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Société, # |
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GEOPOLIS - Ils sont encore neuf patients en attente d'une greffe de pénis. Tous sont de jeunes Sud-Africains victimes d'une circoncision traditionnelle ratée. Entre 2008 et 2013, quelque 486 jeunes gens sont décédés suite à des circoncisions rituelles. Face à la pression sociale, les autorités sanitaires restent démunies.
De jeunes Sud-Africains de la tribu Xhosa lors d'une cérémonie de circoncision dans la brousse à Qunu, le 28 juin 2013.
Neuf jeunes émasculés ont poussé un soupir de soulagement. Ils espèrent retrouver un jour leur virilité après l'annonce d'une première greffe réussie d'un pénis par un chirurgien sud-africain. Ce dernier a même précisé que le jeune greffé, victime d'une circoncision raté, sera bientôt papa. "Nous sommes contents qu'il n'y ait pas eu de complications et que son pénis fonctionne bien", a déclaré le médecin. Le pénis greffé le 11 décembre 2014 avait été prélevé sur un donneur décédé, après accord de sa famille. Il faut souffrir pour devenir un homme
Un Jeune Sud-Africain participe aux rites de circoncision dans la région du Cap, le 10 juillet 2006.
Les "coupeurs de kiki", comme on les appelle en Côte d'Ivoire, ont pignon sur rue. C'est le cas aussi dans les hauts plateaux de Madagascar. Là-bas, un homme qui n'est pas circoncis n'est pas considéré comme un vrai homme. " Aucune femme n'en veut. Il n'a même pas le droit d'être enterré dans le tombeau familial", précise le site culturel Madagascar-visite.com. C'est dire la pression sociale que subissent les familles qui souhaiteraient mettre fin aux dérives des rites initiatiques.
Comment réconcilier les pratiques traditionnelles transmises de génération en génération avec la médecine moderne et les lois en vigueur? C'est la difficile équation que tente de résoudre les autorités sanitaires sud-africaines par une grande campagne de sensibilisation aux règles d'hygiène. L'objectif est de mettre un terme aux dérives des "chirurgiens au lame de rasoir". Mais la résistance reste forte, y compris de la part des adolescents eux-mêmes qui refusent d'être opérés à l'hôpital. De peur de devenir la risée de leurs pairs.
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