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Viola Davis, la nouvelle héroïne d'Hol­ly­wood

  Culture & Loisirs, #

En deve­nant la première femme noire à rempor­ter l'Emmy Award de la meilleure actrice dans une série drama­tique, Viola Davis brise un plafond de verre.

Elle le dit elle-même. Jamais avant Anna­lise Keating, son person­nage dans la palpi­tante série How To Get Away With Murder (rebap­ti­sée Murder en France et diffu­sée sur M6 l'été dernier), Viola Davis n'avait vu une femme noire, de quarante-neuf ans, sensuelle et décom­plexée, à la télé­vi­sion améri­caine. " J'étais morti­fiée quand je me suis vue pour la première fois, confie-t-elle à The Holly­wood Repor­ter. Je me deman­dais : "Qui va y croire??" " Neuf millions de télé­spec­ta­teurs outre-Atlan­tique (en moyenne) par épisode ont répondu à sa ques­tion, en suivant les aven­tures de cette avocate pénale, impi­toyable profes­seure de droit. Pour ache­ver de la convaincre de sa crédi­bi­lité, les Emmy Awards - Oscars du petit écran - viennent de la consa­crer lors de leur céré­mo­nie le 20 septembre : elle est, en soixante-sept éditions, la première femme noire à décro­cher le prix de la meilleure actrice dans une série drama­tique.

La voici propul­sée chef de file de ce groupe d'ac­trices non blanches qui briguent désor­mais les rôles prin­ci­paux à Holly­wood : Kerry Washing­ton dans Scan­dal, Taraji P. Henson dans Empire (un record de 17 millions de télé­spec­ta­teurs en fin de saison en mars) ou encore Halle Berry - première Afro-améri­caine à rempor­ter un Oscar de la meilleure actrice en 2002 - dans Extant, produite par Steven Spiel­berg. Viola, heureuse maman d'une petite Gene­sis adop­tée en 2011 avec son mari, l'ac­teur Julius Tennon, leur a d'ailleurs rendu hommage dans son discours de remer­cie­ments, dimanche, souli­gnant que " ce qui sépare les femmes de couleurs des autres, c'est le manque d'op­por­tu­ni­tés. On ne peut pas gagner des Emmys pour des rôles qui n'existent pas ", lançait-elle, les yeux mouillés par l'émo­tion, sur la scène du Micro­soft Thea­ter de Los Angeles.

D'au­tant que, à la diffé­rence de ses consœurs citées plus haut, Viola Davis se trouve à mille lieues du stéréo­type de l'ac­trice aux mensu­ra­tions de top model et cour­ti­sée par les marques de luxe. Elle assume sa silhouette calli­pyge, sa peau foncée et ses cheveux natu­rels. Jouer dans le programme produit par Shonda Rhimes, masto­donte de l'uni­vers catho­dique aux Etats-Unis derrière Grey's Anatomy, lui est vite apparu comme " vital ", un défi person­nel. " Pour une fois, on peut montrer une vraie femme à la télé­vi­sion, dans ce monde de fiction qui ne fait trop souvent pas assez écho la réalité. " Viola Davis ne repré­sente pas seule­ment les femmes noires. Fière de ses origines modestes et du parcours accom­pli pour réali­ser son rêve, elle parle égale­ment à toutes les autres.

Un long et diffi­cile chemin vers une gloire dont elle n'a toujours pas pris toute la mesure. Née dans la ferme de sa grand-mère en Caro­line du Sud, d'un père dres­seur de chevaux et d'une mère ouvrière, elle a grandi dans l'une des seules familles noires du pate­lin. Où, avec ses cinq frères et sœurs, elle subis­sait régu­liè­re­ment des remarques racistes. Bacca­lau­réat option arts drama­tiques en poche, elle gagne une place à la célèbre Juilliard School, à New York. " J'ai failli me décou­ra­ger avant même d'avoir commencé. Je ne savais pas comment péné­trer dans ce milieu. Il fallait que je me batte ", raconte-t-elle au New York Times. Une pugna­cité qui a porté ses fruits. Dans les années quatre-vingt-dix, elle commence par se produire dans des théâtres régio­naux puis à Broad­way et accu­mule des petits rôles d'in­fir­mière ou de poli­cière dans de modestes produc­tions. Son talent fait le reste. Elle décroche deux Tony Awards, récom­penses du théâtre, est nommée aux Oscars en 2008 et 2011 grâce à sa pres­ta­tion remarquée dans La couleur des senti­ments, drame sur la ségré­ga­tion raciale. Des coups de projec­teurs qui lui ont permis de s'im­po­ser comme une figure, diffé­rente, mais incon­tour­nable du diver­tis­se­ment améri­cain, jusqu'à cette ultime consé­cra­tion sous les vivats de ses pairs. La reine Viola est née.

Crédits photos : Dan MacMedan



Source : www.gala.fr


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