligne est une solution qu'elle utilise au gré de ces coups de cœurs. Parfois, elle a besoin du contact réel avec un conseiller clientèle pour l'aiguiller, et de chiner dans un magasin.

Quelles difficultés rencontrez-vous depuis le lancement de votre activité ?

Les lenteurs administratives sont excessives. En tant que jeune entrepreneur, je ne peux pas dire que l'écosystème actuel est adapté à mes besoins. J'ai eu des difficultés à trouver une assurance professionnelle, une solution de paiement, un comptable avec des honoraires corrects, qui comprenne mon activité. Idem pour les locaux éphémères de type pop-up store. Ma recherche de bureaux a été difficile. Rien n'est simple. Quand vous êtes une jeune femme diplômée et expérimentée dans le numérique, votre crédibilité n'est jamais acquise, surtout si votre projet est ambitieux.

Quels conseils ou mises en garde donneriez-vous aux femmes qui souhaitent se lancer dans l'aventure entrepreneuriale ?

Cette aventure est une guerre, un périple plus difficile que la quête des Hobbits dans le Seigneur des anneaux. La seule chose qui peut vous sauver, c'est votre mental. Le dépassement de soi est la règle.

Quel regard portez-vous sur l'entrepreneuriat en Guadeloupe ?

Nous avons une jeunesse courageuse, érudite, qui prend des risques, comme le veut l'entrepreneuriat. Il est temps de valoriser et de parier sur ces jeunes entrepreneures, une tape sur l'épaule ne suffit plus. C'est une démarche nécessaire et prioritaire si l'on veut endiguer le chômage des jeunes. Les démarches administratives trop longues, les appels d'offres inaccessibles aux TPE sont à proscrire. La simplification et la digitalisation des démarches administratives doivent être à l'ordre du jour.

www.segundopiso.fr