La série télévisée "C'est la vie", première du genre en Afrique de l'Ouest et du Centre et entièrement produite en Afrique, aborde des sujets sur la santé des femmes et des enfants. Immersion dans les coulisses de la saison 2, tournée à Dakar.

Drapés dans leur blouse immaculée, le Docteur Moulaye, le dévoué gynécologue, et Assitan, la sage femme ingénue, ont repris du service dans le centre de santé de Ratanga. Le quartier populaire imaginaire a été créé de toute pièce pour la série télévisée " C'est la vie", sorte de version africaine de "Plus belle la vie", feuilleton français dramatique, qui rassemble des millions de téléspectateurs tous les soirs sur France 3, depuis 2004.

Fort du succès de la première saison, diffusée sur Canal+Afrique en 2015 et sur TV5 Monde en 2016, le tournage de la saison 2 de "C'est la vie", essentiellement financée par l'aide internationale, a commencé à Dakar et devrait se poursuivre jusqu'à fin août.

Une série panafricaine

Gage de succès, de grands noms ont été sollicités pour écrire la série en passe de devenir culte sur le continent : la célèbre scénariste ivoirienne de bandes dessinées Marguerite Abouet, auteur de "Aya de Yopougon", et le réalisateur et scénariste Charli Beléteau ("Plus belle la vie") en sont les auteurs.

À la mise en scène, de jeunes réalisateurs africains prometteurs. Quant à l'équipe technique : africaine également. Cette série télé panafricaine, première du genre en Afrique de l'Ouest et du Centre, est entièrement produite sur le continent. Et avec un budget de 30 000 euros par épisode, la barre a été placée haut.

"On ne fait pas appel à des bras cassés. Ce sont de véritables professionnels : l'ingénieur du son vient de New York, la réalisatrice du Bénin... L'Afrique se retrouve concentrée dans cette série qui fait travailler des Africains qui se rencontrent sur un sujet africain", explique à France 24 Soro solo, voix off de la série et ancien journaliste, notamment chez RFI.

Santé maternelle, grossesse précoce, violences faites aux femmes

Ratanga a donc ressuscité dans des studios sénégalais, avec son poste de police, son Maquis (restaurant), son alimentation générale, son salon de coiffure, sa boutique de vêtements et son centre de santé. C'est surtout là que se concentre la deuxième saison qui entend relever le défi de divertir et éduquer en même temps. La série veut sensibiliser un large public sur des sujets tels que la santé maternelle et infantile, les mariages et les grossesses précoces, la contraception, la santé sexuelle des jeunes, les violences de genre, etc.

Aborder des sujets graves sur un ton divertissant : la scénariste Marguerite Abouet s'est tenu sans peine à cet exercice d'équilibriste. "Mes personnages sont eux-mêmes des messages, donc on n'a pas besoin qu'ils en fassent trop. À partir du moment où l'on sait qu'une femme est une femme battue, on n'a pas besoin d'en faire trop. D'où l'importance vraiment de créer des histoires à la hauteur de nos personnages", explique-t-elle à France 24.

La série est diffusée en français et en anglais depuis juin sur les chaines TV5 et A+ et va être reprise gratuitement par une soixantaine de télévisions cet été, atteignant ainsi 44 pays d'Afrique subsaharienne et une audience potentielle de 100 millions de téléspectateurs.

Première publication : 07/07/2016

Source : France 24