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Culture & Loisirs, # |
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Nicki Minaj, Jennifer Lopez : dans les clips des stars de la chanson, la mode est au "big booty" ou "fesses généreuses". Un terme qui porte pourtant une connotation raciste aux Etats-Unis et rappelle l'histoire de Saartjie Baartman, exposée dans les "foires aux monstres" du 19e siècle en raison de son fessier proéminent. Les "grosses fesses" tiennent leur revanche. Longtemps moqués et cible de toutes les railleries, les postérieurs rebondis ont désormais le vent en poupe. Même dans la jet-set. Nicki Minaj, Jennifer Lopez : dans leurs clips, les plus grandes stars n'hésitent plus à mettre en avant leurs généreuses formes.
Une mode qui prend de l'ampleur : aux Etats-Unis, la demande pour des augmentations de fesses a connu un bond de 58% en 2013, quand les belfies (contraction des mots " butt", "fesses" en américain, et " selfies") popularisés par la sportive Jen Selter se multiplient.
Cet automne, Vogue, le célèbre magazine de mode, a même consacré un article à cette tendance, intitulé " We're Officialy in the Era of the Big Booty" ("Nous sommes entrés dans l'ère des gros popotins"). Mais l'emploi du terme " booty" pour désigner le phénomène fait polémique. Aux Etats-Unis, le mot fait référence exclusivement aux Afro-américaines et s'emploie dans un contexte péjoratif, à la limite du racisme. Une mode "seulement pour les blancs inconscients" ? Au XIXe siècle, Saartjie Baartman a d'ailleurs fait les frais de son fessier aux formes très arrondies. Surnommé la Vénus Hottentote, cette Sud-Africaine a été ramenée en Europe par son maître qui lui a fait vivre cinq années de calvaire, l'exposant dans les freak shows, "foire aux monstres" de l'époque, avant qu'elle ne meurt dans la misère à Paris en 1815.
Certaines voix s'élèvent pour s'étonner de la découverte tardive du "big booty" par les canons de la mode occidentaux. Pour le site féministe américain Jezibel, " les gros derrières ne sont pas nouveaux, ne sont pas une mode. C'est 'l'ère du Big Booty' pour les blancs inconscients seulement". Pour le site, l'article trahit seulement le " mépris de la diversité" dont ferait preuve Vogue. " Vogue et son groupe de rédacteurs homogène sont tout simplement en train de remarquer pour la première fois qu'un gros derrière est en vérité plutôt charmant lorsqu'il n'est pas retouché ", tance Jezibel. Des obscurs et humiliants "zoos humains" du XIXe au faste des projecteurs accompagnant les clips hollywoodiens du début du XXIe siècle, les "booty" ont décidément pris bien de l'ampleur en 200 ans !
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