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Travailleurs chinois sur un chantier de construction financé par la Chine à Dakar, au Sénégal, le 14 février 2009.
GEOPOLIS - En une dizaine d'années, le commerce sino-africain est passé de 10 milliards de dollars en 2000 à 210 milliards en 2013. Aujourd'hui, les espoirs suscités par ce partenariat historique se sont envolés pour céder la place à la méfiance. La chine est accusée d'exploiter les travailleurs du continent. Un sentiment populaire anti-chinois se développe sur le continent noir.
Le Premier ministre chinois Li Kegiang entouré des présidents du Rwanda (à gauche) et ceux du Kenya, de l'Ouganda et du Soudan du Sud, le 11 mai 2014 à Naïrobi.
Selon le ministère chinois des Affaires étrangères, entre un et deux millions d'entrepreneurs chinois auraient investi massivement sur le continent. On les trouve dans les secteurs du pétrole et des matières premières, dans les grands travaux d'infrastructures: construction des routes ou des barrages. Mais aussi dans le commerce où leur présence irrite les petits commerçants africains. L'étude publiée par l'Institut français des relations internationales constate que " l'importation massive des produits chinois à très bas prix et l'arrivée de la main d'œuvre chinoise s'est traduite par une concurrence très forte des produits chinois sur les marchés intérieurs africains". Autre constat: "La pénétration du petit commerce africain par les Chinois alimente un sentiment populaire antichinois."
Le président sud-africain Jacob Zumba en visite à Pékin rencontre son homologue chinois Xi Jinping, le 2 décembre 2014.
En RD-Congo, une loi a été adoptée pour interdire le commerce de détail aux étrangers. Au Malawi, les commerçants étrangers ont été contraints de quitter les zones rurales. Les opportunités d'emploi pour la main d'œuvre chinoise se réduisent sur le continent et les entreprises chinoises sont réprimées pour non respect de la législation nationale. Au Ghana, plus de cent mineurs chinois ont été arrêtés et expulsés pour exploitation illégale de mines en 2013. Dans une tribune publiée dans le Financial Times, l'ancien gouverneur de la Banque centrale du Nigeria lançait déjà une mise en garde en mars 2013 : "La Chine prend nos matières premières et nous vend ses produits manufacturés. C'est aussi l'essence du colonialisme", écrivait Lamido Sanusi. "Contrats miniers et pétroliers passés au crible" Les deux chercheurs notent que " le revirement critique de certains gouvernements africains s'étend aussi aux contrats miniers et pétroliers qui sont maintenant passés au crible" pour renégocier des contrats plus équilibrés. C'est le cas au Gabon, au Tchad et en Angola. Et de conclure que la lune de miel entre la Chine et l'Afrique est bel et bien terminée.
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