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Culture & Loisirs, # |
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La rue pour faire les 400 coups. La rue parce que, glisse Alain Mabanckou en souriant, les parents "ne veulent pas que vous salissiez la maison ou la cour et vous mettent dehors". La rue où rencontrer les autres et où il y a toujours quelque chose à faire: "une voiture à pousser pour gagner quelques pièces". Alain Mabanckou est l'un des invités du Livre sur les Quais, qui se tient à Morges du 4 au 6 septembre 2015. "En Afrique, un enfant qui n'est pas dans la rue s'ennuie", raconte l'écrivain, sa haute silhouette pliée dans un fauteuil, lunettes rondes sur la table, en jetant un œil sur la petite rue grisâtre du 6e arrondissement parisien où nous l'avons rencontré. L'occasion: la parution de son dernier roman, Petit Piment. C'est un monde où un trio de voyous des rues se voit surnommé "Les Trois Moustiquaires". Où une paire de jumeaux est forcément dotée de pouvoirs surnaturels et où on ne va pas "faire tout un plat de porc aux bananes plantain" pour une fessée administrée à un gosse récalcitrant. Ce monde de son enfance africaine, Alain Mabanckou ne cesse de le réexplorer au fil de ses livres, dans une langue riche, drôle, jubilatoire. "Nous étions trois cent trois pensionnaires, en réalité trois cent trois perroquets avec des connaissances dont nous ne percevions pas dans l'immédiat l'intérêt. Nous n'avions que ça à faire: étudier par cœur des choses qui nous seraient, disait-on, d'une grande utilité dès que pour nous autres la barbe pousserait sous notre menton; et pour les filles les seins seraient aussi lourds que des papayes mûres tandis que leur derrière tournerait la tête aux hommes." Le héros éponyme nous emmène dans un orphelinat congolais des années 1970. Avant...
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