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Société, # |
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"Tu es enceinte, tu es enceinte ?", "Félicitations; il était temps que vous vous y mettiez", "la famille s'agrandit enfin, depuis le temps que l'on attendait ça"... L'excitation de ma famille et amis se lit sur leurs visages. Chaque fois que je porte cette robe ample ce type de question fuse plus que d'habitude; et l'on m'accuse de cacher la bonne nouvelle par superstition ou tout autre motif spirituel. Oui mais "calmina lulu" bibi n'a pas de "polichinelle dans le tiroir"; et là, c'est le drame. Moi qui pensais naïvement qu'au 21ieme siècle je pouvais disposer de mon corps à ma guise, moi qui pensais que la femme était plus qu'un utérus sur patte. La candide que je suis voulais s'offrir le luxe simple d'apprécier une relation charnelle, sans en considérer toute la dimension de reproduction. Juste kiffer quoi. Avec le recul, je pense qu'à 25 ans j'étais un peu jeune et pas totalement prête à embrasser le rôle de maman. Être responsable de quelqu'un, un petit boutchou qui dépend totalement de vous. Sans filet. On apprend, on essaye, on se trompe, on tâtonne, on apprend à doser, on gagne, on se perfectionne et on réussit. C'est un long voyage que j'ai commencé il y a 8 ans maintenant, difficile par moment mais qui me comble de joie à chaque instant et tellement enrichissant. Mon fils est enfant unique, j'ai souvent ce petit pincement au coeur lorsque je le vois en compagnie d'autres enfants. Il s'amuse comme si demain n'existait pas, il court, il rit, il saute... Et quand vient l'heure de rentrer à la maison un voile de tristesse vient couvrir son visage. Tant d'attentes, tant d'espoirs, tant de pression sur mes frêles épaules. De ma tendre maman à mes collègues indélicats, tous me rappellent à leurs manières que l'horloge tourne et qu'il faut vite se reproduire en bons mammifères que nous sommes. Y A T-IL UN ÂGE "SOCIAL" LIMITE POUR ETRE MAMAN ? Et bien hormis le fait que mon fils souhaite appeler cet enfant "Naruto" si c'est un garçon et "Naruta" si c'est une fille, je crois fermement que le motif premier pour faire des enfants ne doit pas être l'autre. On ne fait pas des enfants pour faire plaisir que ce soit à son compagnon, à ses parents, à ses enfants ou encore à la société. Plus que les hommes, les femmes subissent beaucoup plus la pression de la sociale en générale et plus spécialement quand il s'agit d'être parents. Nous sommes souvent moins bien payé qu'un homme sur un même poste et à qualifications égales; à cause de cette présomption de maternité. Dans certaines cultures, un homme peut renier son épouse si celle-ci ne lui donne pas d'enfants dans un certain délai ou si elle est inféconde. Elle subira les railleries de ses congénères une fois répudiée, sans avoir le droit de répondre. Lorsque dans un groupe d'ami(e)s la plupart sont parents, l'on fera peu de cas de l'opinion de celle qui n'a pas d'enfants. Mais si, vous savez la fameuse phrase "oui bien sûr, tu dis ça parce que tu n'as pas encore d'enfants" ou "tu verras quand tu auras des enfants"... Ce genre de phrases si anodines et pourtant si blessantes, qui te font comprendre que ton avis ne vaut rien tant que tu n'es pas passé du coté obscur de la force (c'était trop tentant lol). La décision d'être mère doit être prise de manière totalement égoïste. Bien évidemment l'homme à son mot à dire et doit faire partie intégrante de ce choix et il faut qu'il se sente aussi prêt que vous, avant de vous lancer dans cette aventure (nouvelle ou non). Mais vous devez vous poser les bonnes questions car à terme la femme est généralement (j'ai bien dit GENERALEMENT) celle qui modifie ou ajuste le plus sa vie pour bien accueillir le nouveau membre de la famille. De la grossesse (la nature en a décidée ainsi) au congé parental c'est souvent maman qui mettra sa carrière entre parenthèses pour chouchouter bébé. Certes les raisons à ces choix sont multiples et ce n'est pas ce qui est remis en cause ici mais je pense que les ajustements sont mieux vécus s'ils résultent d'un choix murement réfléchi et consenti, sinon ces mêmes ajustements deviennent des contraintes. Si vous vous sentez prête et que tous les voyants sont au vert dans votre relation, je n'ai qu'une chose à dire GO GO GO. Mais si vous n'êtes pas sûre ou que vous hésitez; osez dire non et être égoïste. Osez profiter de vous-même, de votre partenaire sans aucun scrupule ni remords. OSEZ ÊTRE LIBRE. Parce que ce ne sont ni votre famille (même si elle peut vous être d'une grande aide), ni la société, ni vos ami(e)s et encore moins vos collègues qui élèveront vos chérubins.
Et ce n'est pas grave si vous ne vous sentez pas prête à donner autant de votre personne, ce n'est pas grave si vous voulez encore ne vous soucier que vous-même. Ce n'est pas grave parce que le but de la vie c'est d'être HEUREUX il me semble. Et faire des choix par dépit n'a jamais rendu personne heureux. Je ne souhaite pas étouffer dans l'oeuf le désir de maternité de certaine mais uniquement attirer votre attention sur tous les aspects à considérer avant de se lancer dans l'aventure. J'entends trop souvent des femmes (jeunes ou moins jeunes) cristalliser tant d'espoir dans le fait d'être maman, la maternité comme solution à une relation bancale, la maternité pour combler un gouffre affectif, la maternité pour rentrer dans le rang... Une décision prise à la hâte précipite souvent une fin déjà proche et là les ennuis commencent (les gardes partagées, l'organisation des vacances scolaires...) mais ça c'est un autre débat encore lol. Il en va de votre équilibre et aussi de celui de l'enfant donc réfléchissez bien et ne cédez pas sur vos positions. LE CHOIX VOUS APPARTIENT et à personne d'autre.
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