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David Mummuni, jeune startupeur ghanéen au MEST. A Accra, la fièvre entrepreneuriale ne faiblit pas dans les locaux de MEST, un incubateur technologique qui est tout à la fois une école de code et d'entrepreneuriat. Ici, on est formé à créer des start-up tout au long de l'année et depuis plusieurs semaines les étudiants ghanéens travaillent d'arrache-pied à peaufiner leurs projets d'applications mobiles ou de nouvelles technologies e-commerce. Inlassablement, ils s'entraînent à pitcher comme des Steve Jobs en herbe à l'approche de leur évaluation annuelle. Venus du monde entier, un jury composé d'investisseurs internationaux viendra bientôt à la rencontre des étudiants de MEST pour évaluer les idées et surtout pour investir dans les projets les plus " bankables ". Les équipes ghanéennes devront démontrer durant leur présentation la pertinence de leur " business model " et surtout prouver une capacité d'exécution irréprochable dans le développement, le lancement, et la commercialisation de leurs produits. Ainsi qu'un réel potentiel en termes d'expansion à l'international. Car à MEST, si les start-up sont africaines, les solutions développées doivent rencontrer le succès non seulement en Afrique mais également partout dans le monde. Le fruit de deux années d'une formation intensive au format unique en Afrique. Une nouvelle vision panafricaineCet état d'esprit " go to market " qui conjugue rapidité d'exécution, audace et prises de risques, l'incubateur ghanéen se dit aujourd'hui prêt à le faire rayonner sur l'ensemble des écosystèmes technologiques africains, en devenant à compter de l'été 2015 le premier incubateur du continent à ouvrir grand ses portes à l'encontre de deux nations africaines : le Kenya et le Nigeria. Auparavant, seuls les étudiants ghanéens étaient admis. Dès la rentrée de septembre, les premières promotions mixtes composées d'étudiants kényans et nigérians seront officiellement accueillies à MEST pour étudier et créer des start-up aux côtés de leurs camarades ghanéens. L'Afrique du Sud devrait suivre en 2016. Cette diversification dans le recrutement des talents, MEST avait déjà décidé de l'expérimenter à plus petite échelle en 2014, en accueillant une première cohorte de dix étudiants nigérians à peine. Cette première expérience fut jugée positive par l'une des responsables de l'incubateur, Ekua Odoom, selon laquelle " mettre ensemble des étudiants ghanéens et nigérians a permis de donner un coup de boost à la créativité entrepreneuriale de l'incubateur. Cette diversification des talents a contribué à faire naître de nouvelles idées de start-up, de manière exponentielle ". La nouvelle stratégie de l'incubateur consistera donc désormais à identifier avant tout le monde les talents africains les plus prometteurs, et les attirer à Accra pour les transformer en futurs grands CEO africains de l'Internet. Aucun quota, la vanne du recrutement est grande ouverte explique Katie Sarro, la responsable du Business Development de MEST. " Pour la rentrée de septembre, tous les meilleurs dossiers en provenance du Nigeria, du Kenya et peut-être bientôt d'Afrique du Sud pourront être recrutés et rejoindre notre incubateur à Accra. Pour peu qu'ils justifient d'une véritable passion pour l'entrepreneuriat et les logiciels ". Au pays de Kwame Nkrumah, cette ambition panafricaine prend tout son sens. A un détail près, qui a son importance : pour le moment, la priorité reste donnée à l'Afrique anglophone. L'ouverture à l'Afrique francophone n'est pour le moment pas envisagée, principalement du fait de la barrière linguistique... L'appui financier décisif de MeltwaterPour aider les start-up à conquérir l'ensemble du continent africain, MEST envisage de créer dès 2016 de nouveaux incubateurs physiques implantés à Lagos, Nairobi, Cape Town et Johannesburg. Les jeunes pousses pourront ainsi se déplacer d'un point à l'autre, Accra coordonnant l'ensemble et restant le point de ralliement continental de ce nouveau réseau panafricain. Pour aller au bout de ses ambitions, MEST peut compter sur le soutien inconditionnel de Meltwater, l'entreprise privée qui finance sans compter l'intégralité des activités de l'incubateur depuis sa création en 2008. Meltwater, un champion du " big data " et de l'analyse de données massives qui n'hésite d'ailleurs pas à puiser chaque année parmi ses employés les plus compétents en marketing, en développement commercial ou en algorithmes en leur proposant de venir passer six mois à un an en Afrique afin qu'ils transfèrent leur expertise et encouragent au jour le jour les start-up africaines incubées à MEST. Les importants liens tissés avec la Silicon Valley constituent l'autre grande force de frappe que Meltwater, dont le siège social se trouve au cœur du quartier financier de San Francisco, met à disposition de MEST. Régulièrement, des connections sont établies entre les plus belles pépites africaines de MEST et des figures entrepreneuriales de la Silicon Valley prêtes à fournir conseils et financement. Incubée à MEST, la start-up ghanéenne Dropifi a ainsi déjà tapé dans l'œil de David Mc Clure, un des ténors de la Silicon Valley, qui a depuis investi dans la jeune pousse africaine. Samir Abdelkrim, entrepreneur et consultant, fondateur de StartupBRICS. com, un blog spécialisé sur l'innovation dans les pays émergents, est chroniqueur Tech pour " Le Monde Afrique ". Depuis 2014, il évolue au cœur des écosystèmes start-up et tech en Afrique avec l'initiative#TECHAfrique : une dizaine de pays déjà explorés et des centaines d'entrepreneurs rencontrés.
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